FNH N° 1105 (1)

10

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 20 AVRIL 2023

www.fnh.ma

Secteur financier

◆ La débâcle de Crédit Suisse et la crise bancaire américaine montrent que la solidité d’un système bancaire est d’abord une question de confiance. Nos banques sont-elles fragiles ?

les banques, ne représente que 15% des engagements. La deuxième raison, ce sont les ratios régle- mentaires confortables du sec- teur avec, entre autres, un ratio de liquidité LCR qui mesure la quantité d’actifs liquides et de haute qualité mis à la disposition des banques pour gérer des sorties de trésorerie en cas de crise sur une période d’un mois. Ce ratio s’établit à 187% en 2021 contre un minimum réglementaire de 100%. Enfin, les investisseurs étrangers, qui détiennent 30% de la capitalisation boursière dans le cadre de positions stratégiques, ne détiennent que 8,2% du flottant en termes de positions spéculatives, un chiffre en baisse constante depuis plusieurs années (13,8% en 2015). Ces investisseurs détiennent 12% de la capitalisation boursière des banques». L’analyste évoque également l’inter- diction des cryptomonnaies au Maroc, ce qui réduit aussi le risque de conta- gion.

Les banques maro- caines ont des ratios de liquidité de 187%.

Avis d’expert Pour les experts de BMCE Capital Global Research qui évoquaient ce sujet lors d’un webinaire récent, la crise bancaire américaine a un faible risque de contagion. D’abord, sur l’Europe où les banques ont moins de bons du Trésor dans leurs bilans (12% contre 30% pour les banques américaines), les analystes évoquent également une croissance moins rapide des dépôts, le durcissement de la réglementation avec Bâle III et la disposition des Banques centrales à offrir des liquidi- tés aux banques en cas de tension. Quant au Maroc, la banque d’affaires estime que le risque de contagion est faible. Pour Khadija Moussali, analyste chez BKGR, 3 éléments expliquent ce faible risque de contagion : «la diver- sification du portefeuille des banques marocaines contrairement à la SVB qui est très concentrée sur les start-up de la Silicon Valley. Au Maroc, l’industrie, qui est le secteur le plus financé par

N os banques peuvent-elles passer par un épisode simi- laire à celui de Silicon Valley Bank (SVB) ? Pour tuer tout suspense, disons qu’au- cune banque au monde ne peut sur- vivre à un «Bank run». Cette situation extrême où les clients de toutes tailles et de toutes bourses se ruent dans les agences (et aujourd’hui les applica- tions mobiles) pour transférer ou retirer massivement leur argent. Mais ce phé- nomène aurait du mal à faire tomber une banque soumise à Bâle III, qui introduit de nouvelles règles de diver- sification et de liquidités et auxquelles sont également soumises les banques marocaines sous la supervision d’une Banque centrale crédible et rigoureuse. Ce n’était pas le cas pour SVB et les banques régionales américaines simi- laires, aux bilans inférieurs à 50 mil- liards de dollars. Par A. Hlimi

Le gouvernement met des garde-fous

Pour permettre à Bank Al-Maghrib de continuer à maîtriser parfaitement la situation, le Conseil de gouvernement du 6 avril a adopté un décret préci- sant les conditions et les modalités permettant à l'Etat d'offrir une garan- tie à la Banque centrale pour couvrir les besoins de liquidités urgents des banques. Une carte de plus dans les mains de la Banque centrale pour agir vite, en cas de besoin, sans qu’elle ne dégrade sa signature. Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'application des dispositions de l'ar- ticle 67 de la loi n°17.40 qui autorise Bank Al-Maghrib, dans l'exercice de sa mission de préservation de la stabilité

Le porte- feuille des banques

marocaines est diversifié

contraire- ment à la

SVB qui est très concen- trée sur les start-up de la Silicon Valley.

Made with FlippingBook flipbook maker