En situation normale, la téléconsultation présente principalement l’avantage de réduire les dépla - cements par rapport à une consultation classique, ce qui améliore le confort des patients et réduit potentiellement les coûts pour l’Assurance Maladie.
Pour la cardiologie, les situations pertinentes pour l’usage de la téléconsultation sont principalement pour un public atteint de pathologies chroniques, et notamment dans le cadre de :
• L’insuffisance cardiaque : titration et suivi des patients stables • La prévention secondaire : suivi des patients coronariens aigus et hypertendus • Le suivi des arythmies • En conjonction avec la télésurveillance en cas de suspicion de décompensation imminente afin de jauger la pertinence d’une hospitalisation
LA TÉLÉCONSULTATION DOIT CONSERVER UN PÉRIMÈTRE CIRCONSCRIT ET SON EFFICACITÉ EST CONDITIONNÉE À PLUSIEURS ÉLÉMENTS
Cet usage massif ne doit cependant pas occulter que la téléconsultation représente une forme dégradée de prise en charge dans une grande partie des cas. Elle peut constituer une perte de chance pour certains patients, notamment quand des examens médicaux seraient bénéfiques ou en primo-consultation. Il est donc essentiel de la privilégier pour des visites de contrôle ou de renouvellement de prescription.
Elle apparaît contre-indiquée dans les cas suivants :
• Urgences cardiovasculaires • Besoin d’un examen d’imagerie, et en particulier d’ECG, ce qui constitue une limitation majeure à une extension de la téléconsultation. Ce frein peut cependant être levé par la mise en place de protocoles de coopérations permettant la réalisation d’échographies cardiaques par des IDE • Primo-consultation : la téléconsultation est plus pertinente quand le lien soignant-patient est déjà établi. Malgré tout, si la situation l’exige, une primo-consultation peut être menée en téléconsultation, selon le jugement du professionnel de santé Le patient doit en outre disposer d’un équipement informatique minimal (ordinateur ou tablette, équi- pés de caméra) et se trouver dans un état cognitif suffisamment stable lui permettant de fournir les informations nécessaires au suivi (poids, évolution des constantes, etc.). La nécessité d’une connexion internet fiable des deux côtés peut également présenter une limite à son usage.
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Les conditions d’exercice des médecins doivent être favorables mais encadrées. Le respect des élé- ments suivants est important :
• Un temps dédié à la téléconsultation ne devant réglementairement pas dépasser 20% des consultations, afin d’assurer un maintien dans la clinique. Certains praticiens en fin d’exercice pourraient en être exemptés et voir ce seuil revu à la hausse • L’adhésion à un outil unique de téléconsultation pour l’établissement afin de faciliter les interactions • Une formation visant à favoriser l’adhésion à ce type de consultation ainsi que la transmission des compétences clés • Un accompagnement des directions informatiques auprès des médecins afin d’assurer la bonne utilisation et la remontée des problèmes techniques éventuels En conséquence, la téléconsultation doit être utilisée sur les périmètres où elle apporte une véritable valeur ajoutée, mais ne doit pas être systématisée. Elle représente, en coordination avec le télésoin, une solution palliative dans les situations à géographie tendue, où une offre en physique ne serait pas possible. Dans les cas spécifiques d’absence d’offre de cardiologie territoriale, une offre de téléconsul - tation, parfois exclusivement téléphonique, et potentiellement non programmée, constituerait un gain qualitatif notoire pour les populations de ces territoires.
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