l’Espagne ou le Portugal, mais trouve leur usage illégal au Maroc. Ce genre d’incohérence pourrait nuire à l’image du pays et à la flui- dité du transport des touristes».
millions de touristes en 2030, avec une prévision de 30 millions d’ici 2035» , fait savoir l’économiste. Force est de constater que l’im- pact du Mondial 2030 ne se limi- tera donc pas à l’année de l’événe- ment, mais favoriserait une dyna- mique économique à long terme, soutenue par les infrastructures, la promotion du tourisme et la croissance de nouveaux secteurs d’activités. En ce qui concerne les principaux enjeux de l’accueil de la Coupe du monde, Jadri considère qu’il est impératif que le Royaume moder- nise son réseau de transport, en particulier en ce qui concerne les taxis et les applications de trans- port. «Actuellement, les taxis maro- cains, dans leur forme tradition- nelle, ne répondent pas aux attentes des touristes internationaux, en particulier ceux venant d’Europe et d’Asie, qui sont habitués à des services modernes comme Uber, Careem ou InDrive. Il est donc essentiel de régulariser et d’enca- drer l’utilisation des applications de transport au Maroc, afin d’assu- rer une expérience homogène pour les visiteurs, quel que soit le pays où ils se trouvent. Il serait incohérent qu’un spectateur puisse utiliser ces applications dans des pays comme
colossaux» , précise Jadri. D’après lui, il serait donc temps d’envisager une exploitation durable et diversifiée de ces infras- tructures. «Plutôt que de les lais- ser fermées une grande partie de l’année, il serait pertinent de les transformer en espaces ouverts et vivants tout au long de la semaine. Ces stades pourraient intégrer des commerces (malls), des restau- rants, des cafés, des espaces de jeux, des bibliothèques et des salles de conférence, tout en accueillant des événements culturels et artistiques (concerts, expositions, etc.). Ce modèle permettrait non seulement de maximiser les retombées éco- nomiques des infrastructures spor- tives, mais aussi d’offrir des lieux de rencontre et de culture pour la population locale, tout en attirant un tourisme tout au long de l’an- née», détaille-t-il. En somme, la Coupe du monde 2030 sera un tournant pour l’éco- nomie marocaine. Elle servira de moteur pour moderniser les infrastructures du pays, créer des emplois durables, stimuler la croissance et offrir au Maroc une visibilité internationale renforcée, positionnant le pays parmi les destinations les plus attractives à l’échelle mondiale.
Une exploitation durable de ces infrastructures permettrait d’offrir des lieux de rencontre et de culture pour la population locale.
Exploitation durable des infrastructures
Un autre aspect fondamental à repenser, selon cet expert, reste l’exploitation des infrastructures sportives. De fait, des investisse- ments massifs sont en cours pour construire et rénover des stades à travers le pays, comme le stade Hassan II de Benslimane, qui va nécessiter plus de 5 milliards de dirhams d’investissements. Toutefois, «il est incompréhen- sible que ces infrastructures, une fois l’événement passé, restent sou- vent inutilisées pendant de lon- gues périodes, n’accueillant que quelques matchs par mois, comme ceux du WAC ou du Raja. Ce modèle d’exploitation, basé essentiellement sur l’événementiel ponctuel, est loin d’être optimal et ne permet pas de rentabiliser ces investissements
En 2030, la combinaison de l’événement sportif et des réformes économiques permettra au Maroc de connaître une croissance exceptionnelle.
103 HORS-SÉRIE N°48 / FINANCES NEWS HEBDO
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