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JEUDI 29 FÉVRIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

tout en élargissant les débouchés pour les exportations marocaines. En effet, la Zlecaf offre deux oppor- tunités clés au secteur automobile marocain. D’abord, en tant que source d’intrants à faible coût, et ensuite en tant que destination des exportations de produits finis. Par conséquent, en intégrant le secteur automobile du Maroc aux économies voisines, les produc- teurs marocains peuvent bénéficier de coûts de main-d’œuvre et de matériaux inférieurs en Afrique. Par exemple, le tarif actuel du Nigeria sur les voitures non assemblées est de 5%, mais devrait passer à 0% d’ici 2030. Cela créerait des emplois dans les deux pays, offrant ainsi une opportunité pour le Maroc d’exporter ses véhicules non assemblés vers le Nigeria pour y être transformés, indique le rap- port. Dans le domaine des énergies renouvelables, la Zlecaf offre également des opportunités pro- metteuses. Avec une importation annuelle de panneaux solaires atteignant 2,2 milliards de dollars, l'Afrique pourrait bénéficier de la production locale, notamment grâce au savoir-faire du Maroc et de l'Égypte. La création de chaînes de valeur transfrontalières jouerait un rôle clé dans la réduction des coûts de production et la réponse à la demande croissante en énergie propre sur le continent. S’agissant du secteur agroali- mentaire, la Zlecaf engendrera de la croissance sur l’ensemble du continent. Par la création des chaînes de valeur transfrontalières, les économies africaines bénéficie- ront des succès de leurs voisins. Par exemple, l’abaissement des droits de douane sur les produits agricoles en Afrique de l’Ouest sti- mulera les exportations ivoiriennes et fera baisser les prix pour les consommateurs nigérians. Mais elle créera également de nou- veaux marchés pour les fabricants de tracteurs sud-africains et les exportateurs d’engrais marocains. Des défis à relever Malgré ces perspectives encou- rageantes, des défis significatifs persistent dans la mise en œuvre

Zlecaf

Une aubaine pour l’Afrique

La Zlecaf représente une opportunité historique pour l'Afrique, à condition que les parties prenantes s'engagent pleinement dans sa mise en œuvre progressive. En tant que leader économique sur le continent et acteur précurseur dans de nombreux domaines industriels, le Maroc est appelé à jouer un rôle central dans la concrétisation de cette vision commune.

Par D. M.

 En 2024, la Zlecaf prévoit d’étendre le régime de libre-échange à une trentaine de pays, offrant ainsi un accès privilégié au marché marocain pour 27 pays.

L

a zone de libre-échange continen- tale africaine (Zlecaf), constituée de 54 pays pour un total de 1,3 milliard de consommateurs, représente une opportunité sans précédent pour stimuler les échanges com- merciaux intra-africains, accélérer la croissance économique et pro- mouvoir le développement durable à travers le continent. «L’Afrique est réellement un mar- ché d’avenir, avec une population jeune et une consommation qui croît d’année en année; et pour nous c’est stratégique d’avoir un marché où les produits marocains peuvent être écoulés. Pour ce faire, il faut que les barrières douanières se réduisent ou n’existent plus. De la même manière que le commerce intra-européen, les produits maro- cains devraient être vendus libre-

ment sans un handicap de coûts supplémentaires dans les pays afri- cains et réciproquement», affirme Rais Adil, co-président du Conseil économique Maroc-Espagne. Le rapport présenté lors de la neu- vième édition de la conférence «CFC Insights» portant sur le thème «Zlecaf : exploiter le potentiel du commerce intra-africain», vient mettre en lumière les multiples opportunités engendrées par la Zlecaf. Elaboré par Casablanca Finance City Authority (CFCA) et la filiale BMI de Fitch Solutions, Il souligne le rôle crucial que le Maroc, en tant que hub industriel et leader des investissements en Afrique, est appelé à jouer dans la concrétisation de ce projet ambi- tieux. «Nous pensons que le Maroc est

particulièrement bien placé pour exploiter le potentiel du marché intra-africain. En tant qu’une des économies les plus avancées du continent, le Maroc abrite des entreprises dans les secteurs de l’automobile, des engrais, des services financiers, des biens de consommation et des transports qui seront en mesure de trou- ver de nouveaux marchés à tra- vers le continent» , a déclaré John Ashbourne, économiste chez BMI Research dans son allocution lors de l’événement.

Des secteurs prisés grâce à la Zlecaf

Dans le secteur automobile, déjà très développé au Maroc, la Zlecaf ouvrira de nouvelles perspectives en facilitant l'accès aux marchés,

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