natale dont elle était une défenseuse acharnée et une ardente représentante. Elle a présidé l’Union des Guyanais et Amis de la Guyane (UGAG) et le Comité National du Souvenir Félix Eboué. Cet activisme associatif lui avait permis de représenter la Guyane au sein de plusieurs instances nationales, dans les conseils d’ad- ministration du CSA, le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage et bien d’autres… Henriette était une femme de réseaux et contacts. J’étais tou- jours impressionné par son sens relationnel, sa capacité à se mouvoir dans différents environnements. Elle a traversé plu- sieurs présidences, gouvernements et elle avait ses entrées par- tout. Elle était au-delà des clivages partisans. C’était une femme de caractère, respectée de tous. Je me souviens également de son combat pour la création d’une maison de la Guyane dans les années ‘80 qui n’a pas abouti pour des raisons politiques mais dont elle me parlait constamment, regrettant cette décision, espérant que le dossier se rouvre. Henriette c’était cela aussi, une femme qui ne lâchait rien, tenace, énergique, se battant jusqu’au bout. Plusieurs fois, diminuée par l’âge, la maladie, elle continuait à se rendre à tous les évènements d’outre-mer, à représenter la Guyane et à défendre ses dossiers.” Sur le plan politique, Henriette Dorion Sébéloué entretenait une relation privilégiée avec Gaston Monnerville, l’un des plus grands hommes politiques français du XX eme siècle, qu’elle considérait comme un mentor. Tous deux étaient avocats. Elle a travaillé à ses côtés sur plusieurs dossiers et perpétua son héritage, parta- geant son sens aigu de la légitimité et de la légalité. “Bien que son vocabulaire et ses références soient ceux de son époque (marqués par l’assimilation et la culture française), elle demeure une figure résolument attachée à ses origines guyanaises. Toujours consensuelle, digne et élégante, elle incarne la force tranquille d’une génération marquée par l’assimilation et l’hu- manisme. Même en fin de vie, elle continue d’afficher fièrement ses bijoux guyanais, symbole de sa fierté identitaire et de son attachement à ses racines”, nous dit Rodophe Alexandre. Son influence politique ne fait aucun doute. Léon Bertrand, Rodolphe Alexandre, Marie-Thérèse Lacombe ou Michel Arab soulignent son réseau au plus haut niveau de l’État, notamment avec Jacques Chirac. Elle était un véritable relais entre la Guyane et la métropole, plaidant pour une meilleure visibilité des Ultramarins. Sous sa présidence, Jacques Chirac, reconnaissant son rôle central dans la promotion des intérêts ultramarins, la décora de la Légion d’Honneur, témoignant de son engagement au service de la Guyane et de la France. Marie-Thérèse Lacombe et Henriette avaient été ensemble à l’école des sœurs, à Cayenne. Elles étaient de bonnes amies. Marie-Thérèse a ensuite fait ses études à Paris et passé son bac- calauréat à l’âge de 15 ans, avec dispense du Président de la République Vincent Auriol, parce qu’elle était trop jeune. Elle fit toutes ses études de médecine dans la capitale, puis elle est devenue gynécologue accoucheur, toujours à Paris, où en 2008
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U N I O N D E S G UYANAIS ET DES A M I S D E L A G U Y A N E
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