FNH N° 1092

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 19 JANVIER 2023

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Banques

◆ Les banques marocaines se préparent à des conditions économiques plus difficiles en 2023. ◆ La hausse des taux, les créances non-performantes, la transition climatique ou encore la digitalisation sont parmi les dossiers chauds de cette année. Le secteur face à moult risques et défis en 2023

au passif. D’ailleurs, selon une étude de

risques physiques est esti- mée à environ 35% du total des actifs. L’exposition directe atteint 8% des actifs, et couvre les prêts aux secteurs de l’agri- culture, de l'agro-industrie et de l’agroalimentaire. En outre, le secteur du tourisme et les prêts hypothécaires aux ménages sont indirectement exposés aux risques phy- siques, atteignant 27% sup- plémentaires des actifs. Les scénarios catastrophes simulés par la Banque mon- diale entraîneraient une aug- mentation des prêts non performants et une baisse du ratio d’adéquation des fonds propres. Ainsi, les dif- férents scénarios de séche- resse pourraient entraîner une augmentation des prêts non performants à l’échelle du système comprise entre 2,1 (sécheresse historique de trois ans) et 3,3 points de pourcentage, et une baisse du ratio d’adéquation des fonds propres comprise entre 1,0 et 1,6 point de pourcentage. À leur tour, les scénarios d’inondation entraînent une augmentation des prêts non performants à l’échelle du système allant de 1,2 à 1,7 point de pourcentage, et une baisse du ratio d’adéquation des fonds propres allant de 0,4 à 0,6 point de pourcen- tage.

Fitch Ratings, les impacts positifs de la hausse des taux d'intérêt sur les bénéfices des banques marocaines tarderont à se faire sentir. Ces hausses de taux mettront du temps à se traduire par des taux débiteurs plus élevés, car plus de 90% des prêts

Dans un contexte incertain, les banques maro- caines devront rester vigilantes sur leurs expositions en 2022.

sont à taux fixe et environ 70% à moyen ou long terme. Pour l’agence de notation, les marges nettes d'intérêt devraient légèrement baisser à court terme en raison d'une réévaluation des passifs plus rapide que celle des actifs. Selon BAM, une hausse de 200 pbs des taux d'intérêt entraînerait une réduction à court terme de 3% des revenus nets d'intérêts des banques, en moyenne. La transition climatique La transition vers une éco- nomie verte sur laquelle est engagé le Maroc depuis quelques années, peut affec- ter les portefeuilles d'inves- tissement des banques en réduisant la valeur de leurs fonds propres et des obliga- tions qu'elles détiennent dans les entreprises affectées. En effet, selon une étude de la Banque mondiale, l’exposi- tion directe et indirecte des banques marocaines aux

tions, d’autant que les agents économiques présentent des niveaux d’endettement élevés. A ce lot de risques, s’ajoutent quelques défis aux- quels les établissements ban- caires devront faire face. Les taux Le principal sujet de préoc- cupation sur les marchés financiers à l’heure actuelle est sans doute la hausse des taux. Si cette dernière est structurellement favorable aux banques, elle devrait contribuer pour l’instant à faire baisser les résultats du secteur. Cela tient à un décalage entre l’évolution très lente du rendement des actifs bancaires et une hausse plus rapide du coût de la ressource

L a guerre en Ukraine, les problématiques dans les chaînes d'approvisionne- ment, la hausse de l'inflation ainsi que l’envolée des taux d'intérêt qui l'ac- compagnent ont fortement occupé le secteur bancaire en 2022, qui a tout de même fait preuve de résilience. En 2023, les pressions inflationnistes resteront fortes. Et avec un pouvoir d’achat laminé, les ménages seront en mode défensif. L’investissement des entreprises faiblira lui aussi face au coup de frein de la consommation. Ce contexte conduira les banques à res- ter vigilantes sur leurs exposi- Par Y. Seddik

Les impacts positifs de la hausse des taux d'inté- rêt sur les bénéfices des banques tar- deront à se faire sentir.

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