FNH 1131

Découvrez le numéro 1131 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 30 novembre 2023 - 8 DH - N° 1131

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

CFG Bank 31 ans d'histoire débarquent en Bourse

Conflit israélo-palestinien La solution à deux États, une vieille illusion ?

P. 12/23

P. 32

EMPLOI

Les chiffres du marché du travail sont-ils fiables ?

P. 22

Industrie textile

Marchés financiers

BERD – BMCI

Des mailles aux marchés

220 MDH en faveur de l’entrepreneuriat féminin

Ce que regardent les étrangers dans la région MENA

P. 9

Les piliers de la transformation digitale Data – Cloud – Sécurité

P.16

Soutenabilité de la dette

● Inflation, baisse des exportations vers l’UE, prédominance de l’informel…, l’industrie du textile marocaine est mise à mal par divers obstacles qui paralysent son expansion. P. 28/29

La gestion gagnante de l’État P. 10

P. 26

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : L’Europe des populistes Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 6 7

> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Biais haussier, cap sur les 11.700 points BERD – BMCI : 220 MDH en faveur de l’entrepreneuriat féminin Soutenabilité de la dette : La gestion gagnante de l’État CFG Bank : 31 ans d'histoire débarquent en Bourse Finéa : «Les TPME sont confrontées à divers défis significatifs dans leur quête de financement» Marchés financiers : Ce que regardent les étrangers dans la région MENA Un bon trimestre pour HPS

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Par Fatima Ouriaghli

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G ouvernement et syndicats ont pu finalement accorder leur violon : le statut des fonctionnaires de l’Éducation nationale a été gelé, suite à la réunion tenue entre les deux parties lundi dernier. Reculade de l’Exécutif ou posture raisonnable dans cette crise qui a davantage enfoncé le clou de la suspicion qui entoure l’enseignement public ? Restons positifs. Le gel du nouveau statut unifié et son amen- dement pour améliorer les revenus des fonctionnaires de l'Education nationale, témoigne d'une volonté de dialogue et de compromis. Les enseignants, acteurs essentiels de la transmis- sion du savoir, voient ainsi leurs revendications légitimes prises en considération. Pour l’heure, seule compte donc la fin des grèves successives qui ont plombé le système éducatif et fait des écoles maro- caines des déserts du savoir. Ces semaines de grèves et de manifestations ont créé des per- turbations considérables dans le continuum éducatif, au grand dam des élèves qui ont été les vrais perdants de ce bras de fer entre gouvernement et centrales syndicales. Chaque journée de grève est une journée de connaissances non transmises et un savoir qui se perd dans le tumulte des revendications. Les heures de classe perdues ne sont pas simplement des chiffres sur un calendrier, mais plutôt une perte sèche en termes d’opportunités éducatives. Les conséquences vont donc au-delà du calendrier scolaire, en ce que cette privation d’apprentissage sape la confiance des élèves, mais aussi des parents dans le système éducatif. Le dénouement de cette crise souligne cependant la nécessité d'une réflexion approfondie sur la manière dont les revendica- tions syndicales sont gérées au Maroc. Le gouvernement ne doit pas attendre d’être au pied du mur pour réagir et proposer des solutions. Car, quoi qu’on dise, le mal est fait, au regard de toutes ces semaines où les élèves ont été contraints à faire… l’école buissonnière. Par ailleurs, les grèves, si elles sont légitimes, ne devraient pas être la norme, mais plutôt une mesure d’exception. Un dialogue continu et transparent est essentiel pour éviter que les élèves ne se retrouvent pris en otage dans des conflits qui les dépassent. Car le Maroc ne saurait atteindre l'excellence éducative dans un environnement où les débrayages fréquents des enseignants créent une atmosphère d'incertitude permanente. Trouver un équilibre parfait entre la défense des droits légitimes des enseignants et la préservation d'un système éducatif stable est impératif pour garantir un avenir éducatif prometteur aux générations futures. u STATUT GELÉ, COURS DÉCONGELÉS

> Focus Agricole

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Semis direct : Le système confirme sa pertinence chez les exploitants marocains 30 > L'univers des TPME Forsa : Clap de fin de la 2 ème édition 31

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> Politique

Conflit israélo-palestinien : La solution à deux États, une vieille illusion ? 32

> Développement durable

COP28 à Dubaï : Un tournant crucial dans la lutte contre le changement climatique 34

> Santé

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Entretien ave Pr Intissar Hadiya : Télémédecine, «Des avancées réglementaires et des ajustements tarifaires sont impératifs» 36

> Culture

ElGrande Toto : Rapdical, après-coups Entretien : Confidences, Samira Haddouchi, fée main 39 40

> High-tech 42 Cartes graphiques : Une saga trépidante

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> Economie

Entretien avec Driss Effina : Chômage, les chiffres du marché du travail sont-ils fiables ? Recherche et développement : De nouveaux dispositifs de financement disponibles au profit des entreprises Entretien avec Younes Hajjaoui : Tourisme, «Les parcs d’attraction vont améliorer la durée moyenne de séjour au Maroc» Data – Cloud – Sécurité : Les piliers pour réussir la transformation digitale Industrie textile : Des mailles aux marchés

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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L’Europe des populistes Par D. William

D e l'Europe à l'Amérique, en passant par d'autres régions du globe, le popu- lisme a trouvé des racines fertiles dans les frustrations et les mécontentements de popula- tions diverses. Il se définit souvent par une opposition aux élites établies, une critique des institutions tradition- nelles et une rhétorique centrée sur «le peuple». Ce phénomène, aux contours parfois flous, cristallise les frustrations d'une partie de la population dans diverses régions du globe. Cette montée du populisme peut être interprétée comme une réaction aux changements rapides et complexes qui caractérisent notre époque. La mon-

dialisation, les inégalités croissantes et les bouleversements socioécono- miques ont créé un terrain propice à l'émergence de leaders populistes. Qui, sournoisement, tapissent souvent leurs discours du danger de l’immi- gration et cultivent auprès de leurs partisans l'islamophobie. Des émeutes à Dublin aux succès électoraux de partis anti-immigration en Suède et au Portugal, ces thèmes résonnent d’ailleurs fortement dans les coulisses du pouvoir. En Europe, aux Etats-Unis ou encore en Amérique du Sud, les visages du popu- lisme varient, mais certains thèmes récurrents émergent. En Europe, le populisme a pris différentes formes,

allant du Brexit au mouvement des «gilets jaunes» en France. Des mani- festations souvent alimentées par des sentiments de marginalisation écono- mique, de perte d'identité culturelle et de méfiance envers les élites poli- tiques. En Slovaquie, Finlande, Italie, le nationalisme s’est exacerbé. Viktor Orbán, en Hongrie, ou Geert Wilders, aux Pays-Bas, illustrent cette tendance inquiétante. Outre-Atlantique, les États-Unis ont également été le théâtre d'une forte montée du populisme, illustrée par l'élection d’un certain Donald Trump. La polarisation politique, les fractures sociales et la défiance envers les ins- titutions traditionnelles ont contribué

à ce paysage politique particulier que l’on observe de plus en plus à travers le monde. La crainte de l'étranger, la montée de l'identité nationale, tout cela dessine un tableau pour le moins préoccupant. Et si le populisme semble souvent exprimer des préoccupations légitimes de la population, il soulève également des défis pour la démocratie, en ce qu’il prospère sur le terreau de la peur et des frustrations des indivi- dus. La simplification des enjeux com- plexes, le rejet des contre-pouvoirs et la tendance à désigner des boucs- émissaires fragilisent les fondements mêmes de la gouvernance démocra- tique. ◆

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Education nationale : Enfin un accord entre gouvernement et syndicats

A près des discussions intenses, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a annoncé lundi un accord entre le gouver- nement et les représentants des syndicats de l'enseignement. L'accord concerne le gel tem- poraire du statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale, une décision prise lors de la réunion avec les signataires de l'accord du 14 janvier 2023.

sion ministérielle se réunira pour examiner les perspectives d'amendement du statut unifié. En ce qui concerne les retenues sur salaire résultant des récentes grèves, le chef du gou- vernement a assuré qu'aucun prélèvement ne sera effectué sur les salaires des mois à venir. Cette question sera également abordée lors des réunions de la commission ministérielle dédiée à ce dossier. La commission devrait tenir sa première réunion ce jeudi. Akhannouch compte résoudre ce dos- sier crucial avant la date butoir du 15 janvier. ■

Akhannouch a déclaré à la presse que le gel du statut ambitionne à apporter des amendements visant à améliorer les revenus des fonction- naires du secteur de l'éducation. Une commis-

Adoption du projet de Loi relatif à la création de l'Agence nationale d'aide sociale

AMO-Solidarité

Traitement de 3,7 millions de dossiers pour un montant de 2,4 Mds de DH L e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a annoncé que plus de 3,7 millions de dossiers de soins liés

L ors de la séance de lundi, la Chambre des représentants a unani- mement adopté le projet de loi n° 58.23 concernant le régime d'aide sociale directe, ainsi que le projet de loi n° 59.23 établissant l'Agence nationale d'aide sociale. En présentant ces deux pro-

aux bénéficiaires de l'«Assurance maladie obligatoire-Solidarité» ont été traités, avec des remboursements totalisant plus de 2,38 milliards de dirhams. Cette déclara- tion a été faite lors de la séance mensuelle à la Chambre des représentants sur «Les orientations stratégiques du système de santé». Répondant à une question centrale, Akhannouch a précisé que la moyenne des indemnisations s'élevait à environ 630 DH par dossier, couvrant ainsi plus de 2.000 DH par bénéficiaire. Plus de 10,5 millions de personnes issues de familles en situation de précarité, dont les coti- sations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sont prises en charge par l'État (pour un coût de 9,5 milliards de dirhams), peuvent désormais accéder aux soins dans les hôpitaux publics et privés, en plus de bénéficier du remboursement des médicaments. Akhannouch a rappelé le lancement du programme d'aide sociale directe, basé sur un ciblage précis des catégories sociales éligibles au soutien. Ce programme, qui débutera fin décembre, inclura un soutien direct aux familles avec des enfants en

âge de scolarisation (7 millions d'enfants), la généralisation des allocations familiales pour les enfants en situation de handicap, l'aide aux familles sans enfants prenant en charge des personnes âgées, et une allocation de maternité pour la première et la deuxième naissance. Le chef du gouvernement a souligné les changements historiques en cours au Maroc, visant à placer le pays parmi les leaders en matière de justice sociale effective, avec une attention particulière portée à l'élément humain dans le projet sociétal. Il a également mentionné les efforts du gouvernement pour augmenter le nombre d'employés du secteur de la santé à plus de 90.000 d'ici 2025, dépas- sant ainsi les recommandations de l'OMS. En vue d'atteindre ces objectifs, Akhannouch a annoncé la création de 5.500 nouveaux postes budgétaires en 2024, portant à 16.500 le total des postes créés depuis son installation. ■

jets de loi, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a qualifié leur appro- bation de tournant politique et social, soulignant l'importance des questions liées à l'aide sociale, ses conditions d'accès, et l'institution publique chargée de sa gestion. Concernant le chantier de l'aide sociale directe, le ministre a mis l'accent sur son rôle en tant que contrat majeur établissant l'État-nation. Étant un projet royal, il est préservé des alternances politiques et des joutes idéologiques. L'établissement de ce mécanisme de solidarité d'aide directe contri- buera à améliorer les indicateurs de développement, en particulier dans les secteurs vitaux de l'éducation et de la santé. Pour leur part, les députés ont appelé à remédier à certains déséquilibres potentiels dans la mise en œuvre du programme, notamment en ce qui concerne l'indice, le seuil, et les modalités fixés par le registre social, afin d'éviter l'exclusion de familles malgré leur situation sociale délicate. Le projet de loi n° 58.23 précise les composantes du régime d'aide sociale directe ainsi que les conditions et modalités pour en bénéficier. Quant au projet de loi n° 59.23 portant création de l'Agence nationale d'aide sociale, il vise à établir une institution publique dotée de la per- sonnalité morale et de l'autonomie financière chargée de gérer, suivre, et évaluer le régime d'aide sociale directe. ■

Al Barid Bank va désormais financer les professionnels et les TPE

L e journal officiel n°7248, daté du 16 novembre 2023, énonce la décision du wali de Bank Al-Maghrib, d’autoriser Al Barid Bank à étendre ses activités au financement des professionnels et de la très petite entreprise (TPE). Pour rappel, depuis sa création en 2010, Al Barid Bank s’est adressée exclusivement à la clientèle des Particuliers, avec pour objectif d’influer sur l’inclu-

sion financière et la bancarisation des citoyens. Ce nouvel agrément fait suite à la demande dépo- sée par Al Barid Bank en 2021 et permettra à cette dernière de se positionner sur le segment des pro- fessionnels et des très petites entreprises à travers des offres de financement dédiées, dans le cadre de l’élargissement de sa stratégie commerciale à ce secteur. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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L es autorités kényanes vont pri- vatiser 35 entreprises publiques, et étudient l'ouverture du capital de 100 autres, selon le président William Ruto, le pays d'Afrique de l'Est étant confronté à des problèmes de liquidités et à des difficultés éco- nomiques. Locomotive d'Afrique de l'Est, l'éco- nomie kényane a été sérieusement ébranlée par le Covid, puis l'onde de choc de la guerre en Ukraine et une sécheresse historique dans la Corne de l'Afrique. La dette publique du pays de quelque 53 millions d'ha- bitants s'élevait à plus de 10.100 milliards de shillings (64,4 milliards d'euros) fin juin, selon les chiffres du Trésor, soit environ deux tiers du pro- duit intérieur brut. ■ Le gouvernement kenyan prêt à privatiser 35 entreprises d'État

Règlement des conflits en Afrique Macky Sall appelle à privilégier la voie du dialogue

Côte d’Ivoire 19,5 milliards de FCFA pour l’extension d’une centrale solaire

L e président séné- galais, Macky Sall, a appelé lundi à pri- vilégier le dialogue pour parvenir à un règlement pacifique des conflits armés qui « plombent le développement éco- nomique et social de l’Afrique ». « En plus du coût maté-

L e gouverne- ment ivoirien a débloqué 19,5 milliards de FCFA pour le financement de la phase II du projet d’extension

de la centrale solaire de Boundiali, dans le nord du pays. L’information a été donnée à Abidjan par le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, au terme du Conseil des ministres. « Le Conseil des ministres a ratifié un décret relatif au contrat de prêt et d’exécution d’un montant de 19,5 milliards de FCFA pour le financement du projet d’extension de la centrale solaire de Boundiali, dans le cadre du système d’échange d’énergie électrique ouest-africaine », a déclaré le Porte-parole du gouvernement. ■

riel et humain, les conflits armés plombent totalement les efforts sur la voie du développement économique et social » du continent, a dit Macky Sall qui présidait l’ouver- ture de la 9 ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. « L’Afrique a besoin de pause pour travailler à son déve- loppement. Il ne faut pas qu’on se réveille tous les matins avec des mutineries, des putschs. L’Afrique ne peut pas se développer dans ces conditions », a-t-il souligné. ■

POUR NE RIEN RATER DE LA BOURSE @bourse_news @boursenews www.boursenews.ma Bourse news

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Italie : Les retraités verront leurs pensions augmenter de 5,4% en 2024

L es achats en ligne lors du Black Friday aux Etats-Unis ont atteint le chiffre record de 9,8 milliards de dollars, rapporte Adobe Analytics. Ce chiffre est en hausse de 7,5% par rapport à l'année dernière, souligne la même source. Les achats lors du Black Friday ont décollé en 2020 et poussé davantage de détaillants à proposer des offres en ligne afin de réduire l’affluence dans les magasins. Cette hausse intervient en dépit d'un contexte économique marqué par une forte inflation et des taux hypothécaires élevés. L'indice des prix à la consom- mation pour le mois d'octobre a montré que les prix ont augmenté de 3,2% sur un an, contre 3,6% en septembre. ■ Black Friday L es achats atteignent un record de 9,8 milliards de dollars aux USA

La Banque centrale russe reprendra ses achats de devises sur le marché intérieur en 2024

L es retraités en Italie verront leurs pensions augmenter de 5,4% à partir du 1 er janvier 2024, a annoncé le ministère de l'Econo- mie. La revalorisation a été calculée sur la base

L a Banque centrale de Russie a annoncé lundi qu'elle recommencerait à acheter des devises étrangères sur le marché intérieur des changes via son fonds souverain à partir de l'année prochaine, le Rouble conti- nuant de se remettre de sa forte chute depuis l'été. Les autorités russes avaient suspendu ce mécanisme en août afin de freiner la dégringo- lade du Rouble sur fond de conflit en Ukraine et de vagues successives de sanctions occi- dentales visant Moscou. ■

du pourcentage de la hausse des prix à la consommation fourni par l'Institut national de la statistique (Istat) début novembre, a-t-il précisé. En Italie, les augmentations des retraites sont indexées automatiquement sur l'inflation. Après avoir atteint 5,3% en septembre, la hausse des prix à la consommation en Italie avait brusquement ralenti en octobre, passant à 1,7% sur un an, au plus bas depuis juillet 2021, selon des chiffres publiés à la mi-novembre. L'inflation a décéléré grâce à la chute des tarifs de l'énergie et au moindre renchérissement des produits alimentaires. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2022

Biais haussier, cap sur les 11.700 points ◆ Enfin du mouvement à la Bourse de Casablanca, cette fois-ci dans le sens de la baisse. ◆ Sur le marché des taux, le 10 ans a nettement reflué, frôlant les 4%.

début de semaine a touché presque toutes les grosses capitalisations, des banques aux cimentiers en pas- sant par les télécoms, avec un volume hebdomadaire global de 515 MDH. L’agenda micro des entreprises cotées a été animé par la saison des résultats trimestriels qui touche à sa fin. Arrêtés au 29 novembre, nos calculs font ressortir un chiffre d’af- faires cumulé de 145 milliards de DH, en hausse de 7,53% par rapport à fin septembre 2022. Pour le troisième trimestre seul, le chiffre d'affaires atteint 51 milliards de dirhams à date, marquant une hausse de 17% par rapport au troisième trimestre 2022. Du côté du marché obligataire, le Trésor a bénéficié mardi de condi- tions favorables sur le marché obli- gataire, levant plus de 5 milliards de dirhams, dépassant largement son besoin initial de 2 milliards annoncé

en début de séance. Une détente notable des taux à long terme a été observée ce mardi, avec le taux à 10 ans chutant de 16 points de base, frôlant ainsi les 4%. Par ailleurs, le taux à 20 ans a également reculé, passant à 4,8% après une baisse de 9 points de base. Durant cette séance, les investisseurs ont offert 8,4 milliards de dirhams au Trésor, qui a finalement levé 5,6 mil- liards. Ce montant est bien supérieur au besoin de 2 milliards de dirhams initialement annoncé, profitant ainsi des conditions avantageuses du mar- ché. Cette baisse des taux obligataires, largement anticipée par les opéra- teurs du marché, est principalement due à la détente de l'inflation et à la perspective d'une pause prolongée dans le resserrement du taux direc- teur par la Banque centrale. ◆

D ans un marché où toutes les thèses -haussières comme baissières- peuvent être défendues, la balance penche toujours du côté où il y a le plus d'acteurs à prendre à contrepied. Cette semaine en est le parfait exemple. Après des semaines d'indécision depuis la fin d'octobre, les acteurs baissiers ont finalement pris les commandes. Sur les cinq dernières séances, le masi a perdu 1,67% à 11.775 points. L'enjeu des prochaines séances sera donc de déterminer si ce creux autour des 11.700 points va être «payé» avec détermination ou si l'indice va poursuivre sa consolidation et rentrer dans une phase de consolidation moyen terme. Le mouvement vendeur observé en Par Y. Seddik

Arrêtés au 29 novembre, les calculs font res- sortir un chiffre d’affaires cumu- lé de 145 mil- liards de DH, en hausse de 7,53% par rapport à fin septembre 2022.

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BERD – BMCI

◆ Les caractéristiques de cette nouvelle ligne de financement résident, entre autres, dans la dimension digitale, l’innovation et le soutien aux projets portés par les femmes sinistrées de la région d’El Haouz. 220 MDH en faveur de l’entrepreneuriat féminin

La BMCI et la BERD renou- vellent leur engagement en faveur de la promotion de l’entrepreneuriat féminin au Maroc.

dernier. Lancé au Maroc en 2018, le pro- gramme Women in Business com- bine un large éventail d'activités pour permettre aux PME dirigées par des femmes d'accéder au finan-

cement et au savoir-faire dont elles ont besoin pour se développer. Outre le support financier, il pro- digue aux entreprises féminines les conseils nécessaires pour devenir plus compétitives. ◆

cement de 160 MDH, afin d’aider les femmes entrepreneures au Maroc. Aujourd’hui, nous signons un accord pour débloquer une nou- velle tranche plus ambitieuse, qui vise à favoriser l’entrepreneuriat féminin, avec bien évidemment des conditions spécifiques ainsi que des avantages et subventions fournis par la BERD, pour donner toutes les chances aux projets dirigés par ces femmes». Dans une déclaration à la presse, Antoine Sallé de Chou, directeur

P romotion du financement du digital et de l’entre- preneuriat féminin au Maroc. Telles sont les principales ambitions de la nouvelle convention signée, lundi 27 novembre 2023 à Casablanca, entre la BMCI et la Banque euro- péenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Ce nouveau partenariat marque le décaissement d’une seconde Par M. Ait Ouaanna

tranche de la ligne de financement d’un montant de 220 mil- lions de dirhams (MDH), accordée par la BERD à la BMCI, dans le cadre du programme Women in Business. Ce contrat de prêt vise à créer un éco- système propice à l’épanouissement des femmes entre- preneures, en sou- tenant les PME

de la BERD pour le Maroc, a relevé que cette ligne de finan- cement de 220 MDH compte également parmi ses objectifs l’encouragement des banques marocaines à investir dans l’ac- compagnement des PME féminines, sou- lignant par l’occasion l’engagement de la BMCI en faveur de ce segment. «Cette ligne est assortie d’une

Cette nouvelle tranche plus ambitieuse vise à favoriser l’entre- preneuriat féminin, à travers des avantages et subventions fournis par la BERD.

féminines et en leur permettant de se développer et d’investir dans la digitalisation de leurs entreprises. De même, ce nouvel accord ambi- tionne de favoriser l’inclusion finan- cière des femmes au Maroc. S’exprimant à cette occasion, Samir Mezine, Directeur général de la BMCI, a déclaré que «nous avons eu la chance, il y a 5 ans, de signer une première convention avec la BERD, pour une ligne de finan-

assistance technique pour la femme entrepreneure qui va lui permettre de développer son entreprise. Elle est également dotée d’une subven- tion qui peut aller jusqu’à 10%, sur tout investissement en rapport avec le digital», a-t-il précisé. De surcroît, cette nouvelle ligne de financement cible également les femmes entrepreneures issues de la région d’Al Haouz, durement tou- chées par le séisme du 8 septembre

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Soutenabilité de la dette

◆ Le coût apparent de la dette extérieure à fin juin 2023 n’a augmenté que de 50 pbs. ◆ La structure de l’endettement contribue à atténuer l’exposition du Trésor au risque de change. ◆ En 2024, les charges en intérêts de la dette devraient augmenter de 5,4 Mds de DH. ◆ À partir de 2025, l'impact du changement climatique sera intégré dans l’évaluation de la soutenabilité de la dette du Trésor. La gestion gagnante de l’État

du taux directeur de BAM entre septembre et mars 2023. Toutefois, au vu de la struc- ture du portefeuille, un impact significatif de cette hausse sur le coût apparent ne pour- rait être constaté qu’à moyen terme en cas de persistance de cette hausse, étant pré- cisé que BAM a maintenu ses taux inchangés à 3% lors de réunions de juin et septembre 2023.

«Cette hausse limitée du coût apparent est principalement attribuable à la stratégie de mobilisation des emprunts extérieurs privilégiant le recours aux concours officiels assortis de condi- tions financières favo- rables en termes de coût et de maturité, et au trai- tement de l’encours exis- tant par l’utilisation, le cas échéant, d’instruments de couverture des risques de change et de taux», explique le Trésor. A noter que le Trésor a eu recours depuis novembre 2022, à l’émission de BDT à taux révisable sur le marché domestique dont l’encours a atteint 20,2 Mds de DH, soit une part de 2,7% de la dette intérieure. L’introduction de cet instrument a pour objec- tif de permettre au Trésor de financer son besoin avec des maturités plus longues, tout en offrant aux investisseurs la possibilité de se couvrir contre le risque de taux, sans pour autant s’y exposer en privilégiant la dette à taux fixe. Par ailleurs, le début de l’an- née 2023 a été marqué par une hausse importante des taux primaires, atteignant en moyenne près de 129,6 pbs par rapport à fin décembre 2022, et ce en raison princi- palement de la hausse des taux demandés par les inves- tisseurs suite aux 3 relève- ments successifs de 50 pbs

Les risques liés à la soutenabilité de la dette devraient être contenus grâce à la poursuite de la consolidation budgétaire.

Des risques de change atténués

Outre le risque lié aux taux d'intérêt, la dette du Trésor est également susceptible d'être influencée par les variations de change, en particulier dans un contexte de marché de plus en plus volatile. Cette dernière demeure essentielle- ment une dette intérieure avec une part de près de 76%, tandis que celle de la dette extérieure se limite à 24%. Cette structure est conforme aux objectifs retenus pour le portefeuille benchmark (70%-80% dette intérieure et 20%-30% dette extérieure) et contribue à atténuer l’expo- sition du Trésor au risque de change. De plus, la structure par devises, à fin juin 2023, du portefeuille de la dette extérieure du Trésor (58% en euros, 38% en dollars US et 4% pour les autres devises) est proche de la structure du panier du Dirham, ce qui per- met d’atténuer l’impact des

palement une dette à taux fixe, avec une part de plus 89% à fin juin 2023. Cette caracté- ristique est de nature à limiter l’exposition de ce portefeuille au risque de taux et contri- bue à la maîtrise de son coût apparent, en particulier pour la dette extérieure. En effet, et en dépit de la hausse inédite des niveaux de taux variables sur le marché financier inter- national, suite aux resserre- ments monétaires consécutifs opérés par la BCE et la Fed depuis le 2 ème semestre de l’année 2022, le coût apparent de la dette extérieure à fin juin 2023 n’a augmenté que de 50 pbs comparativement à fin 2022. Alors que les taux facturés moyens de l’Euribor à 6 mois et des taux en $US basés sur le SOFR ont aug- menté de 310 pbs et 466 pbs, respectivement.

L a succession des crises économiques depuis 2020 a pous- sé l’État à opter pour une politique budgé- taire expansionniste, traduite notamment par une hausse des besoins de financement, et par conséquent une dette de plus en plus lourde. La dette implique en effet des risques pour l’État. Son pilo- tage s’appuie sur le suivi d’in- dicateurs de coût et de risque qui renseignent sur le degré d’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la stratégie de financement du Trésor. Parmi les risques auxquels l’État doit faire face, il y a celui du taux d’intérêt, accentué par des politiques monétaires devenues instables. Au Maroc, la dette du Trésor reste princi- Par Y. Seddik

En 2024, les charges en intérêts de la dette devraient augmenter de 5,4 Mds de DH ou 17,1% par rapport aux prévi- sions actua- lisées au titre de 2023.

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fluctuations de change. Pour le ministère des Finances, «dans l'ensemble, les risques liés à la soutenabilité de la dette devraient être contenus grâce à la poursuite de la consolidation bud- gétaire, aux réformes budgétaires et à une reprise économique progres- sive. Compte tenu de sa structure saine, basée essentiellement sur le recours au marché intérieur, la poli- tique de gestion active de la dette et de la trésorerie, la dette du Trésor demeure soutenable. Cette affirma- tion est confortée également par les conclusions des évaluations des partenaires internationaux notam- ment le FMI et la Banque mondiale». L’autre source de risque est celle du refinancement (ou Rollover), qui correspond au scénario d’un renou- vellement de la dette arrivant à échéance à un coût plus élevé. «Le risque de refinancement encouru par le portefeuille de la dette du Trésor reste maîtrisé, étant donné que la part de la dette à court terme est alignée sur celle du porte- feuille Benchmark, en s’établissant à 14% à fin juin 2023 contre 17% à fin 2022. De surcroît, la durée de vie moyenne de remboursement de cette dette s’est améliorée durant les six premiers mois de l’année 2023, avoisinant les 6 ans et 10 mois contre 6 ans et 8 mois en 2022, soit une amélioration de près de 2 mois», explique l’argentier du Royaume. Par ailleurs, il convient de noter que ce premier exercice de l’analyse de la soutenabilité de la dette, qui vient d’être introduit dans le cadre de la PBT accompagnant le projet de Loi de Finances 2024, sera enrichi progressivement, avec l’assistance technique du FMI, notamment en y intégrant à partir de 2025 l'impact du changement climatique.

Trésor devrait passer de 71,6% du PIB à fin 2022 à 68,5% en 2026, dans la perspective de la ramener à près de 65% du PIB à l’horizon 2030. En 2024, les charges en intérêts de la dette devraient augmenter de 5,4 Mds de DH ou 17,1% par rapport aux prévisions actualisées au titre de

2023. Cette évolution, qui concerne aussi bien la dette intérieure (+3,1 Mds de DH) qu’extérieure (+2,3 Mds de DH), est due principalement à l’augmentation à la fois de l’encours de la dette et de son coût liée à la hausse des taux d’intérêt sur le mar- ché domestique et à l’international, suite aux resserrements monétaires

consécutifs ayant été opérés par la FED et la BCE. En 2025 et 2026, cette augmentation des charges en intérêts devrait se ralentir pour se limiter respectivement à +3,6 Mds de DH ou +9,6% et +1,3 Md de DH ou +3,1%. En dépit de ces hausses prévues, leur niveau devrait rester maîtrisé autour de 2,4% du PIB. ◆

Une dette à 65% du PIB d’ici 2030

Sur la base du cadre macroécono- mique à moyen terme sous-tendant la programmation budgétaire trien- nale, la trajectoire de la dette, sur la période 2024-2026, devrait suivre une tendance baissière et maitrisée à moins de 70%. Ainsi, la dette du

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◆ 5,4 millions d'actions de CFG Bank seront proposées au public du 30 novembre au 7 décembre inclus, au prix d'émission de 110 DH. 31 ans d'histoire débarquent en Bourse

Depuis, beaucoup de che- min a été parcouru... CFG Bank a initialement créé les métiers de la banque d'affaires au Maroc sur le modèle opé- rationnel des banques anglo-saxonnes, avant de se transformer en banque universelle à par- tir de 2013. En novembre 2015, CFG Bank lance son activité de banque de détail avec la promesse de four- nir un service premium au plus grand nombre. Aux yeux de tous, elle demeure cet acteur performant des activités de marché et de conseil. Elle construit sa notoriété à travers une offre multimétiers (gestion d'ac- tifs, marchés des capitaux, finance d'entreprise, capital investissement) et facilite l'accès au financement et à

l'épargne de marchés pour les sociétés publiques et privées, ainsi que pour les investisseurs institutionnels et les particuliers. Un quart des introductions en Bourse au Maroc a été mené par la banque d'affaires de CFG Bank, une part de marché qui dépasse même 90% depuis une décennie.

Le management de CFG Bank, lors de la présentation de l'IPO.

Doublement de taille en 3 à 4 ans

Avec le démarrage de la banque de détail en 2015 et les investissements consé- quents nécessaires, la banque est redevenue ren- table en 2021. Le résultat d'exploitation et la capacité bénéficiaire connaissent une croissance à deux, voire à trois chiffres, comme en 2023. Le groupe sollicite le marché pour lever 600 mil-

tement prêté par la BCM (actionnaire de la première heure de CFG Bank et qui a ensuite fusionné avec Wafabank), se remémore Adil Douiri lors d'une confé- rence de presse jeudi, à l'occasion de l'introduction en Bourse de la banque.

L ancée en août 1992 par Adil Douiri, Amyn Alami et des investisseurs ins- titutionnels, CFG Bank s'est d'abord éta- blie dans un petit appar- Par A. Hlimi

Younès Benjelloun : «Ce n'est pas tous les jours qu'une banque s'introduit en Bourse»

Invité de Boursenews, le Directeur général de la banque, Younès Benjelloun, a donné plusieurs éclaircissements sur l'opération, son timing et ses objectifs. Questionné sur le choix du timing, le DG explique que le moment est oppor- tun car après sa transformation en banque commerciale en 2015, la banque est passée par une transition qui a nécessité des investissements importants en informatique, ressources humaines et réseau d'agences, conduisant à une phase ini- tiale de pertes, prévue dans le business plan.

a été choisie pour répondre aux besoins des clients, tout en évitant les coûts élevés associés à un grand réseau d'agences. Benjelloun voit le secteur bancaire marocain comme un sec- teur clé et dynamique, soulignant l'importance de la Banque centrale dans son développement. Il mentionne également l'expansion des banques marocaines en Afrique. Quant à CFG Bank, elle a connu une croissance annuelle d'environ 30% ces dernières années et prévoit de continuer à croître à un rythme d'environ 15% par an. Benjelloun prévoit

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Maintenant rentable depuis trois ans, CFG Bank estime que c'est le bon moment pour s'introduire en Bourse. Quant à l'utilisation des ressources levées par l'opération, il révèle encore une fois que «ces fonds seront utilisés pour soutenir la croissance continue de la banque, notamment en augmentant les fonds propres nécessaires pour octroyer plus de crédits». Sur la stratégie de la banque, Benjelloun souligne que CFG Bank a opté pour un modèle hybride, combinant un réseau physique limité avec une forte présence digitale. Cette stratégie

de doubler le résultat net de la banque d'ici 2026. La valorisation de CFG Bank a été effectuée en utilisant une méthode standard pour les banques, en actualisant les excédents de fonds propres. Une décote a été appliquée pour fixer le prix de l'action à 110 dirhams. Le DG encou- rage les investisseurs à participer à l'introduction en Bourse, souli- gnant que CFG Bank est une banque innovante et en forte croissance dans un secteur solide et réglementé. Il rappelle enfin que ce n'est pas tous les jours qu'une banque franchit le pas de la Bourse.

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que la banque se concentre sur deux segments : les particuliers et les grandes entreprises. 50% des revenus de la banque pro- viennent des commissions, ce qui constitue une particularité dans le secteur. Cette singula- rité s'explique par la solidité des métiers de la gestion d'actifs,

générateurs de marges élevées. Un autre atout de CFG Bank est son management. Car si le secteur bancaire marocain est reconnu pour la qualité de son encadrement, celui de CFG Bank a l'avantage d'être à la tête d'une structure plus flexible, idéale pour exceller dans le secteur. ◆

Les points forts de la banque Le réseau de distribution et la taille de la banque confèrent une grande agilité dans un secteur bancaire alourdi par des décen- nies d'investissements dans l'im- mobilier et des processus déci- sionnels complexes. Cette agilité est d'autant plus remarquable

lions de dirhams (MDH) via une augmentation de capital afin de soutenir cette croissance dans un secteur fortement réglementé où, pour octroyer plus de crédits, il est nécessaire de disposer de plus de capitaux propres. C'est le nerf de la guerre. Cette crois- sance ne requiert pas forcément un réseau de distribution dense. Souad Benbachir, Directrice générale de la banque, explique que sur les 3 à 4 prochaines années, la banque souhaite développer son réseau, mais à une échelle bien moindre que celle de ses confrères. À terme, une vingtaine d'agences sont envisagées au maximum, contre dix-sept actuellement (dont 13 dédiées au retail). Cependant, le groupe envisage de rester compétitif dans l'acquisition de nouveaux clients et de dévelop- per de nouveaux produits pour mieux les servir. Sur la base d’un taux de crois- sance moyen de 22%, le groupe devrait doubler ses bénéfices à l'horizon 2027. Cette croissance semble raisonnable au vu de la croissance moyenne de 140% sur les 3 dernières années. Tandis que les autres banques réduisent leur présence phy- sique en raison de la digitalisa- tion croissante des services ban- caires, Adil Douiri souligne que cette tendance avantage CFG Bank dont le réseau est optimisé dans cette perspective. Le réseau de distribution et la taille de la banque confèrent une grande agilité dans un secteur bancaire alourdi par des décennies d'investisse- ments dans l'immobilier et des processus décision- nels complexes.

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◆ Agréée par Bank Al-Maghrib, Finéa offre des solutions de financement aux entreprises. Développer la TPME marocaine figure parmi ses missions principales. Pour ce faire, la société vient de se doter d’un nouveau produit de crédit d’investissement baptisé «Tamwil Istitmar+». Entretien. «Les TPME sont confrontées à divers défis significatifs dans leur quête de financement» Finéa

de financement. Ceux-ci se matérialisent de la manière suivante : • Limitation des ressources internes : les entreprises ressentent particulièrement l'impact du manque de ressources finan- cières internes, ce qui peut entraver leur capacité à investir dans leur croissance et mobiliser les fonds nécessaires pour leur développement;

• Insuffisance de garanties ou d'historique de crédit : les TPME éprouvent souvent des difficultés à fournir des garanties adéquates ou à présenter un historique de crédit solide, ce qui pourrait com- promettre leur crédibilité auprès des

«Tamwil Istitmar+» offre aux TPME un accès simplifié aux marchés publics et au financement.

investisseurs ou des prêteurs; • Gestion financière inadéquate : une gestion financière défaillante, incluant des pratiques comptables inadéquates et une absence de planification financière, peut dissuader les investisseurs et les prê- teurs de s'engager. La transparence et la robustesse des pratiques financières sont essentielles pour susciter la confiance. Pour relever ces défis, les entreprises doivent souvent élaborer des plans finan- ciers robustes, améliorer leur profil de crédit en respectant des pratiques de gestion financière saines, et démontrer leur potentiel de croissance. La transpa- rence, la rigueur comptable et la clarté dans la communication de leur stratégie financière sont essentielles pour instaurer la confiance des parties prenantes et faci- liter l'obtention de financement. Dans cette optique, Finéa déploie les outils nécessaires pour offrir un accom- pagnement sur-mesure aux TPME, en proposant des produits novateurs qui sont en adéquation avec les besoins de ses clients, notamment via notre pla-

S'inscrivant dans l'ADN de Finéa, l'enga- gement en faveur de la croissance des entreprises nationales et de l'essor éco- nomique demeure une priorité constante. En réponse à la demande soutenue de notre clientèle, nous œuvrons à élaborer des offres de financement spécialement conçues pour renforcer davantage sa capacité, lui permettant ainsi de renforcer sa compétitivité et d'accéder à un plus large éventail de marchés. Cette initiative s'inscrit dans notre engagement continu à optimiser notre dispositif actuel de sou- tien aux TPME. F.N.H. : Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels sont confrontées les TPME lorsqu'elles cherchent à obtenir un finance- ment ? Finéa : Les TPME sont confrontées à divers défis significatifs dans leur quête

Propos recueillis par M. Boukhari

Finances News Hebdo : Finéa a annoncé récemment le lancement de son nouveau produit de crédit d’in- vestissement «Tamwil Istitmar+», avec pour ambition de soutenir le développement des TPME et de renforcer leur compétitivité sur la commande publique. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Finéa : Le nouveau produit de crédit d'in- vestissement «Tamwil Istitmar+», lancé par Finéa, vise à apporter un soutien significatif au développement des TPME, tout en ren- forçant leur compétitivité dans la sphère de la commande publique. Il comble un besoin crucial en offrant aux TPME un accès simplifié aux marchés publics et au financement nécessaire pour investir dans leur croissance, ainsi qu'un renforcement de leurs capacités opérationnelles.

Le secteur du BTP repré- sente une part prépon- dérante, soit 80% des pro- jets financés par Finéa en raison de la demande sou- tenue de nos clients.

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