FNH N° 1192

34

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 17 AVRIL 2025

FOCUS GITEX

Deloitte «Le Maroc peut devenir un leader cyber en Afrique»

plusieurs pays : Maroc, Côte d'Ivoire, Sénégal, Tunisie, entre autres. Le centre de Casablanca est aujourd'hui le plus grand en Afrique. Il est inter- connecté avec d'autres centres mondiaux: en Amérique, en Espagne, en Inde, à Kuala Lumpur (Malaisie). Cette inter- connexion nous permet de mutualiser les compétences et de mieux comprendre les menaces, qui sont mondiales, systémiques et multiformes. Sur le terrain, nos missions sont nombreuses et vont graduelle- ment avec la numérisation du continent africain. F.N.H. : Vous insistez souvent sur la notion de «cyber résilience» plu- tôt que de simple pro- tection. Que recouvre cette approche pour une entreprise marocaine ou africaine en 2025 ? I. E. : La résilience est un concept mondial. Le risque zéro n’existe pas. Même en investissant massivement en cybersécurité, aucun pays ou entreprise n’est à l'abri. Il faut donc accepter cette réalité. La résilience vise à rendre la vie difficile à l'attaquant, mais aussi à garantir la continuité d'ac- tivité si une attaque survient. Elle repose sur des rustines techniques, technologiques, mais aussi sur la formation, les compétences, la communica- tion. Il est crucial de sensibili- ser les Directions générales et les Conseils d'administration à cette approche globale.

Imade Elbaraka, managing partner cyber Deloitte France et Afrique francophone, partage sa vision sur les défis de cybersécurité en Afrique. Présent au Gitex Africa 2025, il revient sur l’évolution des menaces, l’importance de la résilience numérique et la montée en puissance des talents locaux.

Finances News Hebdo : C’est votre troisième par- ticipation au Gitex Africa. Qu’est-ce qui a changé, selon vous, depuis la pre- mière édition ? Le niveau d’urgence cyber sur le continent est-il monté d’un cran ? Imade Elbaraka : D’une part, je reviens sur le Gitex : l'évè- nement a pris de l'ampleur, et on s'en réjouit collectivement. C'est un rendez-vous mondial organisé au Maroc, et il faut s'en féliciter, car de tels évé- nements contribuent à l'émer- gence d'un écosystème tech et cyber. Concernant la cyber- sécurité, je ne pense pas que l’ampleur de la menace soit dictée par un événement en particulier. La numérisation croissante de nombreux sec- teurs, amorcée depuis plu- sieurs années, a été le précur- seur ou le catalyseur de cette menace. Il faut rappeler que la menace cyber est systémique,

internationale, et protéiforme. Aujourd’hui, on assiste à une prise de conscience collective du sujet, et c'est une évolution positive. F.N.H. : Le Gitex devient un carrefour stratégique des technologies afri- caines. Deloitte y est très visible. Qu’est-ce que vous venez y défendre : des services, une vision, une implantation ? I. E. : Nous portons d'abord une vision. Deloitte est présent en Afrique depuis plus de 30 ans sur divers domaines : audit, fiscalité, conseil, et bien sûr, cybersécurité. Notre vision, c'est que les talents africains

doivent être formés en Afrique, au service de l'Afrique, mais aussi prêts à s'exporter. Nous sommes convaincus que l'Afrique, avec une population jeune en forte croissance, joue- ra un rôle majeur à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, il est essentiel que des marques mondiales comme Deloitte investissent localement, et c'est ce que nous faisons. F.N.H. : Comment vos Cyber Intelligence Centers accompagnent-ils les entreprises africaines aujourd’hui ? Avez-vous des exemples d’interven- tions concrètes ? I. E. : Nous intervenons dans

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker