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JEUDI 17 JUIN 2021
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◆ Le marché de la titrisation se relance avec l'arrivée tant attendue par les opérateurs de la titrisation synthétique. Un levier important pour dégager des capacités de finan- cement. La titrisation est un formidable moyen pour libérer des capacités de financement
Le capital-risque difficile à mettre dans les radars des institutionnels Pour Khalid Cheddadi, «le capital-risque est un instrument qui peut jouer un rôle fondamental dans l'économie, non seule- ment au niveau du financement, mais aussi au niveau de l'encadrement des entre- preneurs». Mais le secteur souffre d'un effet taille incompatible avec les besoins des institutionnels. «Malheureusement, aujourd'hui, les maux dont souffrent les fonds de capital-risque, c'est qu'ils sont trop limités. Les fonds de capitaux de capital-risque sont entre 300 et 500 mil- lions de dirhams. Avec les règles de dispersion, vous vous retrouvez avec des tickets de l'ordre de 30 ou 50 MDH par cible. S'adressant à des PME, vous êtes obligés de prendre la majorité pour pou- voir constituer une ligne. Or, qui dit petite structure, dit faible taux et encadrement. Vous n'aurez pas de directeur financier de qualité, vous n'aurez pas de directeur marketing de qualité, etc. Qui va donc essayer de régler tout ça ? C'est la société de gestion; mais une société de gestion ne peut assurer ce travail pour toutes ses cibles. Quelle est donc la solution ? Il faut abandonner les TPE pour attirer les insti- tutionnels. Ces derniers ne peuvent s'inté- resser qu'à des fonds de grosses PME qui ont des projets de développement et que le fonds va accompagner et qui n'ont pas besoin que la société de gestion y joue le rôle d'encadrement» . Par contre, pour les PME, poursuit le PDG de la CIMR, «c'est le rôle de l'Etat, des collectivités territoriales et des banques. Dans ce modèle de développement dans lequel nous voulons lancer un tissu de PME important, ces dernières sont confrontées à des problématiques pra- tico-pratiques : je n'arrive pas à régler mes problèmes administratifs; je n'arrive pas à accéder à des marchés; et j'ai des bâtons dans les roues à tout bout de champ. Si vous intéressiez les collectivités locales dans le financement de ces fonds avant de devenir parties prenantes, les banques, tout naturellement, arriveront derrière parce qu’elles pourront financer. Et puis, l'Etat doit jouer un rôle de régula- teur et d'amortisseur pour permettre aux banques d'avoir une rentabilité minimum pour permettre aux collectivités locales également d'avoir cette rentabilité. Et le tout doit être géré par des spécialistes. Il ne s'agit pas, si la collectivité locale est actionnaire d'un fonds, de lui donner les clés et de la laisser gérer» . ◆
titrisation synthétique sont les éta- blissements de crédit, la CDG, la Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise (ex-CCG), les institutions finan- cières internationales autorisées à exercer des opérations de finance- ment au Maroc, les associations de microcrédit et les établissements et entreprises publics (EEP). Un rôle pour libérer les fonds propres des banques La titrisation synthétique présente plu- sieurs avantages pour les banques, explique Houda Chafil. En effet, pour les établissements de crédit qui n’ont pas besoin de ressources, utiliser la titrisation synthétique va leur per- mettre de libérer des fonds propres, accroître automatiquement leurs capacités d’octroi de crédits, libérer des capacités et donc augmenter la capacité à financer l'économie et les PME. «La titrisation, de manière générale, est un formidable moyen pour libérer des capacités de finance- ment», explique-t-elle. Titrisation et fonds de dette Les fonds de dette auront également un rôle important dans la canalisa- tion de l'épargne. D'ailleurs, un texte réglementaire en cours permettra aux fonds de dette, ces prochains fonds qui auront la capacité de distri- buer des crédits aux entreprises, de prendre la forme de fonds de titrisa- tion. Ceci offrira un relais important pour cet instrument, selon Houda Chafil. ◆
Houda Chafil, DG de Maghreb Titrisation.
Par A. Hlimi
L a titrisation synthétique est le dernier né de la titrisa- tion au Maroc, comme l'ex- plique Houda Chafil, DG de Maghreb Titrisation. A la dif- férence de la titrisation classique, elle ne se fait pas grâce à une sortie d'actifs du portefeuille de l'initiateur. Il y a une externalisation du risque seulement, dont le nom synthétique. C'est un dérivé. Ainsi, à la différence de la titrisation classique, la titrisation synthétique permet à l’établissement initiateur de garder dans son bilan les engagements dont le risque de finan- cement a été transféré. La titrisation synthétique n’apporte donc pas de cash à l’établissement initiateur. Elle l’aide plutôt à améliorer ses ratios prudentiels et garantir le risque de son portefeuille client. Houda Chafil précise qu'à ce jour, les seules ins- titutions qui peuvent recourir à la
Les fonds de dette auront également un rôle important dans la cana-
lisation de l'épargne.
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