FNH N° 1192

DEVELOPPEMENT DURABLE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 17 AVRIL 2025

L’ONEE ouvre l’accès à l’énergie verte aux clients moyenne tension Transition énergétique :

L’ Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) élargit l’accès aux énergies renouvelables à ses clients de la moyenne tension (MT), marquant une nouvelle avan- cée dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de transition énergétique. Acteur central du marché des énergies vertes depuis la promulgation de la loi 13-09, l’ONEE accompagne à la fois les producteurs privés et les consommateurs dans leur transition vers un modèle bas carbone. Début 2025, les premiers kilowattheures verts ont été livrés à des clients MT, issus de producteurs raccor- dés au réseau national.

déjà fournies à une trentaine de clients très haute tension (THT) et haute hension (HT) dans le cadre de la même loi. Pour accompagner cette montée en puissance, l’ONEE investit dans la flexibilité du système élec- trique, le stockage d’énergie, et le renforcement du réseau de transport, avec un programme d’investis- sement multiplié par cinq à l’horizon 2030. En ouvrant l’accès à une électricité propre et compé- titive aux clients MT, l’ONEE soutient une transition énergétique inclusive, tout en renforçant l’attractivité économique du Maroc grâce à une énergie plus verte et mieux maîtrisée. ◆

Près de 60 GWh d’électricité verte ont ainsi été com- mercialisés au profit d’entreprises telles que Tanger Med Utilities (Tanger-Tétouan-Al Hoceima), Saint- Gobain (zone franche de Kénitra) ou encore Managem (Ouarzazate). Ces livraisons s’ajoutent aux 21,2 TWh

Dessalement de l’eau de mer

F ace à la menace croissante de la sécheresse, le Maroc déploie une solution innovante : l’instal- lation de 200 stations mobiles de dessalement d’eau de mer d’ici fin 2025. Objectif : approvi- sionner en eau potable quelque trois millions de per- sonnes en zones rurales, touchées par la raréfaction des ressources hydriques. 40 unités sont déjà en service. Les prochaines, dont les capacités iront de 360 à 3.600 m³ par jour, seront progressivement opérationnelles dès 2025. Leur coût moyen, estimé à 1,3 million de dollars par station, reste raisonnable au regard de leur impact. Mobiles, peu coûteuses et adaptables, ces stations peuvent produire de 10 à 100 litres d’eau par seconde, en fonc- tion des besoins des régions concernées. Équipées de technologies avancées, elles dessalent l’eau de mer même fortement minéralisée, garan- tissant une réponse rapide et efficace aux pénu- ries chroniques. Au-delà de l’urgence, cette initiative s’intègre à une stratégie nationale visant à diversifier les sources d’eau et sécuriser l’approvisionnement, notamment en milieu rural. Le gouvernement anticipe aussi les effets du chan- gement climatique : baisse attendue de 11% des précipitations d’ici 2050 et surexploitation des nappes phréatiques. À l’horizon 2030, près de 50% de l’eau potable du pays pourraient provenir du dessalement, grâce notamment à ces stations mobiles, véritables leviers pour un accès équitable et durable à l’eau. ◆ Le Maroc déploie 200 stations mobiles

Les centres de données face à une explosion de la consommation d’électricité d’ici 2030 AIE

L a consommation élec- trique des centres de données pourrait plus que doubler d’ici 2030, sous l’effet de la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA). Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), cette demande atteindrait 945 TWh, soit plus que la consommation actuelle du Japon, contre 415 TWh en 2024, représentant alors près de 3% de la demande mondiale. L’essor fulgurant de l’IA, notam- ment générative, exige d’im- menses capacités de calcul, ali- mentant cette hausse. Les plus grands centres de données, qui consomment déjà autant qu’en- viron 100.000 foyers, pourraient

voir leur besoin énergétique mul- tiplié par 20, soit l’équivalent de 2 millions de foyers. Cette consommation reste concentrée géographiquement: les États-Unis, l’Europe et la Chine comptent pour 85% de la demande mondiale. Aux États- Unis, la croissance sera parti- culièrement marquée, avec près de la moitié de la demande élec- trique supplémentaire projetée. Pour y répondre, les centres de données recourront à une diver- sité de sources : énergies renou- velables, gaz naturel, mais aussi charbon, qui fournit encore 30% de l’électricité consommée par ces infrastructures. Cette hausse énergétique aura

un impact sur les émissions de CO2. Actuellement estimées à 180 millions de tonnes par an, elles pourraient grimper à 300 millions de tonnes d’ici 2035. Cela reste toutefois marginal face aux émissions mondiales (41,6 milliards de tonnes en 2024). L’AIE insiste sur l’urgence de ver- dir ces infrastructures : améliora- tion de l’efficacité énergétique, adoption massive des renouve- lables et innovations technolo- giques seront les clés pour limiter leur empreinte carbone. La tran- sition énergétique des centres de données devient ainsi un enjeu stratégique de la révolution numérique en cours. ◆

Avec la participation de

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