FNH N° 1173

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VENDREDI 15 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

ASFIM

Le taux d’épargne mesure la part du revenu disponible brut qui n’est pas utilisée par les ménages en dépense de consommation finale. Même si les chiffres peuvent varier selon les sources, ils illustrent une tendance générale qui montre un niveau jugé encore faible auprès des ménages marocains. Par exemple, le taux d’épargne sur certaines CSP peut atteindre environ 12%. Globalement, selon la respon- sable, les besoins d'épargne des Marocains restent polarisés à plus de 50% autour de l'épargne «d'ur- gence» pour anticiper les dépenses inattendues, pour certains segments de la population. L’épargne marocaine peut être caté- gorisée en plusieurs segments : • Épargne financière : Elle représente les dépôts bancaires et les inves- tissements financiers. Composée de trois principaux sous-segments, elle totalise environ 700 milliards de dirhams pour les dépôts bancaires, 210 milliards pour l’épargne à terme (dépôts à durée fixe) et un montant significatif pour les investissements en Bourse et OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières). • Épargne informelle : Elle com- prend les mécanismes informels comme les prêts entre proches, les tontines (épargne communautaire) et les aides familiales. Ces formes d’épargne ne passent pas par les circuits financiers traditionnels, ren- dant difficile leur intégration dans les statistiques économiques officielles et leur mobilisation pour des inves- tissements productifs. • Épargne immobilière : Elle repré- sente plus de 3.000 milliards de dirhams et concerne essentiellement l’achat de biens immobiliers pour des besoins de résidence principale, secondaire ou pour des investisse- ments locatifs. L’épargne immobi- lière est une composante importante de la richesse des ménages maro- cains. • Autres formes d’épargne : Il s’agit ici d’investissements dans des objets de valeur, comme les œuvres d’art, qui sont prisés par une cer- taine catégorie de la population. Ce type d’épargne reste toutefois mar- ginal et concerne principalement les ménages aisés.

Un encours global sous gestion de 660 milliards de dirhams

La gestion collective a atteint un record absolu en termes d’épargne canalisée cette année. Des défis persistent néanmoins : mobiliser l'épargne informelle et adapter les produits financiers aux réalités des ménages à faibles revenus.

Par A. Hlimi

 Réda Hilali, président de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement marocains (ASFIM).

G

râce à une progression de près de 130 milliards de dirhams sur les 18 derniers mois, l'encours global sous gestion totalise actuellement 660 milliards de dirhams, soit un poids équivalent à près de la moi- tié des dépôts bancaires et 45% du PIB national. «Cette progres- sion témoigne de la confiance que placent les investisseurs en notre profession», s'est félicité mercredi 13 novembre ,Réda Hilali, le pré- sident de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement marocains (ASFIM), à l'occasion de la conférence annuelle du secteur. Dans le détail, durant les 18 derniers mois, les placements des inves- tisseurs institutionnels en OPCVM ont progressé de 76 milliards de dirhams, ceux des entreprises ont évolué de 27 milliards de dirhams et l’épargne placée par les ménages marocains a enregistré une hausse de près de 10 milliards de dirhams.

tissements importants, puisque les encours placés par les OPCVM en dette privée ont augmenté de 36 milliards de dirhams, et se situent aujourd'hui à 190 milliards. Au niveau de la Bourse de Casablanca, cette industrie demeure le principal acteur sur le marché des actions, en étant partie prenante dans plus du tiers des volumes échangés et en participant à hauteur de 50% en moyenne aux opérations de levée de fonds.

«Notre industrie continue par ailleurs de s'illustrer par la forte liquidité des fonds gérés, avec un cumul de près de 2.000 milliards de dirhams d'opérations de souscription et de rachat traitées en 2024. Un quart de ces opérations a concerné des catégories d’actifs à horizon d’inves- tissement long, représentant un taux de rotation de plus de 100%» , a-t-il précisé. S'agissant de l'horizon d'investis- sement, 80% des encours collectés se sont orientés vers des supports à long terme. Cette épargne a notam- ment permis de participer au finan- cement de l'économie de manière significative durant les 18 derniers mois. En effet, les OPCVM ont aug- menté leur financement direct du Trésor de 60 milliards de dirhams, et détiennent désormais plus de 310 milliards de dirhams en titres émis ou garantis par l’État. Le secteur privé a également fait l’objet d'inves-

Epargne : Des leviers à actionner

Dans un contexte marqué par des défis économiques et des évolu- tions structurelles, l’intervention de Mounya Dinar, directrice du Pôle marché des capitaux, finances et contrôle de gestion à Al Barid Bank, a permis de comprendre les facteurs qui influencent les comportements d’épargne des ménages marocains.

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