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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 13 OCTOBRE 2022
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Sociétés cotées
◆ Les entreprises cotées considèrent désormais que les tensions inflationnistes ne sont plus transitoires. ◆ Pour la 1 ère fois depuis 2021, plusieurs émetteurs ressentent un ralentissement visible de la demande au cours des derniers mois. Un second semestre à haut risque
autour de 5 thématiques. Une inflation persistante : un nombre important des émet- teurs considère désormais que les tensions inflationnistes
semestre serait marqué par des pressions plus visibles sur les niveaux de profitabilité. À l’origine, les perspectives d’appréciation du Dollar qui devraient amplifier les tensions inflationnistes. À titre indicatif, la parité moyenne USD/MAD devrait s’apprécier de 15,0% sur l’année 2022 contre une variation de 9,0% au S1-21» , fait savoir les auteurs de la note. La Bourse dans le rouge en 2022 : une certitude ? À moins que tous ces fac- teurs de risque cités plus haut se dissipent, la Bourse devrait finir l’année sur une contreperformance. «La ten- dance baissière du marché actions devrait, selon nous, se poursuivre sur les trois mois à venir. Ce scénario est jus- tifié fondamentalement par la dégradation visible des perspectives de croissance de plusieurs secteurs cotés durant ce second semestre. Dans ces conditions, le niveau de dividende qui a soutenu depuis plusieurs années déjà les multiples de valorisation des actions, pourrait être aujourd’hui remis en ques- tion» , indique-t-on. D’ailleurs, la prime de risque du marché actions a atteint un record (+8,8%). Une évo- lution tout à fait cohérente avec la réalité économique et de marché, compte tenu de la zone de turbulence que traverse l’économie mondiale et nationale, entre prémices de récession économique et inflation galopante. ◆
ne sont pas transitoires. Une perturbation de la demande : pour la 1ère fois depuis 2021, plusieurs émetteurs ressentent un ralentissement visible de la demande au cours des derniers mois. Des difficultés d’approvi-
La communication des sociétés cotées à l’égard de leurs pers- pectives de croissance au second semestre 2022 ressort moins positive.
sionnement : plusieurs sec- teurs continuent de souffrir du manque de disponibilité de certains intrants sur le marché international. Un déficit pluviométrique : les impacts négatifs du stress hydrique que connaît actuelle- ment le Royaume commencent à être mentionnés par certains émetteurs, notamment ceux du secteur agricole. Et enfin, une volatilité des devises : la dépréciation du Dirham face principalement au Dollar est évoquée essen- tiellement au niveau des dis- tributeurs importateurs dont les niveaux de marge sont très sensibles à l’effet de change. Notons que selon les prévisions d’AGR, les niveaux cibles de la parité USD/MAD ressortent à 11,12, 11,12 et 11,01 à horizons 1, 2 et 3 mois contre un cours spot de 11. «À l’analyse des réalisations des sociétés cotées (hors financières), nous relevons que les risques évoqués ci- dessus sont loin d’être entiè- rement intégrés au niveau des marges. À cet effet, nous croyons que le second
des intrants et un effet de change défavorable. Maintenant, l’inflation au Maroc, qui a touché un pic de 8% en août, et les tensions qui ne devraient pas s’apaiser de sitôt, pèseraient sans doute sur les marges des entre- prises au deuxième semestre. D’ailleurs, la communication des sociétés cotées à l’égard de leurs perspectives de crois- sance au second semestre 2022 ressort moins positive en comparaison à celle des derniers trimestres. «À l’analyse des communi- qués de presse semestriels des sociétés cotées compo- sant l’AGR-30, force est de constater un discours globale- ment moins positif à l’égard de leurs perspectives d’évolution au second semestre 2022», a écrit Attijari Global Research dans une note d’analyse des résultats semestriels. Les facteurs de risque évo- qués par AGR s’articulent
L’ omniprésence des débats sans fin sur l'inflation, les taux et plus généralement la politique monétaire ont éclipsé les résultats semestriels des entreprises récemment. En n’étant pas dans les condi- tions économiques les plus favorables, les entreprises cotées ont pourtant tiré leur épingle du jeu au 1 er semestre. Hors l’amende relative à Maroc Telecom (2,45 milliards de DH), la cote a dégagé une masse bénéficiaire de 17 Mds de DH, en croissance de 13,5%. La croissance bénéficiaire de la cote cache une grande dis- parité entre, d’une part, les secteurs banques & mines, qui justifient près de 90% de la hausse, et d’autre part, les autres secteurs d’activité qui demeurent pénalisés par le renchérissement des coûts Par Y. Seddik
Un nombre important des émetteurs
considère désormais que les ten- sions infla-
tionnistes ne sont pas tran- sitoires.
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