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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 MARS 2025
Climat des affaires La Banque mondiale appelle le Maroc à prioriser les réformes Portée par des indicateurs macroéconomiques rassurants et une résilience affichée face aux chocs, l’économie marocaine poursuit sa trajectoire de reprise. Mais si les fondamentaux tiennent bon, la Banque mondiale insiste sur la nécessité de réformes ciblées pour créer un environnement des affaires plus performant. En effet, dans son dernier bulletin d’informa- tion économique intitulé «Prioriser les réformes pour améliorer le climat des affaires», l’institu- tion financière dresse un état des lieux contrasté. Par D. W.
taires et de services publics, il reste à la traîne sur l’efficacité opérationnelle. Parmi les priorités identifiées : la réduction des coûts de mise en conformité, la simplifi- cation des démarches administra- tives, une meilleure digitalisation, la transparence dans la résolu- tion des litiges et l’achèvement du cadre juridique lié à l’insolvabilité. En s’inspirant des meilleures pra- tiques internationales, le rapport propose des pistes pour hiérar- chiser les réformes et maximiser leur impact. En filigrane, la Banque mondiale adresse un message clair : le Maroc dispose d’atouts solides, mais doit transformer l’essai en modernisant son climat des affaires. ◆ L e haut-commissariat au Plan a récemment présen- té à Rabat, en partenariat avec ONU Femmes et l’Union européenne, les résultats de trois études consacrées à l’autonomi- sation économique des femmes. Les conclusions sont sans appel : une approche intégrée de l’égalité des genres permettrait d’augmenter de 9 points la par- ticipation féminine à l’emploi et de faire croître le PIB de 3% d’ici 2035. Plus marquant encore, une meilleure inclusion des femmes rurales générerait un gain éco- nomique de 25,3 milliards de dirhams, soit 2,2% du PIB. Celles-ci restent confrontées à une triple exclusion : emploi non rémunéré, faible accès aux ser- vices publics essentiels et obs- tacles à la propriété foncière et au financement. A noter que ces études ont permis de compléter plusieurs indicateurs liés aux Objectifs de développement durable (ODD), mettant en lumière l'interdépen- dance entre égalité des genres, développement économique et résilience sociale. ■ Leur inclusion pourrait générer un gain de 25,3 Mds de DH Femmes rurales
Parmi les priorités identifiées par la Banque mondiale, il y a la simplification des démarches admi- nistratives.
A
près un ralentissement du PIB à 3,2% en 2024, en grande par- tie à cause de la sécheresse, la croissance devrait atteindre 3,6% en 2025, portée par un rebond agricole (+4,5 %) lié aux dernières précipitations. La croissance non agricole, elle, devrait légèrement marquer le pas à 3,5%, en raison d’effets de base. L’inflation, revenue à un niveau nor- matif, a permis à Bank Al-Maghrib d’assouplir sa politique monétaire. Le déficit du compte courant reste contenu, alimenté par des inves- tissements directs étrangers en hausse, preuve de la confiance des investisseurs. Et malgré des pres- sions sur les finances publiques, le ratio dette/PIB poursuit sa décrue. L’équation sociale, en revanche, demeure délicate. Le choc infla- tionniste a entamé le pouvoir
d’achat des ménages marocains. Et « bien que les marchés du travail urbains se soient améliorés, avec environ 162 000 emplois créés en 2024 », la dynamique reste insuf- fisante. En effet, le marché du travail peine à absorber une popu- lation active en hausse de plus de 10% sur la dernière décennie, alors que l’emploi n’a progres- sé que de 1,5%. Le faible taux de participation des femmes et les séquelles post-Covid pèsent encore lourd. Dans ce contexte, la Banque mondiale insiste sur l’urgence de réformes structurelles. « Les pers- pectives économiques du Maroc restent robustes, caractérisées par une inflation maîtrisée, une position extérieure solide, une trajectoire régulière vers l'assai- nissement budgétaire et un ratio
dette/PIB stable. La poursuite de réformes structurelles pour répondre aux chocs récents et aux défis liés à l’emploi, notam- ment ceux auxquels sont confron- tés les jeunes marocains, demeure essentielle pour soutenir la crois- sance économique. Cela néces- sitera des améliorations ciblées de l’environnement des affaires », souligne Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur de Division pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale. Des marges de progrès Un chapitre spécial du rapport est justement consacré au climat des affaires, s’appuyant sur les ensei- gnements du rapport Business Ready 2024. Si le Maroc surper- forme les pays à revenu équivalent en matière de cadres réglemen-
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