BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 MARS 2025
Déficit budgétaire Entre réformes et soutiens internationaux Le Maroc s’engage dans un plan ambitieux pour réduire son déficit budgétaire et optimiser ses finances publiques d’ici 2026. Mais les défis restent nombreux, malgré les financements internationaux et les bonnes performances économiques.
promettre ses objectifs de crois- sance. Le pays met également en place une série de mesures visant à élargir l'assiette fiscale, en par- ticulier en luttant contre l'évasion fiscale et en améliorant l'effica- cité du recouvrement des impôts. Cette politique vise à augmenter les recettes publiques sans alour- dir la charge fiscale des citoyens et des entreprises. L'élargissement de l'assiette fiscale permet ainsi de mieux répondre aux besoins croissants de financement public, tout en soutenant la croissance économique. Selon un expert éco- nomiste, «les réformes entreprises par le Maroc ces dernières années ont permis d'améliorer la collecte fiscale et de renforcer la crédibi- lité du pays vis-à-vis des investis- seurs internationaux. Toutefois, le véritable défi reste de concilier la croissance économique avec la maîtrise des dépenses publiques, surtout en période d'incertitude économique mondiale». Ces mesures fiscales viennent compléter les efforts visant à sta- biliser les finances publiques, mais la gestion de la dette publique demeure également un axe straté- gique majeur. Le Maroc s’efforce de réduire sa dette publique en utilisant les recettes fiscales excé- dentaires pour accélérer ce pro- cessus. Cela permettra de rap- procher le niveau d’endettement du pays de celui qu’il connaissait avant la pandémie, une situation qui serait un gage de crédibilité pour les investisseurs et les parte- naires internationaux du Royaume. Dans l’ensemble, la politique budgétaire du Maroc repose sur un équilibre entre maîtrise des dépenses publiques, augmenta- tion des recettes fiscales et inves- tissements stratégiques dans des secteurs porteurs. Ce modèle, accompagné de réformes conti- nues, constitue un pilier pour atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement d’une réduc- tion progressive du déficit bud- gétaire et d'une stabilité macroé- conomique renforcée d'ici 2026. Ce parcours est soutenu par une politique monétaire claire et une gestion proactive des ressources publiques, contribuant ainsi à une croissance durable et inclusive. ◆
Par Gh. Bennani
Le gouvernement veut ramener le déficit budgétaire de 4,1 à 3,6% du PIB d'ici 2026.
L
a gestion des finances publiques du Maroc s'inscrit aujourd'hui dans une dynamique ambitieuse visant à réduire son déficit budgétaire et à renforcer sa stabilité écono- mique. Le gouvernement a pour objectif de ramener ce déficit de 4,1 à 3,6% du PIB d'ici 2026, une démarche qui repose sur une série de réformes et de stratégies éco- nomiques en constante évolution. Cette initiative s’inscrit dans un contexte global marqué par des perspectives économiques pro- metteuses, mais aussi des défis structurels. L'un des moteurs principaux de cette stratégie réside dans l'opti- misation des recettes fiscales. Selon le rapport de politique monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM) de mars 2025, les recettes fiscales ont dépassé les prévisions de 3,5% en 2024, soutenues par la bonne performance des plus gros contribuables et des sociétés cotées. Le dynamisme de l’écono-
mie marocaine, alimenté par des projets d'investissements straté- giques, joue également un rôle crucial dans cette tendance. Ces investissements sont principale- ment orientés vers les secteurs stratégiques comme les infrastruc- tures, l’énergie et l’agriculture, qui viennent soutenir la croissance du pays et, par conséquent, la conso- lidation de la base fiscale. Les réformes entreprises ont per- mis d’alléger la pression sur la Caisse de compensation et de mieux maîtriser la masse salariale de la fonction publique. En 2024, la masse salariale a connu une crois- sance limitée à 3,2% par rapport à l’année précédente, malgré les défis économiques. L’effort pour maîtriser cette masse salariale est d’autant plus crucial que le Maroc s’efforce de maintenir un équilibre budgétaire tout en soutenant ses projets d'investissement et en pré- servant les secteurs sociaux. Dans ce cadre, les récentes
annonces de la Banque mondiale et du FMI sont des signes posi- tifs pour l’économie marocaine. En mars 2025, la Banque mondiale a débloqué un financement de 600 millions de dollars pour sou- tenir les réformes structurelles du Maroc, renforçant ainsi sa capacité à réduire son déficit et à améliorer ses finances publiques. Ce sou- tien financier est un atout majeur, d'autant plus que le pays est éga- lement bénéficiaire d'un décaisse- ment de 496 millions de dollars du FMI, visant à soutenir les politiques économiques en cours. Ces financements internationaux témoignent de la confiance des institutions financières mondiales dans la résilience et la gestion éco- nomique du Maroc, tout en renfor- çant sa capacité à mettre en œuvre ses réformes. Dans un contexte où la croissance mondiale est incer- taine, le Maroc bénéficie de marges de manœuvre accrues pour gérer ses finances publiques sans com-
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