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D O S S I E R

UNE ÉTUDIANTE D’EMBRUN OBTIENT L’UNE DES SIX BOURSES CANADIENNES GROW BEYOND

DES PLANTES NUISIBLES ET ENVAHISSANTES

MARC POIRIER, FRANCOPRESSE redaction@francopresse.ca Phragmite, panais sauvage, herbe à poux, nerprun, renoué du Japon : ce sont toutes des plantes envahissantes, nui- sibles à un certain degré, qui prennent de plus en plus de place sur les terres agricoles et parfois même dans nos forêts. Plusieurs sont inconnues de la population générale, mais causent de sérieux maux de tête aux agriculteurs. Parmi celles-ci, la plus problématique semble être le phragmite, aussi appelé «roseau commun». On le qualifie parfois de «véritable menace à la biodiversité des lieux humides». Jeannette Mongeon, de la ferme Michel Dignard et Jeannette Mongeon d’Embrun subit les effets néfastes de cette plante depuis quelques années. «Dans le sud de l’Ontario, c’est vraiment grave. C’est un problème depuis 2008. Là ça s’en vient vers le nord.» Le phragmite est arrivé d’Europe, «proba- blement au 19e siècle» selon David Wees, professeur en sciences de l’agriculture et directeur adjoint du Programme de gestion de la ferme et technologie à l’Université McGill, campus Macdonald. «Souvent, on mettait de la roche dans la cale des bateaux pour les stabiliser, explique- t-il. Lorsqu’ils arrivaient en Amérique du Nord, on jetait tout ce qu’il y avait dans la cale, incluant la roche, la terre, etc., et on remplissait le bateau avec du bois, des fourrures ou n’importe quoi et on repartait en Europe.» Depuis, dans différents ports de l’est de l’Amérique du Nord, le phragmite «importé» a littéralement pris racine et s’est étendu peu à peu sur le continent, comme d’autres plantes envahissantes venues d’ailleurs. «Tellement vigoureux qu’il prend le dessus» Jusqu’à il y a une trentaine d’années, on voyait encore peu le phragmite. «Mais maintenant, c’est partout sur les bords des autoroutes, dans les fossés, sur le pourtour des champs, tout ce qui est vraiment des zones humides, souligne David Wees. C’est une plante très vigoureuse. Elle ne produit pas beaucoup de semences. Elle se multiplie surtout par des rhizomes, c’est-à-dire des tiges souterraines.» Lorsque cette plante s’installe près des champs agricoles, elle empêche le drainage normal. David Wees indique qu’on remarque surtout ce problème en début de saison. «Peut-être moins cette année parce qu’on a pas eu énormément de pluie. Mais l’année passée, on a eu un mois de mai très frais et pluvieux. Ça veut dire que les champs se drainaient plus lentement, donc qu’il fallait attendre encore plus pour que le champ soit assez sec pour pouvoir semer.» Jeannette Mongeon d’Embrun peut témoi- gner de cette nuisance : «Ça s’est répandu sur nos champs de bleuets. Ça prend l’eau de toutes les autres plantes aux alentours.» Le «roseau commun» est tellement vigoureux qu’il prend le dessus sur les autres espèces de plantes. Comme il peut facilement atteindre deux, voire trois mètres de hauteur, il fait compétition à certaines cultures plus courtes, comme le soya. S’en débarrasser n’est pas chose facile.

MAUDE LÉVESQUE RYAN maude.levesqueryan@eap.on.ca

L’annonce des six récipiendaires de bourses Grow Beyond le 6 juillet dernier représentait une très bonne nouvelle pour Nadia Clément. La jeune étudiante d’Embrun remporte ainsi une bourse d’études de 4000$, en plus de 1000$ qui seront remis à son école secondaire, soit l’école secondaire catholique d’Embrun. «Je m’intéresse et j’ai grandi avec de la nouvelle technologie de précision et l’innovation agricole qui permet de nous offrir une agriculture plus durable et soutenable, mentionnait Nadia Clément dans sa vidéo de candidature à la bourse. J’aurais la chance de profiter de cette bourse pour mon éducation, mais mon éducation me permettra aussi de partager mes innovations». Il s’agit de la toute première remise pour cette bourse qui s’adresse à des étudiants qui s’inscrivent à un programme d’études postsecondaires dans le but d’œuvrer dans le domaine de l’agriculture. Les fonds sont remis par G3, en partenariat avec Agricul- ture en Classe Canada (ACC). «Nous sommes ravis d›avoir établi un partenariat avec G3 dans le cadre de cette incroyable opportunité de bourses d›études pour les jeunes Canadiens, a

Certains labourent le contour de leur champ pour l’éliminer, souvent sans grand suc- cès, raconte David Wees. «Si on coupe des morceaux de rhizome, il peut se replanter ailleurs, plus loin, et faire une nouvelle plante. Donc, en essayant de tuer la plante, on l’aide à se multiplier un peu plus.» Autres plantes envahissantes Mieux connue, l’espèce envahissante de l’herbe à poux est indigène à l’Amérique du Nord, contrairement au phragmite. Jusqu’à il y a une centaine d’années, on en voyait très peu, mais depuis le début du 20e siècle, l’augmentation du nombre de terres défri- chées et l’étendue de plus en plus large des champs ont facilité sa propagation. Cette plante est devenue un problème dans des terres cultivées, particulièrement pour certains producteurs de légumes, dont les carottes. «L’herbe à poux est une plante assez petite, explique le professeur Wees, ça pousse rarement à plus que 50 centimètres. Mais les plantes de carottes sont également de petites plantes. Alors, dans les champs de carottes, il faut travailler très fort pour lutter contre l’herbe à poux pour ne pas qu’elle prenne le dessus. En plus, les toutes petites plantes d’herbe à poux ressemblent vaguement à des semis des plantes de carottes. C’est plus tard qu’il est plus facile de voir la différence.» L’herbe à poux pousse aussi en forêt et elle empêche d’autres plantes de pousser, ce qui nuit à la biodiversité. Et il ne faut surtout pas la toucher : elle provoque une réaction cutanée. Le nerprun est un autre exemple de plante «importée» nuisible. Sa présence n’est pas accidentelle ; elle a été apportée ici et plantée intentionnellement à la fin du 19e siècle. Elle est très populaire comme arbuste et pour les haies. «Sauf qu’avec le réchauffement du cli- mat, ce qu’on trouve, c’est que nos gels d’automne arrivent de plus en plus tard, précise M. Wees. Donc cet arbuste-là profite du fait que ses feuilles restent vertes même au mois d’octobre, voire novembre, alors que d’autres arbres et arbustes ont déjà perdu leurs feuilles.» Le nerprun produit une énorme quantité de petits fruits de couleurs noire et violacée dont le gout est très désagréable. Il ne faut pas en manger. Ses racines contiennent une toxine pouvant tuer d’autres plantes. Pouvant atteindre une taille de quatre à six mètres, le nerprun pousse beaucoup en sous-bois, sous de grands arbres. «En dessous du nerprun, il n’y a rien qui pousse, alors que normalement, on trou- verait des fleurs de sous-bois. Ça prend le dessus.», explique David Wees. Bien que les recherches se poursuivent pour tenter d’éradiquer ces plantes nuisibles et envahissantes, David Wees n’a pas de bonnes nouvelles : «On ne s’en débarrassera jamais à 100 %. C’est un peu comme le rhume ou la grippe saisonnière. Elles seront toujours là, mais on essaie d’en faire le plus

Nadia Clément est une finissante passionnée par l’agriculture. —photo fournie déclaré Johanne Ross, directrice générale d›ACC. Les candidats nous ont prouvé que les leaders agricoles de demain sont innovants et brillants. Félicitations aux récipiendaires de la bourse Grow Beyond, nous sommes fiers de vous! » Sandra Clément, mère de Nadia, affi- chait également une belle fierté à la suite de la nomination de sa fille. «Des bonnes nouvelles comme cela, il y a de quoi être fière. Les femmes qui percent dans le domaine agricole, c’est un bel atout! »

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