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VENDREDI 30 AOÛT 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
SOCIÉTÉ
tue un piège terrible dans lequel tombent tous les enfants attirés par les images et par le flux des vidéos, comme c’est le cas depuis l’éclate- ment de la guerre en Ukraine et le génocide à Gaza. Les vidéos présentent des mômes en chérubins, en séraphins et en anges martyrs. Le message est clair : présenter les petits en anges sacrifiés en les inci- tant insidieusement au martyr. Ils deviennent dans d’autres vidéos des anges soldats de Dieu envoyés sur terre pour être meurtris et punir les méchants tueurs. Arriver à un tel degré de manipulation en utilisant des gamins est non seulement un crime en soi mais la pire des manières de montrer toute la bassesse humaine aujourd’hui. « Le procédé est vieux comme le monde, mais les réseaux sociaux ont cet effet loupe qui fait que nous voyons des mil- lions de vidéos circuler avec cette thématique de l’ange martyr. Il n’y a pas pire comme exploitation des thèmes du sacrifice. Surtout pour mani- puler l’opinion publique en temps de guerre et de conflit. Pour certains, utiliser ces images et ces contenus va plus loin en incitant au mar- tyr des enfants comme arme de persuasion massive. C’est le même principe de l’enfant soldat en Afrique et en Asie, mais en jouant sur l’idéolo- gie religieuse », précise Sabrine Al Kaoun, pédo psychologue et thérapeute. Elle ajoute que dans une société comme la nôtre, ce phénomène est répandu et commenté en masse parce qu’il y a « chez nous une profonde inclination pour la tragédie impliquant l’enfant sacrifié pour sauver la société ». Pour la spécialiste, la respon- sabilité incombe aux parents qui doivent éviter «de donner ces gadgets à leurs enfants pour leur éviter ces trau- matismes qui peuvent être dangereux pour leur santé mentale» . ◆
un traitement et l’arrêter à sa guise. Les effets peuvent être lourds et dangereux. Toutes ces informations pré- fabriquées circulent sur les différents réseaux sociaux. Des données politiques, des statistiques économiques, des chiffres de la finance, des rapports, des enquêtes scientifiques, des publications d’ONG, des analyses géopoli- tiques, des essais cliniques…, tout un flux de documents qui parfois peuvent paraître offi- ciels alors qu’ils ne le sont pas du tout. Nous l’avons vu avec les don- nées militaires sur les ventes d’armes à l’Algérie, qui ont été revus à la baisse alors que la réalité dépasse de loin la fic- tion, puisque Alger a dépensé plus de 30 milliards de dollars en achats d’armes cette année.
C’est le cas pour les livrai- sons d’avions de chasse, de chars, de drones, de missiles et autres artilleries lourdes pour l’Ukraine. C’est le cas pour Taïwan et son armée face aux menaces chinoises avec des publications statistiques qui font dans la désinformation pure et simple sous couvert de fuites incontrôlables. C’est le cas pour Israël avec pas moins de 17 rapports mili- taires depuis le début du géno- cide à Gaza, avec des dizaines de documents qui expliquent pourquoi telle cible a fait l’objet de dégâts collatéraux, pour- quoi telle zone a été détruite, pourquoi l’eau a été coupée dans toute la bande de Gaza, pourquoi la famine fait rage au milieu des Palestiniens… justifiant, données fabriquées à l’appui, la position de Tsahal face aux chiffres de la commu- nauté internationale. C’est le cas avec les données sur le Covid, sur la variole simienne, qui apparaît à la fin de l’été pour préparer la ren- trée 2025. C’est le cas des chiffres sur le sida, le cancer, le
paludisme et d’autres maladies annoncées par l’OMS. C’est le cas pour l’état de santé de la finance mondiale en prévision de l’année 2030. C’est le cas des publications sur les res- sources naturelles sensibles dans le monde aujourd’hui, avec le pétrole, le gaz, l’ura- nium, le cobalt et les terres rares en premier lieu. La liste des documents fuités est longue. Elle peut faire l’objet de milliers de volumes, chaque année, avec des relais détail- lés sur les réseaux sociaux pour semer la confusion au sein même de la communauté scientifique qui se penche des- sus. Quant aux internautes et autres adeptes des réseaux sociaux, imaginez l’état des neurones ! Mais il y a encore pire. Quand il s’agit d’adultes consentants et conscients de ce qu’ils choi- sissent de voir, on peut à la limite comprendre toute cette permissivité sur les réseaux sociaux. Mais quand il est question d’enfants, laisser une telle quantité de jeux dange- reux circuler sur le net consti-
Laisser une telle quantité de jeux dan- gereux circuler sur le net constitue un piège terrible dans lequel tombent tous les enfants attirés par les images et par le flux des vidéos.
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