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SANTÉ

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JEUDI 30 NOVEMBRE 2023

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fessionnelle couvre la pratique de la télémédecine. En outre, la mise en œuvre de la télé- médecine implique différents inter-

La télémédecine n’a pas la prétention de résoudre tous les problèmes du système de santé, mais elle devrait être une partie intégrante des réformes de ce système pour apporter des solutions à des problématiques bien définies.

venants : le minis- tère de la Santé, la Commission natio- nale de contrôle de la protection des don-

nées à caractère personnel (CNDP), le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) et la Commission de télémédecine. F.N.H. : La télédialyse et la téléimagerie sont de bons exemples de pratique de la télémédecine. Que pou- vez-vous nous dire sur ces exemples. Et quel rap- port entretiennent les patients avec cette nouvelle approche ? Pr I. H. : Dans plusieurs pays déve- loppés, la dialyse a été l’une des premières spécialités à bénéficier de l’apport des avancées techno- logiques, et notamment la télé- médecine. En effet, la télédialyse s’effectue dans des situations par- ticulières, notamment dans des unités de dialyse accueillant des patients relativement bien portants, où les séances sont gérées par le personnel soignant paramédical, ne requérant pas la présence d’un médecin sur place. Ces patients bénéficient de surveillance médicale à distance via la télédialyse. Cette surveillance englobe les paramètres de la machine et ceux du patient. Au Maroc, cette pratique pourrait être bénéfique et serait une solution pour les régions qui souffrent d’une pénurie de néphrologues. L’exemple de la téléimagerie est également intéressant. Il s’agit de l’interprétation de scanners et IRM à distance par des spécialistes, avec un bénéfice certain pour les patients des zones reculées qui ne comptent pas de médecins radiologues. Concernant les patients, leurs per- ceptions vis-à-vis de cette nouvelle approche de médecine novatrice seront conditionnées par la qualité de la sensibilisation et l’information reçues au niveau des structures de soins et à travers les médias. ◆

table, efficient et accessible. Dans ce contexte, la télémédecine serait bénéfique dans un pays comme le nôtre, où l’on note un grand déficit en ressources humaines médicales et paramédicales, une répartition inégale des professionnels de santé sur le terri- toire national. De plus, on assiste à une véritable transition démographique et épidémiologique avec le vieillissement de la population, l’accroissement des maladies chroniques, notamment le diabète, l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et la mala- die rénale chronique qui requièrent de l’expertise, un suivi, des bilans et des consultations régulières et au long cours. Aussi, il existe une transition sanitaire et une demande accrue en soins de santé qui dépasse l’offre exis- tante. Le déploiement du programme d’unités médicales mobiles dans les zones rurales, avec l’intégration de la télémédecine, permettrait à coup sûr de pallier le problème des déserts médicaux et améliorer l’accès des populations désavantagées aux soins en leur évitant des déplacements coû- teux et fatigants. F.N.H. : L'intégration des tech- nologies numériques pour amé- liorer les services de soins revêt une importance capitale à l’ère de la généralisation de l’AMO. En tant que praticienne, quel état des lieux en faites-vous ? Pr I. H. : Comme beaucoup de sec-

teurs, la santé pourrait profiter de la digitalisation, ou ce que l’on appelle e-Santé. Ces pratiques numériques apparaissent de plus en plus comme étant une solution pertinente pour répondre aux défis que doivent rele- ver les systèmes de santé. De nom- breux patients n’ont besoin que d’avis médical lors d’une consultation et non d’actes ni d’hospitalisation. Un avis peut se donner à distance au lieu de déplacer un patient dans des conditions souvent difficiles vers une ville ou un centre universitaire à la rencontre du médecin spécialiste. De plus, la digitalisation en santé a un rôle à jouer dans l’enseignement médical aussi. Certes, la télémédecine n’a pas la prétention de résoudre tous les pro- blèmes du système de santé, mais elle devrait être une partie intégrante des réformes de ce système pour apporter des solutions à des pro- blématiques bien définies. Mais au- delà de la relation soignant-patient, il y a d’autres aspects à considé- rer, notamment la responsabilité du matériel technique (ingénieurs et concepteurs de logiciels); le respect des cadres règlementaires locaux avec la nécessité d’obtention de licence pour les plateformes de télé- médecine. En effet, les médecins ne pourraient pratiquer la télémédecine que s’ils disposent d’une autorisa- tion d’exercer, et doivent s’assurer que leur responsabilité civile pro-

Les médecins ne pourraient pratiquer la télé- médecine que s’ils disposent d’une autorisa- tion d’exercer, et doivent s’assurer que leur respon- sabilité civile professionnelle couvre la pra- tique de la télé- médecine.

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