PORTRAIT
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Un homme et sa mu sique CHANTAL QUIRION chantal.quirion@eap.on.ca
l’un de mes idoles aussi.» Même le petit village de Brownsburg avait trois salles pour recevoir les artistes de la région. Hawkesbury n’était pas en reste non plus, avec le Chivas (l’actuel Au- berge Holiday). Les orchestres pouvaient alors se produire régulièrement sans avoir à parcourir de très grandes distances. La plupart des musiciens occupaient un autre emploi et souhaitaient rester près de leur domicile. Pierre Diotte était pour sa part au service de la compagnie d’explosifs Orica, où il a œuvré pendant 19 ans. À cette époque, on leur versait même une part des recettes. Pierre Diotte dira ce- pendant que l’argent n’était pas sa source de motivation. Il se rappelle avec plaisir, le Sportsmen Inn de Pointe-au-Chêne, où il se produisait régulièrement. Il y avait là une grande salle qui accueillait près de 300 clients. Les propriétaires les hébergeaient même dans leur propre maison. L’apparition des discothèques et l’arrivée des synthétiseurs qui a permis à plusieurs de réduire la taille de leur orchestre a pro- bablement contribué à la fin de cette ère. Quoiqu’il en soit, Pierre Diotte n’a pas aban- donné pour autant la pratique de son ins- trument. Il partage aussi ses connaissances et sa passion avec quelques étudiants en pratique privée. Depuis trois ans, au sein du trio ArTrio qu’il forme avec Benoit Miron à la basse et Chantal Lafortune à la voix, il continue de se produire. Il est toujours présent lors du spectacle de la Saint-Jean-Baptiste à Lachute, comme il l’a été lors des diverses éditions de Chantez-nous votre cinéma. C’est sans compter ses nombreuses colla- borations. Il y a environ deux ans, il a monté un spectacle instrumental qu’il a présenté aux Théâtre des Petits bonheurs à Lachute. De- vant une salle comble, il a offert un réper- toire alliant les grands classiques de Joe Satriani, Electric Light Orchestra et Carlos Santana, entre autres, en compagnie de son frère Michel, Michel Provost, Benoit Miron et Sébastien Cloutier. «Cela a été une belle surprise. On est connu dans la région mais que les gens viennent en si grand nombre nous a fait vraiment plaisir. On pense peut-être le re- faire en 2014.» Il a un autre grand projet pour 2014, soit l’enregistrement d’un album instrumental, majoritairement constitué de ses com- positions. L’année sera féconde puisqu’il compte aussi rebâtir sa formation, La- byrinthe, un groupe composé de neuf musiciens qui a fait le bonheur du public pendant près de sept ans. Le but de l’entre- prise est de monter une soirée électrisante au Top Shot de Lachute, probablement le printemps prochain. D’ici là, outre ses pro- jets musicaux, il compte s’entraîner pour
BROWNSBURG-CHATHAM | Il en possède bien une douzaine mais Pierre Diotte a un faible avoué pour deux d’entre elles. Le résident de Brownsburg les considère même comme des prolongements de lui- même. Il s’agit de sa Gibson Gary Moore Les Paul et de sa Fender Telecaster, deux superbes guitares électriques «Sans ma musique, je ne vis pas.» C’est à l’âge de 14 ans qu’il a eu sa grande révélation. «J’étais au mariage d’un oncle et il y avait un groupe. J’ai figé devant le guitariste. C’était une révélation. Le lende- main, j’ai dit à mes parents que je voulais jouer la guitare. C’était presque comme un prêtre qui sent l’appel de la vocation.» Depuis, près d’une trentaine d’années se sont écoulées et Pierre Diotte continue d’approfondir ce lien étroit avec son ins- trument fétiche. Hormis sa conjointe et leurs deux enfants qui viennent au premier rang, la guitare suit, au nombre des grands amours de sa vie. Avant, il avait été initié au piano, instru- ment relégué aux oubliettes depuis ce fa- meux mariage. Depuis les premiers accords appris auprès de feu Walter Tomchishen de l’Escale Musique et plus tard de Georges Bédard, Pierre Diotte n’a eu de cesse de rendre hommage à ses idoles, James Brown, Led Zeppelin, Deep Purple, Queen, ZZ Top et Bryan Adams, notamment. Entre- temps, ses goûts ont légèrement changé. «Aujourd’hui, c’est le blues rock que j’aime le plus.» Au fil des ans, il a fondé de nombreux groupes, dont Section 8, Full Stage, Laby- rinthe, le Pierre Diotte Rock quartet instru- mental et ArTrio, pour n’en nommer que quelques-uns. «J’ai toujours trouvé du monde qui vou- laient aller plus loin.» Son frère Michel, batteur, ainsi que son ami Benoit Miron, bassiste, font partie de cette aventure musicale depuis les touts débuts. La fin d’une époque Pierre Diotte a pour ainsi dire connu la fin de l’âge d’or des orchestres populaires, alors que chaque ville et plusieurs villages avaient encore son hôtel ou son «grill», comme on appelait la salle de spectacle aménagée dans ces établissements. «Dans les années 1980-1990, il y avait beaucoup de salles et c’était tout le temps plein. Je n’étais pas là dans les années 1970 mais je connais beaucoup de musiciens qui y étaient et c’était comme ça aussi. Quand j’étais jeune, j’allais voir Diane Latreille et ses cousins et je suis monté quelques fois sur scène avec eux. Red, (Robert Côté) était
Photo Stéphane Lajoie
Pierre Diotte, un des grands guitaristes d’Argenteuil.
atteindre son objectif de 5 km à la course en vue du prochain marathon de Montréal. C’est là la bonne influence de sa copine qui veut, pour sa part, franchir la barre des 21 km. Il admet toutefois son côté marmotte qui l’attire près du foyer en attendant le
retour du beau temps. «Si je le pouvais, je m’endormirais au coin du feu en disant, réveillez-moi au mois d’avril.» Comme plusieurs d’entre nous sans aucun doute.
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Lieu :
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Adresse : 523, rue Berry, Lachute Dîner : Le dîner est inclus
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