Téléexpertise
N’AYANT PAS ENCORE ATTEINT SON PLEIN POTENTIEL, LA TÉLÉEXPERTISE POURRAIT POURTANT JOUER UN RÔLE MAJEUR DANS LA COHÉSION TERRITORIALE ET LA GRADATION DES SOINS
La pratique de la téléexpertise est bien antérieure aux divers dispositifs juridiques évoqués ci-dessus, la prise d’avis spécialisés se faisant histo- riquement par téléphone ou par messagerie instantanée. L’évolution sur les dernières années présente deux caractéristiques principales : • La reconnaissance règlementaire et économique de l’acte de téléexpertise, pour le requérant comme pour le requis • L’innovation technologique, par de multiples plateformes, qui permet de formaliser les usages
Ces deux volets permettent d’envisager un développement de la téléexpertise en sécurisant les pratiques comme le démontre le développement des acteurs du secteur.
La téléexpertise ainsi formalisée apporte des bénéfices majeurs pour l’ensemble du système de santé :
• L’aspect sécurisant de l’expertise pour le médecin requérant, permettant d’assurer une traçabilité des actes à la fois pour le requérant, l’expert et également pour le patient 51 (les deux médecins sont rémunérés) • Le renforcement du lien ville-hôpital, en donnant un rôle de proximité à la ville et confortant l’hôpital comme centre de ressource. • La création d’une gradation des soins efficiente et un point d’entrée vers une consultation • Le renforcement de la cohésion territoriale, en créant des liens interpersonnels et institutionnels entre les différentes structures grâce aux échanges localisés • La montée en compétence des différents acteurs grâce au partage des savoirs, pour les médecins généralistes comme pour les cardiologues, pour lesquels la téléexpertise peut représenter un véritable levier de formation continue.
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L’USAGE DE LA TÉLÉEXPERTISE
Si les évolutions technologiques et règlementaires vont généralement dans la bonne direction, certaines limites ou risques restent présents :
EST ENCORE LIMITÉ POUR DES RAISONS RÉGLEMENTAIRES, INFORMATIQUES ET FINANCIÈRES
• Le principal frein à l’adoption des dispositifs sécurisés demeure la force de l’habitude et le manque d’ergonomie de certaines plateformes • L’accès à la téléexpertise aux auxiliaires de santé présente un risque non négligeable de saturation et une déstabilisation potentielle du système • Le temps passé, médical et logistique, par le requérant et le requis à demander et effectuer une téléexpertise est cruellement sous- évalué. La rémunération est en conséquence insuffisante pour les différentes parties prenantes pour être véritablement incitative, en particulier pour les PH • La diversité des plateformes publiques souvent peu pertinentes et parfois « imposées » aux communautés médicales limite le recours à la téléexpertise. La faible interopérabilité des Systèmes d’Information Hospitalier (SIH) de manière générale limite l’expansion des dispositifs de téléexpertise
51 • Le médecin requérant est le médecin sollicitant l’expertise du médecin requis
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