COLLECTIVITÉ
SEPT DÉCENNIES DE CINÉMA FAMILIAL
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vivant à L’Orignal, et ont préparé une pro- position d’affaires vers la fin de 1970, qui a été acceptée. À eux trois, ils deviennent officiellement propriétaires du cinéma le 1 er janvier 1971. Lorsqu’on lui demande ce que c’était que de posséder et d’exploiter un cinéma à cette époque, Yvon rit. «Tout l’équipement était d’origine», a-t-il ajouté. Cela signifiait que deux projecteurs étaient installés côte à côte dans la cabine de projection, chacun contenant une bobine de film et un système de synchronisation permettant de contrôler l’arrêt d’un projec- teur et le démarrage de l’autre. La plupart des films comportaient deux bobines de film ou plus. Les projecteurs n’étaient pas conçus pour gérer une seule et gigantesque bobine de film. La première bobine d’un film était projetée par un projecteur. Le projec- tionniste installait le deuxième projecteur avec la deuxième bobine, prêt à basculer sans interruption notable lorsque le premier projecteur avait presque terminé sa bobine. Ensuite, si nécessaire, le projectionniste chargeait une troisième bobine sur le pre- mier projecteur et la préparait à fonctionner lorsque le deuxième projecteur avait terminé sa bobine. Yvon était le projectionniste principal lorsqu’il a repris le Cinéma Laurentien avec Danielle et Phillipe. Philippe a suivi une formation de projectionniste et un jeune homme de la région travaillait à temps partiel au cinéma pour apprendre à faire fonctionner les projecteurs. Le fait d’avoir deux projecteurs en marche dans un espace clos crée un espace de travail très chaud. Parfois trop chaud par une chaude soirée d’été à Grenville. «Nous avions une lucarne que nous
Danielle et Yvon Myner posent pour une dernière photo devant le Cinéma Laurentien, le commerce qui était devenu presque comme une deuxième maison pour eux et pour de nombreux cinéphiles de Grenville et des communautés environnantes. —photo Gregg Chamberlain
nombre de spectateurs. «Les gens venaient trois ou quatre fois pour le voir», a spécifié Danielle. Outre les premières éditions des super- productions hollywoodiennes, Cinéma Lau- rentien s’est fait connaître et a gagné en popularité grâce à la volonté des Myner de présenter le meilleur du cinéma français, y compris des films québécois acclamés par la critique. «Nous avions les meilleurs films fran- çais qui sortaient chaque année», a fair remarquer Danielle, ajoutant que l’un des films français les plus populaires projetés au cinéma local était Deux femmes en or. «C’était une grande attraction, a précisé Yvon. Il est resté à l’affiche pendant huit semaines. Tous les soirs, la salle était pleine.» Un cinéma communautaire Au fil des ans, avec des films en première exclusivité, les meilleurs films français et des soirées spéciales de films Disney, pour per- mettre aux enfants de voir leur premier vrai film, les Myner ont fait du Cinéma Laurentien une partie intégrante de la communauté de Grenville. Ils estiment que la plupart des spectateurs viennent d’un rayon de 50 miles autour du village, des deux côtés de la rivière des Outaouais. «Nous étions le seul cinéma (local) entre Ottawa et Montréal», a confirmé Danielle. Les Myner rencontraient des gens qui venaient au Cinéma Laurentien lorsqu’ils étaient enfants, et qui, devenus adultes, amenaient leurs propres enfants au cinéma pour une soirée cinéma en famille. «Nous sommes devenus très proches de certains de nos clients, a conclu Yvon. Par- tout où nous allons, nous rencontrons des gens qui nous disent : Vous nous manquez. Le cinéma nous manque.»
propriétaires du Cinéma Laurentien, Yvon et Danielle ont cherché à faire de leur cinéma l’endroit où se divertir les soirs de fin de semaine ou de semaine. Le bâtiment original de Grenville a fait l’objet de trois rénovations majeures au cours de la période où ils en ont été les propriétaires. Un investissement important a été l’acquisition du nouvel équipement de film numérique, qui est devenu disponible au début des années 1980. Le Cinéma Lau- rentien a été l’un des premiers cinémas à disposer d’une telle technologie en dehors des grandes zones urbaines. «Avec ce système, nous pouvions proje- ter un film en 3D, a souligné Yvon. C’était entièrement automatique et cela nous a permis de gagner du temps. Je pouvais commencer le film au cinéma de Grenville, puis me rendre à Lachute à temps pour commencer le film là-bas.» Lors de l’acquisition du cinéma de Gren- ville, la capacité maximale du bâtiment était de 400 places. Avec les diverses rénovations effectuées au fil des ans, le nombre maxi- mum de spectateurs est tombé à 350, mais les sièges étaient plus spacieux et plus confortables. Yvon et Danielle ont rappelé qu’en moyenne, le Cinéma Laurentien avait environ 60 % de ses sièges occupés chaque soir. L’une des raisons de leur succès au fil des ans, en tant que propriétaires du cinéma local, est leur insistance à obtenir des films en première diffusion. Comme Titanic de James Cameron. «Nous avons exploité ce film pendant 17 semaines, à guichets fermés tous les jours, a indiqué Yvon. Et nous avions deux salles de cinéma, ce qui nous permettait de diffuser un autre film.» Le film ET a également attiré un grand
ouvrions l’été pour aérer, a expliqué Yvon. Et aussi en hiver, s’il le fallait.» Nouveaux ajouts, nouveaux équipements, nouveaux films Presque dès le jour où ils sont devenus
Une petite pelleteuse attend, derrière le Cinéma Laurentien, le jour de la démolition. —photo Gregg Chamberlain
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