FNH N° 1029

P OLITIQUE

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MERCREDI 30 JUIN 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Nizar Baraka

◆ A deux mois des législatives, il a réussi à redorer le blason de l’Istiqlal dont l’image a été fortement écornée par Hamid Chabat, qui broutait dans les prés du populisme. ◆ Baraka compte bien être le leader de la prochaine coalition gouvernementale. L’opposant qui veut le pouvoir

La critique constructive Depuis 2017, le SG de l’Istiqlal a entamé un travail de reconstruction en profondeur du parti afin de mieux le repositionner sur la scène politique. Car l’opposant veut aujourd’hui le pouvoir. Et c’est loin de se résumer en une déclaration d’intention, d’autant qu’un travail de fond est mené depuis presque 4 ans pour remettre en selle l’Istiqlal. Qui ne s’est pas contenté d’être dans l’opposition dure, critiquant à hue et à dia, mais s’est inscrit dans une logique de critique constructive en apportant à chaque fois sa contribution au débat politique et sa vision dans les

questions économiques majeures. En cela, ne vous fiez donc pas à l’air affable de Baraka. En homme de convictions, qui porte en ban- doulière les valeurs du parti de la balance, il a eu à avoir des avis

Nizar Baraka, secré- taire général du Parti de l’Istiqlal

tranchés sur certains sujets, ce qui a pas- sablement irrité certaines sphères. C’était le cas en mai 2020 lorsqu’il a estimé que les banques n’ont pas joué leur rôle pour accompagner le gouvernement dans la crise, dénonçant le fait qu’elles ont certes accepté de différer les échéances de crédit, moyennant des intérêts, mais elles ont requis des entreprises qui ont sollicité Damane Oxygène des garanties supplé- mentaires bien que l’Etat se soit porté garant à hauteur de 90%. C’était le cas lors de la vive polémique née du choix de la langue dans l’en- seignement des matières scientifiques. «L’on ne peut réduire la problématique de l’enseignement à la seule composante lin- guistique», avait-il déclaré, insistant sur le fait que «le problème de l’enseignement n’est pas lié à la langue arabe, mais à la qualité du système éducatif». C’était le cas aussi quand Nizar Baraka a clarifié, sans ambiguïté, le positionne- ment de sa formation politique : «notre position naturelle aujourd'hui au sein du

à défendre les principes du parti et ses valeurs, et de l’efficacité dont tu as fait preuve durant les diverses responsabilités gouvernementales et nationales que tu as assumées, outre ton expérience partisane et tes qualités humaines». «Et il ne fait aucun doute que tu n’épar- gneras aucun effort pour atteindre ces objectifs, vu ton patriotisme sincère, ton sens élevé de responsabilité et ton atta- chement fort aux constantes de la Nation» , avait ajouté le Roi. Presque 4 ans plus tard, cette force tran- quille semble incarner, à lui seul, la renais- sance de l’Istiqlal. Parti dont l’image a été à l’époque fortement entamée par les errements de son ex-secrétaire général, Hamid Chabat, qui broutait dans les prés du populisme, et qui s’était attiré la foudre de membres du secrétariat exécutif, les- quels estimaient qu’il « a démontré qu’il n’est ni qualifié ni capable de poursuivre sa responsabilité à la tête du secrétariat général du Parti de l’istiqlal» .

N izar Baraka reste un sérieux prétendant au poste de futur chef de gouvernement. A 57 ans, l’ancien argentier du Royaume et ex-président du Conseil économique, social et environ- nemental (CESE) jouit, en effet, d’un pré- jugé très favorable. Posé, mesuré dans ses propos, jouissant d’une excellente réputation et très apprécié par les milieux d’affaires, il a la stature d’un leader, d’un vrai homme d’Etat. Ce n’est pas lui jeter des fleurs que de l’affirmer. Car ce dont on lui crédite aujourd’hui n’est que le juste dividende de son riche parcours profes- sionnel et politique. D’ailleurs, le message qu’il a reçu du Roi quand il a pris les rênes du Parti de l’Istiqlal en 2017 en dit long sur l’homme. Le Souverain l’a ainsi félicité pour la confiance placée en lui par les membres du Conseil national du parti, «en reconnaissance de ton engagement Par D. William

La posture du l’Istiqlal n’est pas de taper uniquement sur l’Exécutif, mais, comme le dit Baraka, de «proposer des alterna- tives crédibles en termes de politiques publiques».

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