CARDIOH68 210X297v2

L ES ETOILES FILANTES BREVES DE COMPTOIR

BREVES DE COMPTOIR

CARDIO H - N°68 / DÉCEMBRE 2024

« GROSSE FATIGUE » Dr Michel HANSSEN 1 1. CH d’Haguenau, Past-Président CNCH

- Et sans vouloir abuser, on pourrait rappeler que durant la pandémie COVID, 90 % des patients ont été pris en charge dans les hôpitaux publics ; contribuant par là-même à une forte déstabilisation des structures, notamment sur l’activi- té chirurgicale avec persistance des dommages collatéraux encore à ce jour. Le déficit actuel des hôpitaux publics, qui est bien sur in- contestable, mériterait une analyse bien plus élaborée que des anathèmes de bas étage. Notre système de santé néces- site une refondation (terme qui fera plaisir à Jupiter) glo- bale concernant l’ensemble des acteurs. Comme l’évoque 5 le nouveau ministre de la fonction publique (G. KASBA- RIAN), il faut « débureaucratiser à tous les étages » (nous y reviendrons ultérieurement). Alors restons stoïque et saluons l’arrivée de notre nouveau ministre, F. VALLETOUX, hospitalier puisqu’il a été Président de la Fédération Hospitalière de France. La réac cette nomination est, évidemment, globalement très favorable. Seul celle du monde est quelque peu différente : « déclaration de guerre », « gifles », « agression », « enne « connu pour des déclarations insultantes dans le passé » … On connait les postures ca du monde syndical et, à l’heure de la reprise de la négociation conventionnelle, l’agi l’obtention de gages de bonne volonté.  (1) Lettre de la Conf’ du 10 septembre 2024 (2) FREES, Edition 2024, Les établissements de santé, La Méde- cine d’urgence, n° 154 (3) HOSPIMEDIA, le 29/08/24 (4) Livre Blanc du CNCH ; 2022 ; disponible sur le site : https://www.cnch.fr/sites/default/files/2022-11/LIVRE- BLANC-CNCH2022w.pdf (5) APM NEWS du 23/09/24  Malgré un regain d’activité (2) les prévisions budgétaires les plus pessimistes se pr des hôpitaux publics avec une note finale qui pourrait exploser à 2 voire Depuis fin 2013, la baisse cumulée des lits d’hospitalisation atteint 39 000 lits d’ho avec un record en 2022 avec la fermeture de 6 700 lits (3) . On peut acter que les pandémie « COVID » sont oubliés ce qui contribue largement au blocage de n déclanchement itératif « d’hôpital en tension ». Dans les Brèves de Comptoir de Cardio H de Septembre 2023 (n°63), nous avons sa notre nouveau ministre (A. ROUSSEAU) tout en proposant de lui accorder un « temps … Force est, malheureusement, de constater que le rêve a été très court. Entre mai 2017 et février 2024, nous en sommes à notre 7 ème Ministre. Le Ministère de la Santé est parmi les « champions » d’un turnover effarent et, demande comment ces contrats à durée déterminée peuvent être efficients ? Le conc challengé et s’étend à d’autres strates de la haute administration : à titre d’exemple, la Catherine VAUTRIN a été nommée le 12 janvier 2024 et a quitté le 5 février ! On pourrait proposer à notre nouveau Ministre délégué de nombreux thèmes de réflex  Le mal français de la suradministration (1) avec une surnormation décuplant européennes. Ceci impacte de façon considérable l’éducation nationale, comme vu agricole (le code rural qui faisait 700 pages en 1965 en fait 3000) et, bien entendu, les directions du ministère, les multiples agences (un régal !), la CNAM, les ARS et le

Au décours de la conférence de presse de début septembre de la Fédération Hospitalière de France, la confédéra- tion des Syndicats Médicaux français, via son Président, a publié un éditorial de réponse 1 . Ce texte, dans ses ma- nipulations, est tout à fait digne d’un mémorable discours « Trumpist ». Sur la base de quelques chiffres soigneusement sélection- nés, d’un amalgame entre médecins libéraux de ville, éta- blissements de santé lucratifs et hôpital public, on se permet d’attaquer l’exécution de la permanence des soins mettant en cause l’organisation, particulièrement des gardes de nuit et de week-end. Par ailleurs, il est affirmé que ce sont les Agences Régionales de Santé qui ont supprimé les lignes de permanences en libéral souvent au profit de l’hôpital public. Si tout cela n’était pas risible, ce serait à pleurer ! Remettons un tout petit peu les pendules à l’heure : - La médecine d’urgence est prise en charge essentielle- ment par le secteur public 2 à hauteur de 80 %. - En ce qui concerne les urgences pédiatriques, c’est encore plus simple, avec un taux de 100 %. 3 - En ce qui concerne la part privée dans l’activité des ma- ternités, elle se contracte au fil des ans 4 avec une activité diminuée de 46 % sur les seize dernières années. - Enfin, comme cela était démontré dans le Livre Blanc du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux, le service public assure les soins critiques à hauteur de 90 % dont 70 % dans les centres hospitaliers.

COLLÈGE NATIONAL DES CARDIOLOGUES DES HÔPITAUX

19 - 20 - 21 novembre

2025 Paris

DU 19 AU 21 NOVEMBRE 2025 PARIS

7

Made with FlippingBook. PDF to flipbook with ease