P OLITIQUE
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JEUDI 16 DÉCEMBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Nouveau gouvernement
◆ Le gouvernement multiplie les faux pas, avec ceci de particulier qu’il a réussi à mettre tous les Marocains d’accord sur une chose : il accuse de sérieuses carences en termes de communication. ◆ En ces temps troubles, Akhannouch s’illustre particulièrement par son silence bruyant. Ces petits impairs qui sapent la confiance !
Concernant le tohu-bohu relatif à la reprise ou non des vols, Aziz Akhannouch est resté curieusement très silencieux.
lition gouvernementale est une chose, mais la diriger, c’est tout autre chose. Troquer la chemise de chef de parti pour celle de chef de gouvernement, pour ne pas dire chef de 34 millions de Marocains, est en effet loin d’être aisé. Au point qu’aujourd’hui, 3 mois après sa nomi- nation et 60 jours après avoir formé son équipe, l’on se surprend à se demander si Akhannouch incarne vraiment la fonction. Le costume de chef de gouvernement est-il taillé à sa mesure ? Est-il capable d’assumer de telles responsabilités ? Ou, tout simplement, cherche-t-il encore à prendre ses marques ? Interrogations justifiées Loin de nous l’idée de mettre en doute la volonté d’Aziz Akhannouch de gérer au mieux les affaires du Royaume. Mais il y a le discours et la méthode. D’où toutes nos interrogations. Car si ce que nous voyons depuis quelques semaines est
le style de gouvernance qui va ponctuer cette législature, alors c’est très mal parti. Rappelons quand même quelques faits saillants qui ont d’ores et déjà marqué ce mandat gouvernemental : • Primo : Le chef du gouvernement a relevé de ses fonctions Nabila Rmili, une semaine seulement après qu’elle a été nommée ministre de la Santé. • Secundo : Les autorités ont pris de court tout le monde en annonçant l’obliga- tion du pass vaccinal 48 heures avant son entrée en vigueur, s’économisant un débat qui allait être passionné et passionnant au sein du Parlement. Ce n’est qu’après les vives tensions engendrées par cette déci- sion qu’un semblant de séance d’explica- tions a eu lieu au sein de la représentation nationale, lors de laquelle d’ailleurs, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a tenu des propos polémiques sur la «mino- rité» de non vaccinés qui «impose son point de vue à la majorité».
C’ était à une époque pas si lointaine que ça. Quelques mois avant les législatives de septembre 2021. Le leader du Rassemblement national des indépendants sillonnait les quatre coins du Royaume pour haran- guer les foules. Ses discours mobilisa- teurs, sa verve et son allant ont cap- tivé les citoyens. Ses convictions pro- fondes, son charisme et ses promesses ont fini par séduire l’électorat marocain. Aziz Akhannouch est alors devenu chef du gouvernement, le vendredi 10 sep- tembre 2021. Passant d’opposant au sein d’une majorité désunie et divisée à chef d’orchestre d’une campagne électorale menée avec panache, pour finir maître des céans, héritier d’un pouvoir exécutif tant convoité, mais si lourd à porter. Etre une figure importante dans une coa- Par D. William
Troquer la chemise de chef de parti pour celle de chef de gou- vernement, pour ne pas dire chef de 34 millions de Marocains, est loin d’être aisé.
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