Magazine Daniel Féau

Graines, 235 × 196 cm

Cèdre du soir bleu et rose, 130 × 97 cm.

Mélia ombre et soleil, 200 × 86 cm.

L’ombre des fleurs, 127,5 × 228 cm.

E lle est aussi délicate que ses peintures. Aussi poétique. Quand, de sa voix douce, Marie Hugo évoque l’univers qui l’inspire, cette nature qui l’entoure, on entre dans une parenthèse enchantée, une bulle intemporelle, loin de l’agressivité du monde actuel. Il faut dire qu’elle a grandi dans un contexte tout à fait particulier et romanesque. L’arrière-arrière-petite-fille de Victor Hugo est aussi la fille du peintre Jean Hugo, figure du Paris artistico- mondain des années 30, où il côtoyait Pablo Picasso, Jean Cocteau, Christian Bérard. Les trois venaient d’ailleurs lui rendre visite dans son mas de Fourques, entre Montpellier et Nîmes, où il décida, après la guerre, de vivre reclus pour ne se consacrer qu’à peindre des paysages idylliques. C’est là qu’est née Marie et très jeune, elle a poussé la porte de l’atelier de son père. « Je faisais le ménage avec une petite balayette, puis il m’a montré comment nettoyer ses pinceaux. Plus tard,

je lui préparais ses toiles. » Et bien sûr, elle le regardait peindre en silence. La vocation se révéla naturellement. À seize ans, Marie Hugo entre à l’école des beaux-arts de Montpellier et se spécialise dans la lithographie et la gravure. Elle en ressort diplômée et part pour l’Asie, où ses connaissances s’enrichissent de l’art traditionnel chinois. Elle décroche ses premières commandes, de grandes peintures murales pour des lieux publics et des hôtels. Elle expose aussi des œuvres plus petites dans des galeries. Pendant une dizaine d’années, elle se partage ainsi entre Hong Kong et Londres. Au moment où son père décline, elle rentre complètement en Grande- Bretagne et retrouve le chemin du mas familial. « J’ai même installé mon chevalet à côté de lui. Il me regardait faire et me félicitait. » Jean Hugo décède en 1984. Sa fille fait sien l’atelier et, après une période figurative, trouve son style. La nature sera au cœur de son inspiration, comme son

Marie Hugo A dreamy nature

Having such a famous name was, no doubt, not always easy. But today the writer’s great-great-granddaughter, who is also the daughter of artist Jean Hugo, is making a name for herself. By Eric Jansen She is as delicate, and as poetic, as her paintings. As Marie Hugo talks in her gentle voice about the universe that inspires her and the nature that surrounds her, we slip into a timeless bubble, an all too brief break from today’s agitation and hostility. No doubt the context in which she grew up left its mark. The great-great- granddaughter of Victor Hugo is also the daughter of artist Jean Hugo who, in the 1930’s, rubbed shoulders with Pablo Picasso, Jean Cocteau and Christian Bérard. The three visited him in his farmhouse in Fourques, between Montpellier and Nîmes, before he decided, after the war, to live as a recluse and devote himself entirely to painting idyllic

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