28
VENDREDI 15 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ECONOMIE
très prometteuses», souligne Abdelmounaim Guennouni, ingénieur agronome. « Il est important d’identifier les différentes espèces, les régions dans lesquelles leur culture est recommandée et aussi d’assurer le circuit de distribution et de vente des produits. De nombreux fellahs marocains travaillent avec des méthodes tradition- nelles et, de ce fait, sont fidèles à la culture des céréales, des plantes fourragères et des légu- mineuses. Pour adopter d’autres cultures, il faut du temps et une formation spécifique. En vue d’atteindre les objectifs escomp- tés, il est donc souhaitable de les regrouper dans des coopéra- tives ou des associations avec un modèle économique dédié pour leur transmettre les bonnes pra- tiques. Toujours est-il qu’on note un manque de profils compé- tents et spécialisés pour chaque type de plante», ajoute-t-il. L’Agence nationale des plantes médicinales et aromatiques (AMPMA) s’active pour élaborer un référentiel national de ces espèces ainsi que leur cartogra- phie. «Ce référentiel est très utile; il contiendra plusieurs infor- mations pour les porteurs de projets, les scientifiques et les professionnels du secteur. Il permettra à la filière d’aller de l’avant et de prendre un nou- vel élan aussi bien en matière de production que d’export », explique Guennouni. Le Maroc est bien positionné en matière d’export de PAM, occupant le 11ème rang mon- dial. Il dispose de tous les atouts nécessaires pour améliorer son classement, d’autant qu‘il pré- sente un vaste réservoir de bio- diversité. Pour accroître ses ambitions sur le marché international, le pays doit redoubler d’efforts en matière de promotion dans les salons et autres canaux de communication. Les opérateurs doivent mettre en valeur l’ex- clusivité de certains produits qui n’existent qu’au Maroc, et notamment les cultures bio. ◆
Certaines huiles essentielles, comme celle de l’argan, sont très prisées par l’indus- trie pharmaceutique et cosmétique.
n dépit des énormes potentia- lités qu’elle présente, la filière «Plantes aromatiques et médi- cinales» (PAM) reste peu exploi- tée et peu investie par les por- teurs de projets. Les efforts de l’Etat et des professionnels du secteur sont focalisés sur des niches bien particulières dont la demande est importante, comme le safran, la menthe, le romarin, la verveine, le jasmin ou les huiles essentielles, dont celles de l’argan ou de la figue de barbarie. En raison de sa diversité géogra- La filière présente d’énormes potentialités à la production et à l’export Par C. Jaidani E Plantes aromatiques et médicinales Bien positionné au niveau mondial, le Maroc peut facilement améliorer son classement. Ne nécessitant pas de grandes parcelles et résistantes à la sécheresse, l’activité est préconisée pour lutter contre la précarité.
phique et naturelle, le Royaume regorge de plus d’une quaran- taine d’écosystèmes et de 4.300 espèces, dont 630 seulement sont exploitées. Il n’y a que la Turquie dans le pourtour médi- terranéen qui affiche une telle diversité. La filière enregistre une produc- tion moyenne annuelle de plus de 140.000 tonnes qui, sous l’ef- fet de la sécheresse, a régressé à moins de 100.000 ces dernières années. Des produits qui pré- sentent une activité importante pour l’industrie pharmaceu- tique et cosmétique, à l’image de l’armoise dont les extraits sont utilisés pour le traitement des maladies respiratoires, ou le Pissenlit qui sert à fabriquer des diurétiques ou des médicaments contre l’hypertension.
«Le secteur des plantes aroma- tiques et médicinales est très porteur en matière de création d’emplois, de génération de devises et de valeur ajoutée. Il présente beaucoup d’opportuni- tés pour lutter contre la pauvre- té, car l’activité ne nécessite pas de grandes parcelles de terre, peut être déployée dans des terrains accidentés, et la plupart de ces plantes sont résistantes à la sécheresse et autres aléas cli- matiques. Les récoltes assurent des marges bénéficiaires inté- ressantes comparativement à d’autres activités agricoles. L’initiative de la culture du can- nabis à usage médical a montré sa pertinence. C’est un choix judicieux qui commence à don- ner de bons résultats, et il pré- sente des perspectives d’avenir
Les récoltes des plantes aromatiques et médicinales assurent des marges bénéficiaires avantageuses par rapport à d’autres activités agricoles.
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker