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JEUDI 17 JUIN 2021
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Dette privée
◆ Les experts s’accordent à dire que la création d’une agence de notation financière locale ou régionale devient indispen- sable pour redynamiser le marché de la dette privée. L'idée d'une agence de notation locale ou régionale fait son chemin
sera confrontée à l’absence d’une masse critique d’entreprises nécessaires pour attirer les agences de notation, alors que la question de coût peut tout aussi consti- tuer une contrainte. Pour abriter de telles structures, il explique que notre pays pourra accorder des subventions ou des
avantages afin de garantir des coûts raisonnables et favoriser le recours des entreprises à la notation. Les institutionnels frileux envers la dette privée Pour Khalid Cheddadi, PDG de la
Le cadre réglemen- taire du marché de la dette privée mérite d'être amé- lioré.
CIMR, «la dette privée constitue un for- midable instrument pour le financement de l’économie. Mais la notation des émet- teurs est un handicap majeur». Et d'étayer : « Nous, investisseurs institu- tionnels, sommes frileux par rapport aux émetteurs que nous ne connaissons pas assez. Alors que si nous avions une nota- tion rassurante, nous irions beaucoup plus volontiers ». « Vous avez des entreprises qui sont sur le même pied d’égalité parce que nous ne sommes pas en mesure de noter leur qualité. Parfois, on retrouve un émetteur de qualité AAA coté de la même manière que celui de qualité BB+. Ce qui est mau- vais pour le marché », déplore le patron de la CIMR. Même son de cloche du côté de Houda Chafil, DG de Maghreb Titrisation, qui indique que « la notation est un mail- lon manquant pour la bonne lecture des risques associés à chaque émetteur et à chaque titre ». Pour le marché de la titri- sation, elle estime que la création d’une agence de notation financière (locale ou régionale) va donner un coup d'accéléra- teur aux opérations futures. Et que partant de la notion du couple risque/rendement, on aura une matrice de risques lisibles pour l’ensemble du marché. ◆
des entreprises qui constitue le tissu pro- ductif n’est pas habilitée à émettre des titres de créances sur le marché, du fait de leurs formes juridiques. Du côté des investisseurs, l’on note un besoin crois- sant en termes d’informations et l'étroi- tesse des produits disponibles (absence des titres indexés ou des obligations remboursables en actions qui ne sont pas encore encadrées...). Pour redynamiser le marché, le directeur de la recherche de la Banque centrale propose certaines pistes. Il s’agit d’élargir l’accès aux SARL sous certaines condi- tions, de réduire les coûts (honoraires, commissions...), d’améliorer la transpa- rence des émetteurs. Et en plus, la créa- tion d’une agence de notation financière, puisque les investisseurs s’appuient for- tement sur les notations pour prendre leurs décisions. « Notre pays peut penser à la création d’une agence de notation locale ou régio- nale », propose A. Saidi. Toutefois, il tem- père en expliquant que cette décision
L e marché de la dette privée marocain reste dominé par les émissions opérées par les éta- blissements financiers. En 2020, l’on compte 27 émissions obli- gataires et 22 émissions de titres de créances négociables pour un montant total de 75 Mds de DH. L'encours total est de 236 Mds de DH, dont 60% portant sur les banques et les sociétés de finan- cement. La dynamique du marché est en effet enrayée (depuis des années) par plu- sieurs contraintes, dont le cadre régle- mentaire qui « mérite d’être amélioré pour accompagner son développement », comme l’a souligné Abdessamad Saidi, directeur du département Recherche de Bank Al-Maghrib, lors du 6 ème Meeting sur l’information financière. L’autre facteur de blocage cité par Abdessamad Saidi a trait à la forme des sociétés. En effet, la plus grande partie Par Y. Seddik
La dette pri- vée constitue un formi- dable instru- ment pour le financement de l’écono- mie, mais la notation des émetteurs est un handicap majeur.
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