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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 30 NOVEMBRE 2023

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Soutenabilité de la dette

◆ Le coût apparent de la dette extérieure à fin juin 2023 n’a augmenté que de 50 pbs. ◆ La structure de l’endettement contribue à atténuer l’exposition du Trésor au risque de change. ◆ En 2024, les charges en intérêts de la dette devraient augmenter de 5,4 Mds de DH. ◆ À partir de 2025, l'impact du changement climatique sera intégré dans l’évaluation de la soutenabilité de la dette du Trésor. La gestion gagnante de l’État

du taux directeur de BAM entre septembre et mars 2023. Toutefois, au vu de la struc- ture du portefeuille, un impact significatif de cette hausse sur le coût apparent ne pour- rait être constaté qu’à moyen terme en cas de persistance de cette hausse, étant pré- cisé que BAM a maintenu ses taux inchangés à 3% lors de réunions de juin et septembre 2023.

«Cette hausse limitée du coût apparent est principalement attribuable à la stratégie de mobilisation des emprunts extérieurs privilégiant le recours aux concours officiels assortis de condi- tions financières favo- rables en termes de coût et de maturité, et au trai- tement de l’encours exis- tant par l’utilisation, le cas échéant, d’instruments de couverture des risques de change et de taux», explique le Trésor. A noter que le Trésor a eu recours depuis novembre 2022, à l’émission de BDT à taux révisable sur le marché domestique dont l’encours a atteint 20,2 Mds de DH, soit une part de 2,7% de la dette intérieure. L’introduction de cet instrument a pour objec- tif de permettre au Trésor de financer son besoin avec des maturités plus longues, tout en offrant aux investisseurs la possibilité de se couvrir contre le risque de taux, sans pour autant s’y exposer en privilégiant la dette à taux fixe. Par ailleurs, le début de l’an- née 2023 a été marqué par une hausse importante des taux primaires, atteignant en moyenne près de 129,6 pbs par rapport à fin décembre 2022, et ce en raison princi- palement de la hausse des taux demandés par les inves- tisseurs suite aux 3 relève- ments successifs de 50 pbs

Les risques liés à la soutenabilité de la dette devraient être contenus grâce à la poursuite de la consolidation budgétaire.

Des risques de change atténués

Outre le risque lié aux taux d'intérêt, la dette du Trésor est également susceptible d'être influencée par les variations de change, en particulier dans un contexte de marché de plus en plus volatile. Cette dernière demeure essentielle- ment une dette intérieure avec une part de près de 76%, tandis que celle de la dette extérieure se limite à 24%. Cette structure est conforme aux objectifs retenus pour le portefeuille benchmark (70%-80% dette intérieure et 20%-30% dette extérieure) et contribue à atténuer l’expo- sition du Trésor au risque de change. De plus, la structure par devises, à fin juin 2023, du portefeuille de la dette extérieure du Trésor (58% en euros, 38% en dollars US et 4% pour les autres devises) est proche de la structure du panier du Dirham, ce qui per- met d’atténuer l’impact des

palement une dette à taux fixe, avec une part de plus 89% à fin juin 2023. Cette caracté- ristique est de nature à limiter l’exposition de ce portefeuille au risque de taux et contri- bue à la maîtrise de son coût apparent, en particulier pour la dette extérieure. En effet, et en dépit de la hausse inédite des niveaux de taux variables sur le marché financier inter- national, suite aux resserre- ments monétaires consécutifs opérés par la BCE et la Fed depuis le 2 ème semestre de l’année 2022, le coût apparent de la dette extérieure à fin juin 2023 n’a augmenté que de 50 pbs comparativement à fin 2022. Alors que les taux facturés moyens de l’Euribor à 6 mois et des taux en $US basés sur le SOFR ont aug- menté de 310 pbs et 466 pbs, respectivement.

L a succession des crises économiques depuis 2020 a pous- sé l’État à opter pour une politique budgé- taire expansionniste, traduite notamment par une hausse des besoins de financement, et par conséquent une dette de plus en plus lourde. La dette implique en effet des risques pour l’État. Son pilo- tage s’appuie sur le suivi d’in- dicateurs de coût et de risque qui renseignent sur le degré d’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la stratégie de financement du Trésor. Parmi les risques auxquels l’État doit faire face, il y a celui du taux d’intérêt, accentué par des politiques monétaires devenues instables. Au Maroc, la dette du Trésor reste princi- Par Y. Seddik

En 2024, les charges en intérêts de la dette devraient augmenter de 5,4 Mds de DH ou 17,1% par rapport aux prévi- sions actua- lisées au titre de 2023.

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