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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO DU JEUDI 25, VENDREDI 26 ET SAMEDI 27 JUIN 2020

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armada de mesures déployées par Bank Al Maghrib ? Y. T. : Globalement, la situation dans laquelle se trouve l’économie maro- caine est inédite et les prévisions de croissance sont de plus en plus pes- simistes, au fur et à mesure que les informations récentes sont prises en compte. En effet, les dernières prévisions en date sont celles jus-

Et encore, l’efficacité de ces dispo- sitifs reste tributaire, au bout de la chaîne, du bon vouloir des banques à traduire, d’une part, le desserre- ment des ratios prudentiels par un allégement des conditions d’accès aux crédits, notamment aux inves- tisseurs dans les secteurs d’avenir et donc risqués (Industrie, R&D, nou- velles technologies, etc.), et d’autre

part, de s’impliquer sérieusement dans les différents programmes de financement des entreprises, bien que ces programmes restent encore limités à une certaine catégorie d’entreprises et couvrent ainsi des champs d’activité restreints.

tement de Bank Al- Maghrib, qui tablent sur une contraction de la production en 2020 de l’ordre 5,2% contre 4% estimée par la Banque mondiale au mois de mai et 3,7% du FMI datant d’un mois auparavant. Le bon sens veut que face à une crise exceptionnelle, l’orientation donnée aux politiques économiques soit aussi exceptionnelle et sorte des sentiers battus. Or, la politique monétaire est restée globalement prisonnière de ses outils conven- tionnels. F.N.H. : Que peut faire de plus Bank Al-Maghrib qu’elle n’a déjà fait ? Y. T. : La question n’est pas celle des instruments à disposition de la Banque centrale mobilisables en cas de crise économique. Celle-ci, comme celle relative à ses statuts sont, à mon avis, secondaires. La question principale est liée à l’orga- nisation de la structure du finan- cement du développement écono- mique du pays et dans le cadre duquel s’inscrivent les actions de la Banque centrale. Pour illustrer ceci, on peut imaginer un monde parallèle où deux nou- veaux modes de financement de l’économie voient le jour. D’une part, la création d’une banque publique d’investissement dotée d’une ligne privilégiée de refinancement auprès de la Banque centrale, avec une logique différente de sélection de projets à financer et, d’autre part, l’émission de bons du Trésor de très long terme (de 20 à 25 ans) dont les recettes seraient exclusivement des- tinées au financement des services publics à faible contenu en impor- tations (éducation, santé, logement social locatif) et négociables sur le marché avec une garantie de rachat par la Banque centrale en dernier ressort. Dans ce nouveau monde, la marge d’action de la Banque centrale se trouve élargie et l’incitation des banques à prendre des risques sera accrue…Il s’agit là certes d’un finan- cement monétaire de l’effort public, mais indirect et encadré, permettant d’éviter le recours fortement risqué, à plusieurs niveaux et arbitraire, à ce qu’a été désigné grossièrement par la «planche à billets». ◆

F.N.H. : Quelle est votre appré- ciation globale sur toute cette

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