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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 30 AOÛT 2024
BOURSE & FINANCES
F.N.H. : Le secteur bancaire a-t-il un rôle à jouer pour accompagner ce secteur ? L. E. A. : Les banques peuvent apporter leur contribution à trois niveaux : 1- au niveau du financement des IMF en appor- tant davantage de concours financiers à ces dernières pour développer leur acti- vité et toucher plus de clients et de ter- ritoires; 2- au niveau des taux d’intérêt : tout en tenant compte des risques, les banques sont appelées à consentir des
troduire quelques observations. S’il n’y a aucun doute que le secteur de la microfi- nance a pu se faire une place dans le sys- tème financier national et sert un nombre non négligeable de clients, il y a lieu de savoir que les microcrédits dépassent à peine 0,8% de l’encours des crédits ban- caires, contre 7% en Amérique latine et 5% en Afrique subsaharienne (source : Peter MCConaghy, «Développer la microfinance dans les pays arabes» . Blog Banque mondiale, 29 août 2023). Sur un autre plan, le potentiel de déve- loppement des différents secteurs écono- miques (petite et micro-agriculture, arti- sanat, pêche, services, commerce…) et de la population que la microfinance peut toucher et servir, est énorme. Un long che- min reste à parcourir par la microfinance au Maroc pour pouvoir mieux exploiter ce grand potentiel. F.N.H. : Quels sont les éléments sur lesquels il faut capitaliser pour développer ce secteur ? L. E. A. : Pour insuffler une dynamique au secteur et lui permettre de jouer véritable- ment un rôle de vecteur d’inclusion écono- mique et financière de larges couches de la population, il faut entreprendre un certain nombre d’actions allant dans différentes directions : • renforcer les dispositifs d’évaluation des dossiers de crédit avant et après l’octroi de ce dernier. Cela est de nature à aider à bien connaître sa clientèle et mieux maîtriser les risques; • accélérer la transformation des AMC en Institutions de micro-finance (IMF) offrant à la clientèle d’autres produits dont notam- ment la collecte de l’épargne (dépôts), la micro-assurance, le transfert des fonds, le conseil à la clientèle. Cela va permettre aux IMF d’améliorer considérablement leur activité et leurs résultats ainsi que leur contribution au développement; • faire bénéficier les IMF d’un régime fiscal approprié tenant compte de la dimension des risques qu’elles supportent; • revoir la réglementation relative aux créances en souffrance et augmenter la durée de la radiation des créances; • améliorer la formation du personnel et contribuer à l’éducation financière des clients; • renforcer le fonds de garantie des prêts des institutions de microfinance; • couvrir les communes non touchées par les IMF et plus particulièrement celles disposant d’un fort potentiel en matière de création d’activités génératrices de reve- nus.
prêts aux IMF à des taux d’intérêt préfé- rentiels pour pouvoir à leur tour accorder des crédits à leurs clientèles à des niveaux supportables; 3- pour les banques ayant leurs IMF, étendre leur réseau aux com- munes non touchées et disposant d’un fort potentiel en matière de création d’activités. Il n’est pas difficile de montrer que les banques finiront par gagner de l’argent à la suite de cette participation car les fonds prêtés aux IMF serviront dans une bonne proportion à l’achat de matières premières,
de matériel et d’équipements et autres intrants auprès de leurs fournisseurs. Or, ces derniers, du moins une grande partie d’entre eux, sont des clients des banques. Ces dernières profitent bien des opérations qu’engagent ces clients avec elles, aussi bien en termes de dépôts (ressources gratuites pour les banques) qu’en matière de crédits. ◆ (1) (BM : MIX Microfinance World : analyse de la microfinance et rapport comparatif dans le monde arabe en 2010).
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