F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 30 NOVEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Semis direct
◆ La superficie dédiée ne cesse de se développer pour atteindre 36.000 hectares. ◆ La technique assure plus de rendement et de respect de l’environnement. Le système confirme sa pertinence chez les exploitants marocains
localités et 26 provinces. La superficie concernée
nement adéquat des cultures et le plus longtemps possible. C’est pour cela qu’elle est recommandée pour les pays qui sont impactés par la séche- resse. Les cultures profitent au maximum de l’eau, en assurant une poussée et un tallage des plantes dans de bonnes condi- tions», explique Mouhajir. Le témoignage de nombreux exploitants confirme les bien- faits de cette technique. «J’ai près de 5 hectares dédiés au blé et à d’autres cultures printanières. Dans les années pluvieuses, le rendement à l’hectare se situe autour de 30 quintaux. Alors qu’avec la technique du semis direct, les récoltes ont dépassé les 50 quintaux par hectare. Au lancement, les fellahs étaient réticents pour l’adopter. La plupart d’entre eux ont appris les rudiments de l’agri- culture de leurs parents par des méthodes ancestrales. L’accompagnement des tech- niciens et ingénieurs de l’OCP leur a facilité la tâche et a per- mis de mieux utiliser cette tech- nique» , affirme Abdessalam Mouahidi, agriculteur à Jorf Malha dans la région de Sidi Kacem. Et d’expliquer que «cette méthode demande moins d’opérations pour la prépara- tion du sol, et donc réduit les coûts. Par la même occasion, les semis sont plantés à une profondeur adéquate et il y a moins de perte des produits». ◆
devrait augmenter pour la campagne 2023/2024 de 11.500 hectares pour atteindre au total 36.000 hectares. Ce niveau reste faible par rapport aux ambitions qui tablent sur un million d’hectares à
Grâce à l’accompa- gnement de l’OCP, les agriculteurs qui ont adopté la technique du semis direct ont réalisé de bonnes récoltes.
l’horizon 2030. «Le programme du semis direct ne peut être déployé à grande échelle dans un laps de temps réduit. Il faut au préalable du matériel et un effort de vulgari- sation auprès des agriculteurs. Les résultats concluants obte- nus par les exploitants qui l’ont adopté, est le meilleur garant pour sa promotion», explique Abderrahim Mouhajir ingénieur agronome. Notons que ce programme cible les cultures les plus prati- quées au Maroc, notamment les céréales et les légumineuses. Mais l’objectif est de l’étendre à d’autres filières à caractère stratégique comme les oléagi- neux ou l’activité sucrière. Techniquement, le semis direct est un système qui ne demande pas un travail préalable du sol comme l’emblavement ou le décompactage. Cette tech- nique permet de préserver le sol contre l’érosion et assurer la rétention de l’humidité en constituant un stock d’eau. «Les ressources hydriques sont mieux préservées à l’inté- rieur du sol qu’à l’extérieur. Cela permettra un approvision-
adoptée par d’autres régions dans le monde, plus particu- lièrement en Europe. Elle a été introduite, il y a quelques années, au Maroc par le minis- tère de l’Agriculture, en parte- nariat avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Limitées en nombre, les parcelles sélectionnées au début ont servi à lancer différentes expériences. Mais la technique va connaitre sa véritable percée dans le cadre du programme Al Moutmir de l’OCP. Ayant donné des résultats concluants, ce programme n’a cessé de se développer au fil des ans. Il y a trois ans, il avait touché 2.000 exploitants implantés dans 76 communes relevant de 18 provinces. Actuellement, le nombre d’ex- ploitants est passé à 4.300 agriculteurs répartis sur 130
L a course à la pro- ductivité et au ren- dement est une réa- lité dans l’agriculture. L’objectif du secteur est de répondre aux besoins de la population qui ne cesse de se développer sous l’effet de l’essor démographique. Il est question d’améliorer la qua- lité et aussi de réduire le coût de production. L’intérêt pour la protection de l’environnement devient une nécessité majeure, particulièrement avec l’appari- tion de l’agriculture intensive. De nouvelles techniques sont apparues pour répondre à tous ces défis, dont notamment le semis direct qui a fait preuve d’efficacité. Cette technique a été dévelop- pée à grande échelle aux États- Unis et au Canada, avant d’être Par C. Jaidani
Le pro- gramme cible les cultures les plus pratiquées au Maroc, notamment les céréales et les légumi- neuses, mais l’objectif est de le déployer dans d’autres filières.
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