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JEUDI 21 JUILLET 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Soutien au pouvoir d’achat
◆ Les Marocains assistent à une hausse généralisée des prix sans précédent. ◆ Pour plusieurs observateurs, le gouvernement ne fait pas assez pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, qui est pourtant au centre des orientations de la Loi de Finances 2022. Le gouvernement peut-il mieux faire ? M écontents et impuissants face à une hausse généralisée des prix, les ménages lés du budget d'investissement, ce qui a fait stopper un certain nombre de projets structurants». Carburants : sujet «inflammable» Par Y. Seddik
prix des biens subventionnés par la Caisse de compensation, du maintien des prix de l’élec- tricité et du soutien apporté aux professionnels du transport ainsi qu’aux agriculteurs et éleveurs. Ces mesures sont-elles suf- fisantes pour redonner, ou du moins maintenir le pou- voir d’achat des Marocains ? Affirmatif du côté de l’Exécutif qui, par la voix de son porte- parole, Mustapha Baitais, a affir- mé que le gouvernement n'a pas été passif et a pris des mesures «solides» pour soutenir le pou- voir d'achat. Baitas a récemment souligné que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures afin d'atténuer l’impact de la hausse des prix du carburant sur les citoyens, en accompagnant les professionnels du transport par une enveloppe dotée d'environ 2,2 milliards de DH. Et de préci- ser qu’ «il est aisé de recourir à une solution de subvention, mais nous ne l'avons pas fait, comme cela s'est produit en 2014, quand 15 milliards de DH ont été annu-
proportionnels aux prix et qui gonflent les caisses de l’État. Notons que les recettes fiscales ont bondi de 22% au premier semestre (+23,5 milliards de DH). Au-delà de la baisse des taxes, demeure également la possibi- lité d’accorder une ristourne aux automobilistes pour alléger ce fardeau. Chose faite par plu- sieurs pays. Ce que font les autres pays pour protéger le pouvoir d’achat ? Outre-mer, les pays multiplient les mesures pour tenter de limi- ter l'impact de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat des ménages. En France, tout un projet de loi a été présenté à l’Assemblée nationale : prime transport, plafonnement des prix des loyers, hausse des pensions de retraite…, tout y est. L'Allemagne, où l'inflation atteignait 7,9% propose une ris- tourne de 35 centimes sur un litre d'essence. Autre mesure : le versement exceptionnel de 300 euros à tous les salariés impo- sables et de 100 euros supplé- mentaires aux ménages les plus pauvres. En Italie, on retrouve aussi la ristourne sur le carbu- rant ou encore un bonus de 200 euros pour les 28 millions d'Ita- liens ayant des revenus infé- rieurs à 35.000 euros. En définitive, plusieurs questions légitimes restent en suspens : avec des finances plutôt confor- tables, le gouvernement lésine- t-il sur les moyens pour soutenir les ménages ? L’aide octroyée aux transporteurs est-elle effi- cace ? Le gouvernement peut-il faire plus dans ce sens ? ◆
Mais là où le bât blesse, c’est au sujet de la hausse des prix des carburants. C’est désormais une source de discorde entre la population et les élus. D’ailleurs, un mouvement contestataire a envahi les réseaux sociaux ces derniers jours. Sous les hash- tags «#7DH_gasoil», «#8DH_ essence» ou encore «#Dégage_ Akhannouch», les internautes sont montés au créneau pour dénoncer la cherté des prix à la pompe au moment où ceux du Brent ont nettement baissé. Pour Baitas, «la méthode de calcul du prix du carburant sur le marché international est claire, et puisque le Maroc l'importe, il y a des dépenses supplémentaires liées au transport et à la taxe sur la valeur ajoutée» . Concernant la raffinerie «Samir», il a souligné qu’elle n'est qu'une partie de la solution et non toute la solu-
marocains ont désormais du mal à joindre les deux bouts, avec un pouvoir d’achat laminé. D’ailleurs, la dernière enquête de conjoncture auprès des ménages du haut-commissa- riat au Plan (HCP) révèle qu’au deuxième trimestre, 79,2% des ménages déclarent une dégra- dation du niveau de vie, au moment où la quasi-totalité des ménages (99,2%) ressentent une nette hausse des prix des pro- duits alimentaires au cours des 12 derniers mois. Une situation fragilisante à laquelle le gouvernement n'est pas resté complètement insen- sible. Quelques mesures de sou- tien à la consommation ont été mises en œuvre pour limiter l’in- cidence de l’inflation importée. Il s’agit notamment de la prise en charge de l’augmentation des
Si le retour à la subvention est désormais sujet clos, tout comme la réactivation de la Samir, le levier fiscal est toujours une alterna- tive.
tion, car elle stocke environ 800 millions de litres, mais sa situation est compliquée, puisqu’elle fait l'objet d'un litige judiciaire et d'un arbi- trage international, sans compter ses dettes s’éle- vant à 45 milliards de DH. Si le retour à la subven-
Près de 80% des ménages marocains ont déclaré une dégradation de leur niveau de vie, selon le HCP.
tion est désormais sujet clos tout comme la réactivation de la Samir, le levier fiscal est toujours une alternative pour alléger le coût sur le consommateur. Ceci passera notamment par la baisse des taxes appliquées aux carbu- rants, qui génèrent des revenus
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