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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 15 NOVEMBRE 2024
BOURSE & FINANCES
produits d’épargne flexibles tenant compte de l’instabilité des revenus, serait une solution pour attirer les ménages ayant des revenus irréguliers. • Développer des incitations fiscales : Mettre en place des mesures fiscales pour encourager l’épargne à long terme, notamment en exonérant certains types d’épargne ou en offrant des avantages fiscaux aux ménages qui épargnent régulièrement. ◆
Une croissance de l’épargne entravée par plusieurs facteurs Sur les dix dernières années, le taux d’épargne au Maroc a progressé en moyenne de 6% par an, soit un dou- blement en une décennie. Cette hausse est attribuable à l’amélioration du PIB et à une bancarisation accrue, avec des efforts notables pour intégrer de plus en plus de citoyens dans le système finan- cier formel. Cependant, certains facteurs continuent de freiner cette progression, en particulier pour les ménages à reve- nus modestes et intermédiaires : • Capacité financière limitée des ménages : Le manque de moyens finan- ciers pour épargner est particulière- ment visible chez les ménages du mass market et les travailleurs indépendants, dont les revenus sont souvent instables. • Précarité de l’emploi : Les revenus irréguliers, notamment dans les zones rurales ou les secteurs informels, limitent la capacité des ménages à s'engager dans des plans d’épargne à long terme. • Accès limité aux produits d’épargne : Dans certaines zones rurales, l’absence de maillage bancaire adéquat réduit l’accès des ménages aux produits finan- ciers. Les banques, qui sont les prin- cipaux canaux de collecte d’épargne, peinent à couvrir efficacement l’en- semble du territoire. • Circulation accrue du cash : Entre 2019 et 2022, la circulation de l’argent liquide a augmenté de 11% par an, bien au-delà du rythme de croissance de l’épargne. Cette hausse reflète un recours croissant au cash, souvent uti- lisé pour des transactions hors du sys- tème bancaire, ce qui réduit les fonds disponibles pour les produits d’épargne formels. • Coût de la vie en augmentation : L’inflation croissante pousse les ménages à privilégier la consommation au détriment de l’épargne. Le renché- rissement des biens de consomma- tion de première nécessité rend difficile la constitution d’une épargne pour de nombreux foyers. Face à ces constats, Mounya Dinar a souligné l'importance d'identifier des leviers pour renforcer l’épargne natio- nale et la canaliser vers des investis- sements productifs. Elle a notamment évoqué plusieurs pistes de réflexion : • Élargir l’accès aux produits d’épargne : Développer l'infrastructure bancaire dans les zones rurales et proposer des produits financiers accessibles et adap-
Sur les dix dernières années, le taux d’épargne au Maroc a progressé en moyenne de 6% par an, soit un doublement en une décennie.
tés aux revenus des ménages modestes pourrait stimuler l’épargne et intégrer davantage de citoyens dans le système financier formel. • Favoriser l’éducation financière : Sensibiliser les ménages sur les avan-
tages de l’épargne, même modeste, et sur les possibilités d’investissements financiers pourrait encourager une meil- leure gestion des ressources. • Adapter les produits financiers aux besoins des ménages : Proposer des
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