CARDIO H - N°68 / DÉCEMBRE 2024
IA et dispositifs externes pour le suivi de l'insuffisance cardiaqu Emmanuelle BERTHELOT / Alexandru MISCHIE
Interview du Dr Emmanuelle BERTHELOT 1 IA et dispositifs externes pour le suivi de l’insuffisance cardiaque Réalisée par Dr Alexandru MISCHIE 2 1. CHU Bicêtre. 2. CH de Châteauroux.
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https://www.youtube.com/watch?v=8pZBmCtlZmo
Dr BERTHELOT : L’intelligence artificielle finalement c’est un peu large : c’est pour donner à cet outil de générer des algorithmes pour traiter de l’information à grande échelle. Donc en fait oui, il y a un intérêt, plus précisément du « machine learning » dans le traitement du grand nombre de données liées au télésuivi des patients insuffisants cardiaque. Effectivement, quand vous allez recevoir vos alertes par exemple verte, orange, rouge, ça veut déjà dire qu’il y a un algorithme qui aura traité et hiérarchisé les alertes pour que, finalement, seules les alertes importantes puissent être traitées et prises en charge par le personnel soignant. C’est ça la plus-value de l’intelligence artificielle dans le système de télésurveil- lance. Dr MISCHIE : Quelles sont les difficultés actuellement en 2024 d’avoir ce type de programme et de pouvoir suivre les patients, de continuer à les suivre le mieux possible ? Dr BERTHELOT :
Dr MISCHIE : Nous accueillons le Dr Emmanuelle BERTHELOT, qui va nous parler de la télésurveillance dans l’insuffisance car- diaque. Où en est-on en 2024 en ce qui concerne la télésur- veillance dans l’insuffisance cardiaque ? Dr BERTHELOT : Après 10 ans d’expérimentation sur le territoire avec le pro- gramme ETAPES, on arrive en fait à l’implémentation de la télésurveillance dans le droit commun, pour faire partie du paysage du suivi de nos patients insuffisants cardiaques. Donc on va pouvoir utiliser la télésurveillance pour mieux gérer les patients, au plus près, pour pouvoir éventuelle- ment leur éviter des décompensations et améliorer le suivi. À la suite de plusieurs études qui ont montré quand même que l’implantation d’un système de télésuivi, en plus des suivis classiques qui sont la surveillance des symptômes, les consultations de titrations, permettait de réduire les hospitalisations et certainement aussi les décès dans l’in- suffisance cardiaque. Un effet positif de la télésurveillance avec des dis- positifs externes qui sont multiples, surveillance du poids, surveillance de la tension, surveillance de la fréquence cardiaque par exemple avec une montre connectée, et qui vont être analysés, centralisés par un serveur sécurisé et analysés par un personnel médical ou paramédical formé dans un contexte législatif depuis 2023 et donc remboursé par la Sé- curité Sociale. Dr MISCHIE : Vous avez parlé aussi de l’intelligence artificielle. Est-ce qu’il y a un rôle, est-ce que ça peut aider ou est-ce que ça peut être intégré dans ce parcours ?
AM: Nous accueillons le Dr Emmanuelle BERTHELOT, qui va nous parler de la télésur cardiaque. Où en est-on en 2024 en ce qui concerne la télésurveillance dans l’insuffisance EB : Après 10 ans d'expérimentation sur le territoire avec le programme ETAPES, on arrive e la télésurveillance dans le droit commun, pour faire partie du paysage du suivi de nos pati Donc on va pouvoir utiliser la télésurveillance pour mieux gérer les patients, au plus près, p leur éviter des décompensations et améliorer le suivi. A la suite de plusieurs études qui o l'implantation d'un système de télésuivi, en plus des suivis classiques qui sont la surve consultations de titrations, permettait de réduire les hospitalisations et certainement aussi cardiaque. Un effet positif de la télésurveillance avec des dispositifs externes qui sont mul surveillance de la tension, surveillance de la fréquence cardiaque par exemple avec une mo être analysés, centralisés par un serveur sécurisé et analysés par un personnel médical ou contexte législatif depuis 2023 et donc remboursé par la Sécurité Sociale. Une des limites de la télésurveillance, c’est que certains pa- tients ne souhaitent pas être inclus dans un système de té- lésuivi, parce qu’ils n’ont pas envie d’être connectés, d’avoir des questionnaires à remplir ou d’être trop suivi chez eux. Donc, il y a déjà une partie des patients qui va être hos- pitalisée ou qui ne souhaite pas être incluse. D’autre part, même quand les patients sont inclus, il y en a certains qui ne vont pas trop se surveiller et d’autres qui vont trop se surveiller. Il y a un côté un peu anxiogène. Il y a plusieurs profils de patients et il va falloir trouver le système qui va pouvoir être adapté, personnalisé pour chacun des patients. La deuxième limite c’est qu’effectivement, il faut former le personnel paramédical et médical pour l’utilisation de ces outils de télémédecine. Cela nécessite de la compétence, du temps de formation, de l’envie ou de l’ appétence pour la gestion de ces outils de télésuivi. Disons que cela fait partie des limites d’utilisation, de généralisation de la télésurveil- lance sur le territoire. Enfin c’est un coût économique qui est quand même assez élevé : il y a un coût de patients, un coût en temps de travail à l’utilisation de la télésurveillance qui n’est pas à négliger. AM : Vous avez parlé aussi de l'intelligence artificielle. Est-ce qu'il y a un rôle, est-ce que ça peut être intégré dans ce parcours ? EB: L'intelligence artificielle finalement c'est un peu large: c'est pour donner à cet outil pour traiter de l'information à grande échelle. Donc en fait oui, il y a un intérêt, plus précisém dans le traitement du grand nombre de données liées au télésuivi des patients insuffisan quand vous allez recevoir vos alertes par exemple verte, orange, rouge, ça veut déjà dire qu Dr MISCHIE : Vous avez mentionné aussi une application, de quoi s’agit-il ? Et comment cela peut aider ? Dr BERTHELOT :
Oui je suis ravie de vous annoncer que l’application spé- cifique pour les patients insuffisants cardiaques s’appelle
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