La cardiologie hospitalière n’échappe pas à cette crise de vocations qui soulève un enjeu majeur : comment recruter et fidéliser les professionnels soignants ? Un enjeu commun à tout l’hôpital serait de travailler sur l’amélioration des conditions de travail, la rémunération, les horaires de nuit. Il s’agit également, et en particulier pour la cardiologie, de reconnaitre et d’encadrer le glissement de tâches résultant du manque de cardiologues. L’amélioration de l’attractivité passe par une meilleure organisation et reconnaissance des expertises infirmières acquises en cardiologie . Celle-ci contribuerait en outre, dans le cadre de la formalisation de plans de formations et de parcours de soins adaptés, d’améliorer la qualité globale du suivi des patients. Protocoles de coopération et pratiques avancées
SI LES SERVICES S’EN SAISISSENT,
Les IDE de cardiologie réalisent au quotidien, au même titre que leurs col - lègues des autres spécialités, l’ensemble des activités suivantes, définies dans le livre III du code de la Santé Publique : • Prise de mesures anthropométriques • Prise de constantes • Préventions primaires • Prélecture d’examens et de scoring • Entretien patient (anamnèse, recueil de données, etc.) • Participation à la réalisation d’examens (ECG, IPS, Holter, etc.)
LES PROTOCOLES DE COOPÉRATION ET LES PRATIQUES AVANCÉES ONT LE POTENTIEL D’AMÉLIORER CONSIDÉRABLEMENT LES PRISES EN CHARGE ET L’ATTRACTIVITÉ DE L’HÔPITAL
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• Éducation thérapeutique • Suivi de plaies chroniques • Captations de données cliniques
Cependant, deux éléments sont venus étendre le périmètre d’action des IDE de cardiologie qui ont acquis de nouvelles compétences :
• La technicité croissante des prises en charges, notamment en interventionnel et en USIC • Une forte augmentation des demandes de prises en charge dans un contexte de crise de la démographie médicale Face à ces phénomènes concomitants, de nombreux glissements de tâches plus ou moins légaux se sont produits entre les médecins et les infirmiers : réalisation sans formation préalable d’actes complexes réservés aux médecins, propositions de prescriptions préparées par l’infirmier et signées à posteriori par le médecin sans véritable examen du patient, etc. En 2012, 87% des infirmiers interrogés dans une étude 78 ont déclaré avoir déjà effectué un soin sans prescription médicale au moins une fois dans leur pratique professionnelle. Pour pallier ces glissements de tâches informelles, de récentes lois ont créé de nouveaux dispositifs. Ces dernières réformes, institutionnalisant le transfert de certaines activités jusqu’alors réservées au corps médical au profit des infirmiers, ont les bénéfices suivants :
• Elles reconnaissent l’acquisition de compétences et la réalisation de nouvelles tâches, autrefois apprises « sur le tas » (notamment grâce aux protocoles de coopération)
78 • Lautard, Glissements de compétences entre infirmiers et médecins : une insécurité juridique permanente , 2012
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