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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 30 AOÛT 2024

DEVELOPPEMENT DURABLE

l’eau. Un plan qui permettrait d’éviter la déperdition d’1 milliard de m 3 d’eau qui vont dans la mer et dans les océans chaque année. Le projet d'in- terconnexion des bassins hydrauliques du Sebou et du Bouregreg mis en œuvre pour répondre aux besoins grandis- sants en eau de la zone côtière Rabat-Casablanca en est un exemple palpable. Grâce à ce transfert des eaux, environ 340 Mm 3 de ressources hydriques, qui se perdaient dans la mer au cours de l’année hydrologique 2022-2023 sont désormais utili- sées pour approvisionner cette zone côtière. En second lieu, le projet de dessalement de l’eau de mer est un plan ambitieux à l’hori- zon 2030. Il devra assurer l’ap- provisionnement du pays en eau potable et en eau d’irriga- tion à hauteur de 50% avec une moyenne annuelle de 1,7 mil- liard de m 3 . A titre d’exemple, la station de dessalement d’eau de mer de Safi joue un rôle vital dans l’approvisionnement de la ville en eau potable. Ce projet a, en effet, permis de fournir 40 millions de m 3 d’eau par an, dont 15 millions de m 3 pour la ville, lui assurant ainsi l’appro- visionnement progressif en eau depuis août 2023, et la satis- faction à 100% de ses besoins à compter de février 2024. A l’horizon 2026, le volume d’eau dessalée à l’échelle de la ville de Safi devrait atteindre 30 mil- lions de m 3 par an et 20 millions de mètres cubes pour l’usage industriel, dans la perspective d’approvisionner l’ensemble de la région de Marrakech-Safi dans les années à venir. D’autres stations de des- salement sont en cours de construction dans plusieurs villes, notamment celle de Casablanca avec, à terme, une capacité annuelle de pro- duction de 300 millions de m 3 d’eau, qui sera la plus grande station de dessalement d’eau de mer en Afrique. ◆

 Selon la BAD, aujourd'hui la dotation annuelle en eau par habitant dans le Royaume est légèrement supérieure à 600 m 3 , soit quatre fois moins qu’il y a 60 ans.

ministère de l’Equipement et de l’Eau avait lancé en avril dernier une large campagne incitant les citoyens à la préservation de la ressource hydrique pour une utilisation plus rationnelle. 4 mois après, bien que la réalité du stress hydrique soit connue de la population, les habitudes de rationalisation dans l’uti- lisation de cette denrée rare restent tendancieuses. D’un côté, la mesure prise par les maires de certaines villes à l’instar de Casablanca au sujet de la fermeture pendant 3 jours ouvrables des hammams et stations de lavage automo- biles, conduit à une meilleure application de cette rationa- lisation par les acteurs des- dites structures et aussi par les citoyens qui s’y rendent. «Le lavage de voitures consomme beaucoup d'eau, c'est certain. Nous avons été

a alerté sur l’éventualité de coupures d’eau dans certains quartiers du sud de la ville. Deux projets aux potentiels salvateurs De jour en jour, le Maroc redouble d’efforts en accélé- rant les travaux de réalisation de deux grands projets ayant pour objectifs d’apporter une solution efficace et efficiente à cette urgence hydrique. Il s’agit en premier lieu de la généralisation du transfert d’eau des bassins hydrauliques via le projet de l’autoroute de

obligés de réduire nos jours d'ouverture à trois par semaine. Cela affecte directement nos revenus, mais nous n'avons pas le choix. Nous devons tous faire un effort pour préserver l'eau, sinon la situation pour- rait empirer.», déclare Karim Lahlou, responsable d'une station de lavage automobile situé dans le quartier Oulfa à Casablanca. D’un autre côté, le citoyen lambda dans son environne- ment restreint, semble négli- ger l’ampleur de la crise. Le comportement quotidien reste souvent inchangé : longues douches, arrosage des jardins, etc. Par conséquent, cette uti- lisation irrationnelle contribue à l’augmentation de la demande en eau, et met une pression sur les réserves d’eau. Cette situation a poussé Nabila Rmili, maire de Casablanca,

Nous ne pouvons plus aborder la question de l’eau comme à l'aube de l'indépendance dans les années 60. Aujourd'hui, nous devons développer une nouvelle vision, axée à la fois sur l'offre et la demande en eau.

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