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CARDIO H - N°68 / DÉCEMBRE 2024

Les dernières recommandations de l'hypertension Pr Atul PATHAK / Dr Alexandru MISCHIE

Interview de Pr Atul PATHAK 1 Les dernières recommandations de l’hypertension artérielle Réalisée par Dr Alexandru MISCHIE 2 1. CH de Monaco. 2. CH de Châteauroux.

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https://www.youtube.com/watch?v=l_pRbRu-Jc8 80). Autrement dit, il faut tendre vers 120/70 mmHg ou plus bas, ce qui est quand même une nouveauté dans ces recom- mandations. Elles ont mis la pression à la pression et obligent les patients à être traiter beaucoup plus bas. Pour y arriver, ça devient un peu plus compliqué. Comment allons-nous atteindre des objectifs, puisque qu’on sait que déjà que les objectifs d’avant, on ne les atteignait pas ! Alors, on a baissé d’un pas de plus. L’algorithme de prise en charge n’a pas trop changé : on démarre par un bloqueur du SRA qu’on associe à un inhibiteur calcique idéalement, et à un diurétique, sous la forme d’un comprimé unique, parce qu’on sait que ça permet de lutter contre les problèmes d’adhésion. Et si cette combinai- son de trois médicaments n’est pas efficace, alors on identifie ce qu’on appelle des hypertendus résistants et c’est dans ce cas qu’il est possible de rajouter la Spironolactone ou l’éplérenone, et ça c’est une nouveauté. Et puis si cela ne suffit pas, on peut aller chercher l’aide des bétabloquants ou d’autres médica- ments, mais toujours dans le but d’aller à l’objectif tensionnel. L’alternative, c’est de pouvoir proposer la dénervation rénale, puisque cette dénervation rénale a augmenté dans son niveau d’évidence. Elle est passé de classe 3 à 2b, et donc ça c’est aus- si une nouveauté : au-delà du traitement pharmacologique, la possibilité de proposer la dénervation rénale à des hypertendu non contrôlés. AM : Nous avons le plaisir d’avoir avec nous le Professeur Atult PATHAK qui va recommandations de la prise en charge de l'hypertension artérielle . Est-ce qu'il y a des nouvelles définitions comprises dans ces recommandations 202 AP : Alors déjà, la définition de la définition ! Parce qu'en fait, ce ne sont pas l'hypertension artérielle. Ils ont changé le terme, ce sont les recommandations pression artérielle élevée. Pourquoi ? Car onsait que le risque lié à l'élévatio commence très tôt, pas à 140/90 mmHg, mais commence même à 110/70 m artérielle dépasse cette pression optimale, le risque augmente. Il s’agit doncd’un , ce qui fait émerger une nouvelle entité de patients, dont lapression artérielle s mmHg, et qui sont donc des patients que l’on va considérer à haut risque cardio- faveur du haut risque, et qui devront être traités. Ainsi,la définition « on est hyp supérieure à 140/90 mmHg en consultation » n'a pas changé. En revanche, si o entre 120 et 139 mmHg et que l’on a un risque accru, on va aussi traiter ces nouv pas traités jusqu'à présent. AM : En quelques mots les objectifs tensionnels ? Comment traiter ces patients d AP : Les objectifs tensionnels ont été revus à la baisse. Il faut essayer d'av systolique entre 120 et 129 mmHg (donc on va dire en dessous de 130), et une pr et 79 mmHg (on va dire en dessous de 80). Autrement dit, il faut tendre vers 12 qui est quand même une nouveauté dans ces recommandations. Elles ont mis obligent les patients à être traiter beaucoup plus bas. Pour y arriver, ça devie Comment allons-nous atteindre des objectifs, puisque qu'on sait que déjà que les atteignait pas ! Alors, on a baissé d'un pas de plus. L'algorithme de prise en char démarre par un bloqueur du SRA qu'on associe à un inhibiteur calcique idéaleme la forme d'un comprimé unique, parce qu'on sait que ça permet de lutter contre Et si cette combinaison de trois médicaments n’est pas efficace, alors on iden hypertendus résistants et c'est dans ce casqu’il est possible de rajouter la Spirono ça c'est une nouveauté. Et puis si cela ne suffit pas, on peut aller chercher l' d'autres médicaments, mais toujours dans le butd'aller à l'objectif tensionnel. L'a proposer la dénervation rénale, puisque cette dénervation rénale a augmenté d Elle est passé de classe 3 à 2b, et donc ça c'est aussi une nouveauté pharmacologique, la possibilité de proposer la dénervation rénale à des hypertend C’est une très bonne question. D’abord on débute le traitement si les règles d’hygiène de vie ne sont pas efficaces. Dans toutes ces règles d’hygiène de vie, il y a l’emphase qui a été mise sur augmenter les apports en potassium. C’est très important que ça soit avec les légumes et les fruits ou que ça soit même (un petit truc intéressant) avec les substituts au sel, qui sont en fait enrichis en potassium et sans sel. Donc pour les hypertendus c’est parfait : pas de sel et plus de potassium ! Et puis, on va essayer chez ces patients-là, pour arriver à l’objectif thérapeu- tique, de leur proposer une bithérapie d’emblée en première intention, et puis très vite aller vers la trithérapie pour être à l’objectif thérapeutique. Dr MISCHIE : Pour débuter le traitement c’est toujours une bithérapie ? Pr PATHAK : Dr MISCHIE : Concernant la dénervation rénale, que pourriez-vous nous dire de plus ? Pr PATHAK : La dénervation rénale, dans ces recommandations, est propo- sée dans deux grandes situations : 1) les hypertendus résistants que l’on n’arrive pas à contrôler avec le traitement pharmaco- logique. C’est l’indication classique, traditionnelle, après une discussion éclairée avec le patient et après une décision mé-

Dr MISCHIE : Nous avons le plaisir d’avoir avec nous le Professeur Atul PATHAK qui va nous parler des dernières recommandations de la prise en charge de l’hypertension artérielle. Est-ce qu’il y a des nouvelles définitions comprises dans ces re- commandations 2024 ? Pr PATHAK : Alors déjà, la définition de la définition ! Parce qu’en fait, ce ne sont pas des recommandations sur l’hypertension artérielle. Ils ont changé le terme, ce sont les recommandations sur la prise en charge de la pression artérielle élevée. Pourquoi ? Car on sait que le risque lié à l’élévation de la pression artérielle com- mence très tôt, pas à 140/90 mmHg, mais commence même à 110/70 mmHg. Dès que la pression artérielle dépasse cette pression optimale, le risque augmente. Il s’agit donc d’un chan- gement de paradigme, ce qui fait émerger une nouvelle entité de patients, dont la pression artérielle systolique entre 120 et 139 mmHg, et qui sont donc des patients que l’on va considé- rer à haut risque cardio-vasculaire si le score est en faveur du haut risque, et qui devront être traités. Ainsi, la définition « on est hypertendu lorsque la PAS est supérieure à 140/90 mmHg en consultation » n’a pas changé. En revanche, si on a une pres- sion artérielle entre 120 et 139 mmHg et que l’on a un risque accru, on va aussi traiter ces nouveaux patients qui n’étaient pas traités jusqu’à présent. Dr MISCHIE : En quelques mots les objectifs tensionnels ? Comment traiter ces patients dans cette zone grise ? Pr PATHAK : Les objectifs tensionnels ont été revus à la baisse. Il faut es- sayer d’avoir une pression artérielle systolique entre 120 et 129 mmHg (donc on va dire en dessous de 130), et une pression diastolique entre 70 et 79 mmHg (on va dire en dessous de

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