ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 MARS 2025
même mobiliser des ressources aussi importantes que celles du Maroc. Cela prouve qu’il existe des pro- blèmes de gouvernance chez nous ou de choix stratégiques. Il faut réorienter nos ressources vers ces secteurs d’une façon prioritaire. Dans le long terme, c’est un investissement porteur qui peut avoir des effets remar- quables sur le développement» , indique Abdellah Bouanou, pré- sident du groupe parlementaire du Parti de la justice et du déve- loppement (PJD). Un avis que partage Rachid Hamoumi, président du Parti du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui pointe du doigt l’action du gouvernement et leurs pro- grammes qui ne sont pas homo- gènes. «Ils connaissent quelques rup- tures dans leurs programmes ou des déphasages par rapport aux objectifs fixés. Le ministère de l’Education nationale figure parmi les départements les plus budgé- tivores, mais cela ne nous a pas empêché d’accuser une déperdi- tion scolaire notoire, surtout chez les jeunes filles dans le monde rural. Il faut préciser aussi que la formation des étudiants est le plus souvent inadaptée aux besoins du monde du travail. Nous soutenons l’Etat social, mais ce méga-chantier doit être en adéquation avec les attentes de la population. Pour le réussir, il faut non seulement mobiliser plus de ressources budgétaires, mais surtout veiller scrupuleusement à la bonne exécution des diffé- rentes orientations». Hamoumi tient à préciser qu’ «il existe un lien très étroit entre développement humain et crois- sance économique. La création de richesses permet de créer des emplois et d’améliorer le niveau de vie. Encore faut-il assu- rer une meilleure répartition des richesses. A ce sujet, nous avons toujours prôné un système fiscal juste, équitable et efficient pour installer une justice sociale. Les mécanismes qui existent actuel- lement sont dépassés et il faut absolument les moderniser». ◆
Développement humain Le Maroc peine à décoller
Sa position mondiale reste quasi inchangée, tandis que des pays comparables avancent. La stratégie de conception et de mise en œuvre des programmes mérite une refonte en profondeur.
Par C. Jaidani
Les retards enregistrés au niveau du développement humain sont concentrés pour la plupart dans le monde rural.
D
ans quelques jours, le nouveau classement mondial du dévelop- pement humain pour l’année 2025 sera rendu public. Mais il serait illusoire d’en attendre un bond spectaculaire pour le Maroc. Car si les initiatives visant à améliorer les conditions de vie des citoyens se multiplient, elles peinent encore à produire des résultats tangibles sur les indicateurs internationaux. Le dernier rapport en date plaçait le pays au 120 ème rang mondial, selon l’Indice de développement humain (IDH). Un score qui reste loin derrière ceux enregistrés par la plupart des pays du Maghreb. Exceptée la Mauritanie (157 ème ), le Maroc est devancé par la Tunisie (101 ème ), l’Algérie (103 ème ) et la Libye (92 ème ). Ces écarts traduisent un retard persistant sur plusieurs fronts essentiels. Pour rappel, l’IDH est un indica- teur composite qui mesure les avancées à long terme dans trois
dimensions majeures : d’abord, une vie longue et en bonne santé, estimée notamment à travers l’es- pérance de vie à la naissance. Ensuite, l’accès à l’éducation, c’est-à-dire le niveau d’instruction et de formation de la population. Enfin, le niveau de vie, évalué à travers le revenu national brut par habitant. Pour espérer améliorer significa- tivement sa position, le Maroc devra non seulement repenser en profondeur ses politiques publiques, mais surtout revoir sa Le Maroc a besoin d’une volonté politique pour installer une véritable justice sociale au niveau des secteurs clés comme l’enseignement, la santé, l’habitat et l’emploi.
manière de concevoir et de piloter les programmes en matière de développement humain. «Le Maroc a besoin d’une volonté politique pour installer une véri- table justice sociale au niveau des secteurs clés comme l’en- seignement, la santé, l’habitat et l’emploi. Cette volonté doit se baser en priorité sur la lutte contre les inégalités sociales à travers une meilleure répartition des richesses. Il faut assurer par la même occasion la même qua- lité de service dans ces secteurs pour tous les citoyens, et non selon leur catégorie sociale ou leur emplacement géographique. Nous avons dépensé des sommes colossales pour ces mêmes secteurs sans pour autant atteindre les résultats escomptés, au moment où les autres pays gagnent du terrain. Certains qui occupaient le bas du classement comme le Rwanda ou l’Éthiopie ont fait des pas de géant sans
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