33
FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 30 AOÛT 2024
ECONOMIE
F.N.H. : Faut-il mettre en place une stratégie nationale de vac- cination contre Mpox au Maroc, et si oui, quelles seraient les populations prioritaires ? Dr T. H. : À l'heure actuelle, une stra- tégie nationale de vaccination contre Mpox au Maroc n'est pas envisagée. Les experts s'accordent à dire que si les pays riches soutiennent les pays africains touchés par le virus, la propagation mondiale peut être évi- tée. Cependant, même dans les pays affectés, une vaccination de masse n'est pas recommandée. Seules cer- taines populations à risque, comme les professionnels de santé ou les régions particulièrement touchées, devraient être vaccinées. Le Maroc est encore loin d'une cam- pagne de vaccination généralisée. Il existe des vaccins autorisés en Europe et aux États-Unis, mais leur production reste limitée. L'OMS tra- vaille à augmenter la capacité de production, mais pour l'instant, une large campagne de vaccination n'est ni médicalement justifiée ni logisti- quement faisable. F.N.H. : Le Maroc a-t-il renforcé les contrôles aux frontières et les protocoles de quarantaine pour empêcher l'importation de nouvelles souches de Mpox ? Dr T. H. : Les protocoles sanitaires aux frontières ont été renforcés, mais il est important de comprendre que ces mesures ne peuvent pas empê- cher complètement l'entrée du virus. L'objectif principal des contrôles aux frontières est de détecter les cas de Mpox le plus tôt possible et de sen- sibiliser les voyageurs à l'importance de signaler tout symptôme suspect. Ces mesures de santé publique – détection précoce, dépistage, isole- ment des cas positifs, prise en charge des contacts – sont essentielles pour contrôler l'épidémie. Elles permettent souvent de contenir une épidémie sans avoir recours à une vaccination de masse, qui n'est pas toujours nécessaire. F.N.H. : En cas d'augmenta- tion des cas, le système de santé marocain est-il suffisam- ment préparé en termes de ressources, d'équipements, et de personnel pour faire face à
une possible recrudescence de l'épidémie ? Dr T. H. : Le système de santé maro- cain a acquis une solide expertise dans la gestion des crises sanitaires, y compris les épidémies comme celle du Covid-19. Le pays dispose de ressources humaines, logistiques et matérielles suffisantes pour faire face à une éventuelle recrudescence des cas de Mpox.
En cas de besoin, le secteur public, privé, et militaire de la santé coo- pèrent étroitement, soutenus par les autorités territoriales qui mettent à disposition leurs capacités logis- tiques. Le Maroc a également l'expé- rience de campagnes de vaccination réussies, ce qui peut être mobilisé en cas d'urgence. Le Mpox n'est pas un virus nouveau, et contrairement au Covid-19, il ne
nécessite pas de ressources aussi intensives comme l'oxygène ou des lits de réanimation. Le Maroc est donc bien préparé à gérer une aug- mentation des cas sans grande dif- ficulté. La question de la vaccination reste ouverte, dépendant de l'évolu- tion de l'épidémie et de la disponibi- lité des doses, mais pour le moment, la prise en charge des patients est bien assurée. ◆
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker