FNH N° 1110

D EVELOPPEMENT DURABLE JEUDI 25 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO

36

www.fnh.ma

Finance durable

◆ Le Réseau des chercheurs africains dans la finance a procédé au lancement officiel de deux importants outils de promotion de la finance durable dans le continent. ◆ Il s’agit de l’Observatoire africain de la finance durable et de l’indicateur de performance durable. Présentation. Lancement officiel de l’Observatoire africain à Rabat

Par A. Diouf

D u nouveau dans la finance durable. Le Réseau des chercheurs afri- cains dans la finance (The African Finance Network), réunissant l’ORSEM (Observatoire de la RSE au Maroc), le Groupe ISCAE (Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises - CEDOC (Centres d’études doctorales du Groupe ISCAE) -, le CNRST (Centre national pour la recherche scienti- fique et technique), la Bourse de Casablanca, le Skema Business School de Tunis, l’Institut des hautes études de Tunis et la Bourse de Tunis, vient d’annoncer le lancement offi- ciel de l’Observatoire africain de la finance durable. L’événement s’est déroulé le 19 mai dernier au CNRST à Rabat, avec pour thème «Les rencontres de la finance durable», sous la présidence de Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Mesurer la valeur réelle de la durabilité C’était l’occasion pour les organisateurs de sensibiliser les acteurs académiques et professionnels sur la nécessité de mettre en place des stratégies RSE (Responsabilité sociétale et environnementale de l’entre- prise) au sein des entreprises africaines, basées sur des outils innovants de mesure d’impact ESG (Environnement social gou- vernance). En effet, selon les membres de l’African Finance Network, plusieurs pas sont certes déjà franchis pour ériger la durabilité en outil de gestion des risques et en opportunité de croissance, mais mal- heureusement, beaucoup d’entreprises ne parviennent pas encore à découvrir la valeur réelle de la durabilité. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas encore sur le continent des indi-

La ministre de la Transition éner- gétique et du développement durable, Leïla Benali, qui a présidé l'ouverture de la journée scienti- fique, a signalé dans son allocution qu'il faut 80 milliards de dollars pour réaliser la NDC du Maroc à l'horizon 2030.

cateurs clairs et pratiques pour mesurer leurs activités extra-financières. Ainsi, pour satis- faire ce manque, le Réseau des chercheurs africains dans la finance a fait une deuxième annonce lors de la journée scientifique de Rabat. C’est notamment celle du lancement du Sustainable Performance Indicator (SPI ou Indicateur de performance durable), un indice qui a pour finalité de mesurer la per- formance globale d’une entreprise sur des critères ESG et de responsabilité sociale envers les parties prenantes impliquées dans ses activités. Selon les membres du Réseau, le SPI est un calculateur de perfor- mance extra-financière exprimé à travers un score de 0 à 100. Un score customisé calcu- lé à partir des indicateurs proposés/collec- tés auprès des parties prenantes. «Ce n’est pas un simple agrégateur de data. Il s’agit plutôt d’un score élaboré pour n’importe quelle organisation (entreprise, banque, non banque, etc.). Il mesure l’impact de l’acti- vité RSE/ESG de l’organisation sur le bien- être/satisfaction de ses parties prenantes» , détaille Dhafer Saidane, professeur à Skema Business School de Tunis.

Travailler sur la mise en place d’une taxonomie africaine A la question de savoir pourquoi un indice de performance RSE/ESG basé sur la satis- faction des parties prenantes, le Réseau rétorque qu’ «en utilisant un tel indicateur, les entreprises pourront évaluer leur impact sur la société et l’environnement, et identi- fier les domaines où elles devront s’amé- liorer pour atteindre une performance durable à long terme» . Les promoteurs du SPI vont même plus loin en avançant que leur indice de performance durable «pourra aider les entreprises à prendre des décisions plus éthiques et responsables, à renforcer leur réputation et leur marque, à augmenter l’engagement de leurs parties prenantes, et à stimuler leur performance financière à long terme en répondant aux besoins et attentes des parties prenantes». L’initiative est à applaudir et à encourager. Elle va dans le sens du renforcement du développement durable en Afrique. Reste qu’il faut encore travailler sur la taxonomie de la RSE et de l’ESG pour l’adapter au contexte africain. ◆

Plusieurs pas sont déjà franchis pour ériger la dura- bilité en outil de gestion des risques et en opportunité de croissance.

Made with FlippingBook flipbook maker