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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 20 AVRIL 2023
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Exportations
◆ Pour accompagner les entreprises marocaines à tirer profit de la Zlecaf, les banques réclament un dispositif pour lutter contre l’insolvabilité. ◆ Elles demandent notamment aux autorités de doter le pays d’une agence d’assurance crédit, à l’instar d’Exim aux Etats- Unis ou encore de la Coface en France. Les banques appellent à revoir l’assurance crédit “L’ A frique n’est pas facile, mais c’est un continent qui offre des opportu- nités extrêmement (BOA), sont même devenues des locomo- tives dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Car en termes d’accompagne- ment, elles vont au-delà du financement des investissements et des besoins en fonds de roulement. Par A. Diouf
macroéconomiques qui l’ont préservé de la politique de dévaluation structurelle année après année et de stabiliser ses réserves de change. Les institutions nécessaires y ont été également créées et les perspec- tives économiques y sont devenues très intéressantes, notamment pour les IDE, mais aussi pour l’export où, depuis la crise Covid, des réflexions stratégiques sont engagées pour relocaliser des parties des chaines de valeur qui sont déplacées de l’Asie, notamment de la Chine, vers des pays proches de l’Union européenne. S’agissant de l’Afrique, les entreprises marocaines y ont beaucoup de chance. Parce que, d’abord, grâce aux tournées du Roi Mohammed VI, plus de 25 pays africains ont signé avec le Maroc des accords de protection des investissements qui couvrent le risque politique. Ensuite, les entreprises marocaines disposent d’un réseau bancaire national qui s’est déployé de façon massive en Afrique francophone. Les trois premières banques marocaines, à savoir Attijariwafa bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et Bank of Africa
Mais, apparemment, tout cela ne suffit pas pour booster durablement les expor- tations marocaines en Afrique ! Ainsi, à l’aube de la mise en œuvre de la Zlecaf, les banquiers demandent de revoir l’assu- rance crédit, notamment en y intégrant un dispositif d’assurance contre l’insolvabi- lité. «Il y a la solution du factoring, mais il faut que notre pays se dote d’une agence d’assurance crédit, à l’instar d’EXIM aux Etats-Unis, de la Coface en France ou encore de l’AECID en Espagne», réclame le vice-président du GPBM. L’idée est de créer une structure comme la Coface, qui est une société d'assurance crédit dont la mission est d'aider les entreprises à se développer en assurant le risque d'insolva- bilité de leurs clients, et à prendre les déci- sions de crédit nécessaires pour renforcer leur capacité à vendre sur leurs marchés nationaux et d'exportation. Pour El Kettani, cet outil viendra compléter le dispositif du secteur bancaire qui accompagne l’internationalisation des entreprises marocaines. Il faudrait également ajouter autre chose : «les locomotives du pays devraient cher- cher à exporter leur écosystème avec elles chaque fois qu’elles s’internationa- lisent» . C’est le cas, par exemple, d’Atti- jariwafa bank. Lorsque la banque s’est internationalisée il y a 15 ans, elle a emmené son écosystème constitué de PME maro- caines exclusivement tournées vers le mar- ché marocain avec elle. Depuis, ces dernières l’accompagnent dans les travaux de bâti- ment, de corps d’état, d’électricité et dans les systèmes d’information. Certaines de ces entreprises seraient même parvenues à créer des filiales dans certains pays africains. ◆
rentables, avec des croissances à deux chiffres. C’est un marché qui s’ouvre au Maroc et il ne faut pas qu’on laisse cette opportunité échapper à nos entreprises» . Cette réflexion a été faite récemment par Mohamed El Kettani, vice-président du GPBM et président-Directeur général d’At- tijariwafa bank. C’était notamment lors de la première édition de la Journée nationale de l’industrie, conjointement organisée par le département de Ryad Mezzour et la CGEM à Casablanca. A cette occasion, il a été rappelé que le Royaume dispose de plusieurs atouts. C’est aujourd’hui le pays qui offre la plus grande stabilité politique dans la région au sud de la Méditerranée. Des réformes courageuses y ont été engagées, ce qui a permis de sauvegarder les équilibres
Une agence comme la
COFACE vien- dra compléter le dispositif du secteur bancaire qui accompagne l’internatio- nalisation des entreprises marocaines.
Les banquiers demandent de revoir l’assurance crédit,
notamment en y intégrant un dis-
positif d’assurance contre l’insolvabilité.
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