FNH N° 1080

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 13 OCTOBRE 2022

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l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS).

L’image de marque : clé de succès Selon cette même source, le Royaume doit placer le «Nation branding» et le «Made in Morocco» au cœur de la stratégie de développement du tourisme médical maro- cain, ce qui va contribuer à la promotion de l’image de marque du pays. Dans la même veine, Hamdi souligne le rôle central de l’amélioration de l’image de marque du Maroc dans le développement du tourisme médical. « Il est indispensable de miser sur la qualité et la certification. Le touriste-patient privilégie les établissements de santé dotés de certificat de qualité conforme aux normes internationales et locales. Il faut beaucoup travailler sur le plan logistique et procédural à tra- vers notamment l’assouplisse- ment des exigences en matière de délivrance de visa, la propo- sition de prix attractifs et com- pétitifs, l’accompagnement du client dès son arrivée à l’aéro- port, l’hospitality management, etc. Sans oublier la nécessi- té pour les établissements de santé d’offrir aux patients-tou- ristes des programmes annexés à l’offre de santé et de veiller à acquérir les dernières technolo- gies médicales». Pour améliorer l’image de marque du pays, ledit rapport met en avant la nécessité de fonder un bureau dédié au tou- risme médical, comme c’est le cas en Turquie. Pays pionnier dans le domaine, la Turquie a mis en place plusieurs bureaux de coordination pour faciliter les soins aux touristes-patients en les accompagnant de l’aéroport jusqu’à la fin de leur séjour à l'hôpital. Par ailleurs, le gouver- nement turc a mis en œuvre plu- sieurs politiques stratégiques visant à faire du tourisme médi- cal un avantage compétitif. Dans ce sens, la Turquie s’est

Si le Maroc jouit d’une solide réputa- tion internationale sur le plan touris- tique, il n’en est pas de même pour le secteur de la santé.

fixée comme objectif d’attirer à l’horizon 2030, 2 millions de patients étrangers, avec un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars. «Le Maroc est perçu comme un hub touristique plutôt qu’une option de soins de santé moins chère par rapport aux autres pays. Les prix en Turquie sont 60% moins chers qu’en France. Pour une meilleure compétiti- vité, le Maroc devrait propo- ser une offre moins chère pour les Européens et proposer des tarifs encore plus bas pour atti- rer des clients même du conti- nent africain», assure Hamdi. En effet, le tourisme médical, s’il est bien développé, peut contribuer à grande échelle à l’essor de l’économie locale, notamment en engendrant des revenus directs en devises, en créant des opportunités d’em- ploi et en stimulant l’entrepre- neuriat. «En ce qui concerne l’impact sur l’économie d’un pays qui propose du tourisme médical, nous pouvons dire qu’il s’agit d’un impact positif sur le PIB ainsi que sur l’offre de santé qui se développe également, mais aussi d’un impact négatif pour ce qui est de la fuite des pro-

devrait engendrer 207,9 mil- liards de dollars d’ici 2027, «il est primordial pour le Royaume d’améliorer les normes cliniques et la réputation de nos centres de santé, grâce notamment à une accréditation internationale délivrée par les organismes autorisés. Pour cela, il faut cor- riger les défaillances de notre système de santé en remé- diant tout d’abord au manque de ressources humaines et en mettant à la disposition du per- sonnel les moyens techniques et matériels nécessaires pour assurer un service de qualité. Outre cela, il faut également penser à s’affilier à des struc- tures hospitalières internatio- nales, à développer l’assurance maladie dans le secteur du tourisme médical, à construire une meilleure présence en ligne des agences médicales et à promouvoir la télémédecine» , insiste Tayeb Hamdi. Dans la même perspective, le rapport émis par le think-tank IMIS plaide pour la création d’un office de tourisme médi- cal, engageant la participation des secteurs privé et public. Il appelle également à investir en masse dans les infrastructures médicales et hôtelières. ◆

fessionnels de santé des hôpi- taux publics vers des cliniques qui sont tournées vers le tou- risme médical. Il faudrait donc remédier à cela par la formation de plus de médecins», affirme Hamdi. Les touristes qui optent pour la destination Maroc ont à leur disposition une palette d’offres de soins et de services médi- caux tels que les activités de bien-être, les opérations chirur- gicales ou encore les traite- ments hospitaliers. Par ailleurs, la chirurgie esthétique reste incontestablement la spécia- lité la plus plébiscitée par les patients étrangers qui viennent au Maroc. «Au Maroc, 40.000 interventions chirurgicales en esthétique sont réalisées par an, dont 85% de patients locaux et seulement 15% de touristes. Nous avons environ 120 chirurgiens esthé- tiques marocains, il nous reste donc beaucoup de chemin à parcourir» , précise Hamdi. Moult pistes à explorer Afin de capter de nouvelles opportunités de croissance dans le domaine du tourisme médical et de s’imposer comme leader dans cette industrie qui

Le touriste- patient privilégie les établis- sements de santé dotés de certificat de qualité conforme aux normes inter- nationales et locales.

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