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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 30 AOÛT 2024
SOCIÉTÉ
dos psy affirment qu’ils ont le remède contre la dépression, la bipolarité, la schizophrénie, les psychoses, l’hystérie… Avec une aisance désar- mante, ils sont très nombreux à affirmer « qu’on peut guérir toutes les pathologies men- tales avec la volonté. Pour tous ces faux médecins, il suffit de boire des tisanes et de faire des stages de yoga, de silence, de fou rire, des diètes pour en finir avec la schizophrénie. C’est un pur mensonge de faire croire à des personnes qui souffrent d’une pathologie aussi grave en buvant de la camomille. Pour accompagner une per- sonne qui souffre de dépres- sion ou d’un quelconque trouble associé, il faut une réelle prise en charge médi- cale, par un psychiatre, qui a de l’expérience et qui connaît son métier. On ne peut d’au- cune façon s’improviser psy- chiatre », souligne Rachid Ait Oufkir, psychologue clinicien et psycho éducateur. Pourtant, faites un tour sur Instagram et d’autres réseaux sociaux et vous allez être choqués ! Des indi- vidus, comme vous et moi, qui n’ont fait aucun début de cours en médecine, pro- posent, sans sourciller, des soins à des personnes qui sont en souffrance. Ces char- latans sévissent, donnent des conseils, affirment des contre-vérités et vont encore plus loin en conseillant aux gens d’éviter d’aller chez les psychiatres, que les médica- ments ne sont pas bons et que nos ancêtres soignaient les troubles mentaux avec de la menthe et du thym ! Certains demandent même à leurs victimes d’arrêter tous les traitements et de faire de la respiration et de la médita- tion pour sortir de la dépres- sion ! De tels conseils ont de terribles conséquences. Tous les spécialistes en psychiatrie le disent : on ne peut prendre
sociaux, sans diplôme, sans patente, sans ICE, sans TVA, sans cadre juridique, sans contrôle, sans Conseil de l’ordre… Les dégâts sont incroyables : des intoxica- tions graves, des personnes qui ont fini aux urgences parce qu’elles ont ingurgité ces mélanges prescrits par leur faux médecin du Net, des dégâts physiologiques chroniques, comme la calvitie après avoir suivi un traitement conçu par telle ou telle fausse spécialiste des cheveux, des tâches noires sur le visage, après avoir appliqué des crèmes toxiques, des vomis- sements, des saignements. Sans parler du pire, comme le cas de cette jeune fille qui a vu toute la peau de son corps perdre sa pigmentation parce qu’elle a suivi les conseils de quelqu’un sur les réseaux sociaux qui conseillait aux jeunes filles d’appliquer une mixture dangereuse sur toute la peau pour la rendre plus blanche et plus éclatante de beauté. Résultat : des drames et des risques importants pour sa santé et pour sa vie. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces individus sont passibles de lourdes peines de prison. Les lois sont claires: personne ne peut conseiller ni prescrire à qui que ce soit un médica- ment ou tout autre substance s’il n’est pas médecin, auto- risé à exercer, dans le cadre d’un cabinet ou d’un centre hospitalier reconnu par les autorités de tutelle. Dans la longue série des dérives sur les réseaux sociaux, il y a un phéno- mène qui fait beaucoup de victimes dans une débauche de conseils prodigués par de faux psychiatres qui se sont auto proclamés toubibs sans avoir aucune qualification ni aucune compétence scien- tifique. Certains prétendent avoir le secret ultime pour aider les gens à dépasser leurs pathologies. Ces pseu-
diffamer, est-elle sanctionnée par la même peine susmen- tionnée. Au-delà de la pornographie, de la pédophilie, du harcèle- ment sexuel et autres manipu- lations de masse sur Internet, arrêtons-nous sur tous ces individus qui se répandent en vidéos sur les réseaux en donnant des recettes, des ordonnances médicales, des conseils, prescrivant des plantes, des baumes, des pro- duits chimiques inconnues de la science et de la médecine. Chacun y va de sa science infuse : on diagnostique, on évalue, on fait les analyses dans sa tête, virtuellement ou par Bluetooth, puis on tranche dans le vif : tel médi- cament pour telle maladie, telle herbe pour telle patho- logie, tel mélange pour tel autre pépin de santé. Ce sont de véritables cabinets médi- caux officiant sur les réseaux
de la diffamation ou de l’in- jure, même si ladite publi- cation est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non- expressément nommés, mais dont l’identification est ren- due possible par les termes de discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés ainsi que des contenus publiés, reproduits ou radiodiffusés» . Il faut aussi savoir que la loi marocaine, telle qu’elle est aujourd’hui, permet éga- lement de lutter contre la désinformation, en pénalisant la distribution « par des sys- tèmes informatiques » d’un montage composé de paroles ou de photographies d’une personne, sans son consen- tement. Aussi la propagation de fausses allégations ou de faits mensongers, en vue de porter atteinte à la vie pri- vée des personnes ou de les
Ces charlatans sévissent et donnent des conseils aux gens d’arrêter tous les trai- tements et de faire de la res- piration et de la méditation pour sortir de la dépression !
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