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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 28 MAI 2021
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Banques participatives
◆ Loin du discours alarmiste sur la faiblesse des ressources, les 3 leaders du marché réclament un meilleur accès au marché des capitaux pour accompagner une activité en croissance rapide. Les leaders veulent plus d'accès au marché des capitaux
Istitmar fournies par leurs actionnaires, et qui sont des crédits de trésore- rie intergroupe conformes à la Charia. Une autre approche, plus engageante encore pour les actionnaires, consiste à augmenter le capital à chaque fois que cela est nécessaire. Ce qui reste, somme toute, limité pour financer la demande. Une clientèle en besoin d'équipements Souvent, pour expliquer cette absence de ressources, les opérateurs pointent du doigt les clients potentiels des banques participatives qui s'y dirigent pour se financer, mais n'y transfèrent pas leur compte bancaire, considérant ces banques comme des sociétés de financement. L'on pointe également du doigt une sorte de trahison de la part des particuliers, qui ont longue- ment réclamé ces banques et qui, une fois arrivées, traînent les pieds pour y aller. Mouna Lebnioury, DG de Bank Al Yousr, l'une des trois banques parti- cipatives les plus actives du marché, ne souhaite pas se cacher derrière ces raisons liées à la perception. Pour elle, la problématique des ressources est réelle, mais inhérente à la jeunesse et à la croissance rapide de l'acti- vité. « Compte tenu des tickets moyens sur les compartiments financements et épargne, nous avançons beaucoup plus rapidement sur les financements que sur les ressources », explique-t-elle. Lebnioury avance également l'argument du taux d'équipement, expliquant que la clientèle des banques participatives est souvent bien équipée. « Plusieurs de nos clients viennent pour le finan-
(De G à D), Youssef Baghdadi, Mouna Lebnioury et Abdessamad Issami.
conventionnelles. Mais cette expansion rapide d'activité a un talon d'Achille que nous connaissons tous aujourd'hui, tant les banques participatives n'ont pas arrêté d'en avertir leur écosystème : la faiblesse des ressources, qui couvrent tout juste le tiers, voire la moitié des financements. Si dans le convention- nel les moyens de financement et les ressources sont quasi illimités en fai- sant appel, entre autres, au marché interbancaire, ce n'est pas encore le cas pour les banques participatives. Ces dernières ne peuvent compter que sur les dépôts de leurs clients, qu'ils soient à vue ou rémunérés (comptes d'investissement), ou sur les Wakala Bil
A près près de 4 années d'activité, les banques par- ticipatives commencent à avoir, doucement mais sûre- ment, pignon sur rue. Elles comptent 150 agences fin 2020, avec un nombre de clients en hausse de près de 50% en une année, pour un peu plus de 4 Mds de dirhams de dépôts à vue jusqu'à mars 2021 et quasiment 15 Mds de dirhams de financements. Le secteur a montré sa résilience en période Covid-19 avec notamment 3,5 Mds de DH de financements immobiliers en 2020, soit autant que les banques Par A. Hlimi
Nous avan- çons beau- coup plus rapidement sur les finan- cements que sur les res- sources.
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