Ère magazine, édition décembre 2022

RUDOLPH UN RENNE ENTRE

CIEL ET TERRE En cette fin d'année, nous avons sollicité une interview de Rudolph, l'un des rennes du père Noël. Grâce à son nez rouge qui brille dans la nuit, il guide tous ses congénères de l'attelage. Après une lecture attentive des dernières éditions d'Ère magazine, Rudolph a accepté avec plaisir une rencontre virtuelle avec nous, entre ciel et terre.

▲ En pleins préparatifs de sa tournée, Rudolph s'est prêté au jeu de l'interview depuis la Laponie.

« Mais vous vous rendez compte ! S'il n'y avait que des enfants sages, tous ces milliers de tonnes de cadeaux que nous devrions traîner en plus dans le ciel, mon équipe et moi ! »

Rudolph, cette visioconférence avec vous est un privilège. Pardonnez-moi, j'ai le trac et je ne sais pas trop par où commencer. Pouvez-vous me donner des points communs entre chez vous et Genève ? (Rudolph réajuste ses écouteurs avant de répondre.) Des points communs ? Nos mon- tagnes d'abord. Savez-vous qu'elles n'ont rien à envier aux vôtres ? Le mont Halti, en Laponie finlandaise, culmine à 1328 mètres, soit à peine 50 mètres de moins que votre Salève ! Vous avez d'autres comparaisons ? Les courses ! Il y a quelques jours, vous avez eu votre course de l'Escalade. Nous avons aussi notre grande fête populaire, notre course de rennes à Pello, toujours en Laponie. Elle va avoir lieu prochainement. C'est lors de cette course que le père Noël va peut-être trouver un ou une renne qui sort du lot pour rejoindre notre équipe. Vous dites un ou une renne, il n'y a pas de discrimination ? En aucun cas chez nous ! Mâles et femelles sont égaux. D'ailleurs nous donnons l'exemple : les rennes sont les seuls cervidés dont les deux sexes portent des bois ! Et il y a beaucoup de rennes chez vous ? En Laponie, j'ai 200 000 congénères et il y a beaucoup moins d'humains. « Chez nous c'est

Effectivement. Et où irez-vous, après Genève ? Dans d'autres villes de Suisse, où on parle d'autres langues, que je parle aussi , et où on m'appelle plutôt Rudi. Je me suis d'ailleurs fait une amie là-bas, une jolie renne, dans un élevage. Après ma distribution, je vais aller lui donner un cours de traîneau-école. De traîneau-école ? Oui, pour la sauver de l'élevage en lui appre- nant à voler. Ensuite on verra, le père Noël a toujours besoin de remplaçants. Comme mon amie est très bonne à la course, il pourrait la choisir pour notre attelage ! Comment s'appelle l'amie en question ? Elle se nomme presque comme moi, ça facili- tera la tâche de mon patron qui a parfois des trous de mémoire. Alors, son nom ? (Le nez de Rudi se met à luire davantage à l'écran et il se confie d'une voix douce et émue) ... Trudi. Rudi et Trudi, c'est vrai que ça sonne bien ! Je souhaite vraiment qu'elle soit engagée à vos côtés ! C'est vraiment gentil. Maintenant je suis obli- gé de vous laisser. J'ai une visioconférence avec mes collègues rennes. On doit planifier nos prochains mouvements célestes.

donc le contraire de l'Angleterre », comme nous avons l'habitude de dire. Je ne comprends pas... En Laponie il y a 200 000 rennes pour peu d'habitants. En Angleterre, du moins jusqu'en septembre dernier, il n'y avait qu'UNE reine pour beaucoup d'habitants... Hélas pour nous tous, vous allez devoir trouver une autre comparaison Rudolph. Parlons de votre travail la nuit de Noël, de la distribution des cadeaux. Il y a beaucoup d'enfants sages ici, à Genève ? Leur nombre exact relève du secret profes- sionnel. Mais par bonheur il n'y en a pas trop ! Comment osez-vous dire cela ? Mais vous vous rendez compte ! S'il n'y avait que des enfants sages, tous ces milliers de tonnes de cadeaux que nous devrions traîner en plus dans le ciel, mon équipe et moi ! (Il se passe un sabot sous le museau avant d'ajouter) Non... je rigole ! Non seulement nous apportons des cadeaux aux enfants sages, mais aussi aux espiègles, aux farceurs, aux coquins et même à ceux qui ont de mauvaises notes à l'école. Les cadeaux, ça encourage tout le monde ! Moi qui étais plutôt mauvais en français, j'ai reçu des cadeaux et vous voyez les progrès que j'ai faits !

Juste avant de nous quitter Rudolph, un dernier mot pour nos habitants ? Volontiers. J'ai un souhait pour eux : comme moi, je veux qu'ils croient que tout est pos- sible. C'est grâce à ça que moi et les autres rennes du père Noël nous pouvons voler. Nous sommes les seuls mammifères à pouvoir voler ! Les chauves-souris aussi, non ? (Il cligne des yeux et sourit.) Ne me contrariez surtout pas ! Vous savez, en plus de mon nez qui brille, il me reste plus d'un tour dans ma hotte, enfin dans celle de mon patron ! Sur ce, je vous laisse. Joyeux Noël !

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èremagazine - décembre 2022

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