FNH N° 1024 ok (1)

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 28 MAI 2021

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l’informel est un vieux slogan, mais le comment est la «question à un million de dollars.» Idem pour la mobilisation de la com- mande publique afin d’accélérer «la transformation productive» : l’Etat va-t-il mettre l’accent sur les projets à haute valeur ajoutée au détriment d’autres ? Comment ? «Le choc de compétitivité» est une idée assez intéressante; mais la réduction de la facture énergé- tique ne semble pas rimer avec le «recours aux énergies renou- velables» assez coûteuses pour le moment. L’Etat va-t-il interve- nir pour payer la différence ? A quel prix ? Et comment ? Idem pour le foncier, le coût logistique et les compétences : comment assurer un coût compétitif d’une façon concrète face à des envi- ronnements qui ont pris une longueur d’avance par rapport à nous (la Turquie, l’Afrique du Sud, le Mexique, la Slovaquie, la Roumanie, sans parler de Taiwan, Singapour et la Corée du Sud). Le numérique, certes, fait partie des solutions; mais il faut aller plus loin en prônant l’intervention de l’Etat en amont et en aval de la produc- tion, avec un soutien ciblé et intel- ligent, et compter sur l’économie d’échelle, les gains de niche et un retour sur investissement à long terme (le modèle turc). Au niveau du cadre macroéco- nomique, la grande question à laquelle le rapport ne semble pas donner de réponse est comment parler d’une réduction consé- quente de la charge fiscale et en même temps s’inscrire dans la nouvelle sensibilité en matière d’idéologie économique qui parle d’un «nouvel Etat- providence» , post-libéral, basé sur la redistri- bution équitable des richesses et la réduction des écarts entre les pauvres et les riches. L’extension de l’assiette fiscale accompagnée d’une réduction de la pression des impôts est un vieux vœu pieux qui ne semble pas donner de résultats. J’apprécie l’idée d’ériger l’éco- nomie sociale en un secteur économique à part entière. La mesure incitant à «la délégation

et les risques de dérives poten- tielles (comme c’est relaté dans la presse ici et là par rapport à ces domaines). Pour conclure, le rapport ouvre le bal des débats sur des questions fondamentales relatives à une transformation radicale du tissu productif marocain. Il contient pas mal d’idées novatrices, mais éga-

lement des contradictions et des contresens. Mais il a le mérite de proposer une démarche, une approche, qui peut des fois man- quer de cohérence, mais qui demeure, néanmoins, un effort louable qui a comme objectif de porter des réponses à des problé- matiques qui ont freiné la compé- titivité de l’économie marocaine. ◆

de services publics aux acteurs de l’économie sociale» est inno- vante, mais il faut l’adopter de manière judicieuse et là où l’Etat ne peut pas aller. Il faut par- tir d’une évaluation des secteurs où on a adopté cette politique comme l’alphabétisation, l’édu- cation non formelle et le présco- laire, pour voir ce qui a marché

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