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CARDIO H - N°68 / DÉCEMBRE 2024

Et puis le dernier élément dont on avait parlé il y a 2 ans avec Raphaël LASSERRE, c’était le fameux bracelet « sans gonfler ». Dr AMARA : Alors lorsque j’ai regardé les recommandations européennes tout récemment publiées, je vois qu’ils ont dit « non, on ne le fait pas ». Moi j’étais un peu déçu, « il faut que j’en parle au Pr GIRERD, qu’est-ce qu’il va en penser ? » Pr GIRERD : Les vraies raisons sont des raisons de politique extrêmement complexe. Aujourd’hui, en particulier aux États-Unis, la FDA ne peut pas dire oui à ces appareils, parce que ça bouleverserait de façon majeure la prise en charge des hypertendus. Mais ça va évoluer très vite. Surtout, l’élément important est que le brassard ne se gonfle pas mais détecte avec la méthode photopléthys- mographie des milliers et des milliers de mesures chez un individu au repos, indépendamment de sa volonté. Donc ce n’est pas un outil pour le médecin, c’est un outil pour que le médecin connaisse la pression de repos et en particulier la pression la nuit. En fait, ces appareils vont remplacer la MAPA. Ça la remplace déjà dans beaucoup de pays. Toutes ces données sont analysées en IA avec tellement de données mainte- nant qu’il y a une évolution extrêmement rapide. Je crois que vous revenez de l’AHA, qu’avez-vous vu sur les stands ? Dr AMARA : J’étais impressionné par énormément de stands de start-up, notamment asiatiques, et d’outils qu’il vous disent validés,

mais avec des validations sur un nombre très faible de patients. Soit sous forme d’anneau, de bague, on nous montre les 10 ba- gues possibles pour que ça puisse correspondre à votre doigt, avec des abonnements... Soit sous forme d’un patch tout sim- plement, soit bien sûr le fameux bracelet. Pr GIRERD : Justement, il y a une telle foison d’appareils qu’en fait au- jourd’hui le message est que 98 % de ces appareils sont encore dans la catégorie du gadget. Donc il ne faut pas les conseiller aux patients. Il n’y en a qu’un qui n’est pas dans la catégorie du gadget, qui a été au tout début de l’histoire, c’est le brace- let Suisse Aktiia. On peut se dire mais comment font-ils pour rester en avance ? Eh bien pour une raison industrielle. Ils pos- sèdent tous les brevets et progressivement ils sont en train d’en céder à certains industriels, donc il faut rester très à l’écoute, très vigilant. Aujourd’hui il est difficile de conseiller le brace- let Aktiia aux patients, c’est 230 € le bracelet, mais les choses vont aller très vite. Et ça, c’est vraiment l’IA au quotidien. Au- jourd’hui, ils ont déjà vendu 80 000 bracelets en 2 ou 4 ans... Voilà, c’est le quotidien de l’IA dans l’hypertension. Dr AMARA : Je vous remercie énormément déjà de nous avoir montré des choses aussi simples qu’utiliser l’application suiviHTA. Donc si vous ne l’avez pas téléchargée, téléchargez-la, conseillez-la à vos patients et vous pourrez avoir vos mesures sans obligatoi- rement avoir des appareils chers et coûteux. Et puis vous nous avez fait rêver, un rêve qui va devenir réalité très vite et je suis impatient effectivement. Également, je suis persuadé que vous appliquez très bien la prévention et je ne souhaite qu’une chose, c’est qu’on puisse se revoir dans 10 ans et rediscuter de tout ça pour voir si j’ai vraiment cette tête-là. Merci Pr GIRERD.                        

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