Finances News Hebdo N° 1047

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 DÉCEMBRE 2021

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Politique monétaire

Le FMI soutient l'orientation accommodante de Bank Al-Maghrib

◆ Le FMI est favorable à l'orientation monétaire accommodante actuelle de Bank Al-Maghrib. ◆ Les récents événements sur le marché de change doivent accélérer la transition vers une inflation ciblée. ◆ Banques : un marché secondaire des créances en souffrance devient nécessaire.

Roberto Cardarelli conforte Bank Al-Maghrib dans ses interventions sur le marché de change.

Le Maroc affiche le plus fort rebond économique de la région La croissance économique au Maroc devrait s'établir autour de 3% en 2022 après 6,3% en 2021, a indiqué Roberto Cardarelli, et ce compte tenu de l'hypothèse d'une cam- pagne agricole moyenne et d'une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Pour ce qui est du déficit cou- rant, Cardarelli a relevé que celui-ci devrait revenir cette année, après avoir fortement baissé l'an dernier, à un niveau plus proche de celui d'avant la crise et se stabiliser à moyen terme autour de 3,5% du pro- duit intérieur brut (PIB). S'agissant des réserves de change du Royaume, le chef de mission du FMI a relevé qu’elles ressortent renforcées de la pandémie. «Bien que ces perspectives demeurent marquées par des incertitudes, liées notamment à l'évolutionde lapandémiequi constitue la principale source de risque, des réformes struc- turelles efficaces et rapides devraient accélérer la crois- sance à moyen terme», a-t-il fait remarquer à cet effet. Et de soutenir : «en 2021, et avec une réduction du déficit

de près de 1% du PIB par rap- port à l'année 2020, l'orienta- tion de la politique budgétaire est restée expansionniste, caractérisée par un accrois- sement des dépenses cou- rantes (dû à l'augmentation de la masse salariale et de la charge de la compensation), plus important que la progres- sion des recettes fiscales qui a accompagné la reprise éco- nomique». Cardarelli a fait aussi obser- ver que le budget pour 2022 devrait connaître une légère réduction du déficit glo- bal en pourcentage du PIB. «Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre bud- gétaires afin de faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgé- taire global, et rapprocher à moyen terme le ratio dette sur PIB de son niveau d’avant la pandémie» , a-t-il dit. Pour y parvenir, les autorités devront élargir l'assiette fiscale et en accroître la progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre, et poursuivre les efforts de ratio- nalisation et d'optimisation de la dépense publique, a sug- géré Cardarelli. ◆

accommodante actuelle de Bank Al-Maghrib, surtout que les pressions inflationnistes restent maîtrisées... Il n’y a pas besoin de normalisation très rapide et agressive, surtout si l'assainissement budgétaire est entamé de manière claire en 2022». Sur le taux de change, Roberto Cardarelli conforte Bank Al-Maghrib dans ses interven- tions sur le marché de change, estimant que les pressions haussières sur le Dirham sont transitoires. Mais, selon lui, cette situation offre l'occasion aux autorités d'accélérer le ciblage de l'inflation.

É largir l'assiette fis- cale, poursuivre la rationalisation des dépenses publiques et soutenir les PME..., les recettes du FMI pour ren- forcer la résilience de l'éco- nomie marocaine ont été rap- pelées vendredi par Roberto Cardarelli, chef de mission du Fonds monétaire internatio- nal pour le Maroc, lors d'une rencontre avec la presse. Quant à la politique moné- taire, Roberto Cardarelli a indiqué que le FMI «est favo- rable à l'orientation monétaire Par A. Hlimi

La croissance économique au Maroc devrait s'éta- blir autour de 3% en 2022, après 6,3% en 2021.

Pour le FMI, l'augmentation significative des créances en souffrance dans le bilan des banques demande une attention particulière. Selon un membre du FMI lors de cette conférence de presse, plusieurs moyens peuvent être utilisés pour gérer ce portefeuille de créances en souffrance. «Il faut d'abord provisionner ce risque, puis le gérer et s'en défaire. Pour cela, les banques peuvent faire du recouvrement judiciaire, la radiationdes créances en souffrance et, enfin, unmarché secondaire des créances en souffrance. Ceci permettrait aux banques de créer suffisamment d'espaces dans leur portefeuille pour soutenir la demande de crédits et soutenir l'économie», suggère-t-il. Pour le marché secondaire des créances en souffrance, le responsable du FMI a indiqué que le gouvernement et Bank Al-Maghrib travaillent sur la mise en place de cemarché.Mais un ensemble de sujets doivent être traités enamont, sur le plan juridique et fiscal, concernant notamment le traitement de lamoins-value. Il reste également à trouver le moyen d'attirer des investisseurs sur ce marché et ce type d'opérations. Marché secondaire des créances en souffrance

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