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Certains font la guerre, d’autres la paix
STÉPHANE FORTIER stephane.fortier@eap.on.ca
En ce jour du Souvenir, où l’on se rappelle ceux qui ont donné leur vie et combattu pour notre liberté, on a tendance à oublier que plusieurs vétérans ont enfilé l’uniforme, non pour faire la guerre, mais la paix C’est le cas d’André McNicoll, de Brownsburg-Chatham, qui a passé 30 ans dans les corps d’armée. M. Mc Nicoll, 72 ans, a joint l’armée en 1962, à 17 ans, en pleine guerre froide. En 1965, André McNicoll était basé à Val-D’Or sur des installations nucléaires. « Après 12 ans de service, l’armée canadienne voulait former de nouveaux régiments. Ils m’ont demandé de former un régiment de génie de combat à Valcartier. Plus tard, je suis allé en Allemagne. J’ai passé cinq ans à Lahr, une base canadienne pour l’OTAN en Allemagne », a-t-il raconté. L’expérience Chypre Mais ce qui l’a sans doute le plus marqué, c’est d’avoir participé à des missions de paix à l’île de Chypre. Pendant de nombreuses années, les Turcs et les Grecs se sont disputé l’hégémonie de l’île de Chypre. À la suite du coup d’État de 1974 à Chypre, l’Organisation du Traité Atlantique Nord demande le retrait des officiers grecs, le 17 juillet. La Grèce quitte les structures militaires de l’Alliance le 14 août 1974, à la suite de l’invasion turque de Chypre, elle réintègre ceux-ci le 20 octobre 1980, après la levée du véto turc. Des conflits sanglants ont lieu. Dès 1974, l’Organisation des Nations Unies (ONU) envoie des Casques bleus pour assurer une surveillance de ce territoire. AndréMcNicoll faisait partie d’un contingent en 1975 et il était du côté du territoire grec. « En fait, j’y suis allé pour deux missions. J’y suis retourné en 1983. Un soir, je me souviens d’unemission d’observation sur les toits de maisons. Ça tirait de partout et tu es bien heureux de ne pas être atteint. Même en mission de paix, on ne sait jamais. Il y a toujours des risques. Des soldats ont été tués, mais par accident et non à cause d’un conflit armé avec d’autres soldats. Mais quand tu es Casque bleu, tu ne crains rien en général. Les soldats des deux camps ont du respect pour toi », a mentionné M. Mc Nicoll. Ce dernier effectuait souvent des sorties pour aller chercher des équipements en ville. Avec ses insignes de l’ONU, il ne se faisait guère interpeller. « Pour utiliser son arme, il fallait vraiment que ta vie soit en danger. » Entre les deuxmissions, AndréMcNicoll devient instructeur enmécanique à Borden en Ontario. Il revient par la suite à Valcartier. « J’ai eu 13 différentes affectations en 30 ans dans l’armée », a-t-il précisé. En 1989, il se rend de nouveau en Allemagne. À l’époque, il y avait plusieurs tractations pour la réunification des deux Allemagnes. C’était un an avant la chute dumur de Berlin. « Nous
AndréMc Nicoll a joué un rôle important comme Casque bleu avec l’ONU, en effectuant deux missions à l’île de Chypre. —photo Stéphane Fortier
devions surveiller, à l’époque, la frontière séparant l’Allemagne et la Tchécoslovaquie », s’est-il rappelé. En 1992, il quitte l’armée et va travailler au civil, mais non sans avoir reçu le grade d’adjudant-chef, le plus haut grade pour la branche technique de l’armée. « J’aurais pu faire un autre huit ans, mais j’ai préféré quitter. La compagnie GM est venue me chercher comme conseiller technique. Ils faisaient des véhicules et de l’équipement pour l’armée à l’époque », a expliqué le soldat. Il a ainsi passé cinq ans en Arizona. Visite dans les écoles AndréMc Nicoll représente, à l’occasion, la Légion royale canadienne, en visitant les écoles et en parlant aux enfants de ses expériences. « Quand je me rends dans les écoles, j’explique aux jeunes pourquoi les gens se font la guerre. Un groupe veut toujours posséder ce que l’autre possède, soit un territoire, soit les richesses naturelles. L’intimidation dans les écoles, c’est un peu ça. Les jeunes qui intimident veulent exercer un contrôle sur un autre jeune et prendre parfois possession de ce que l’autre possède, comme les cas de taxage. La guerre, c’est de l’intimidation à grande échelle », a conclu M. McNicoll.
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Le vendredi 11 novembre 2016
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