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CAN 2025 - M ONDIAL 2030

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Une diplomatie économique en marche

nariats public-privé et maximiser les retombées. Toutefois, l’ambition maro- caine ne sera pas sans défis. Simplification administrative, transparence dans l’attribution des marchés et mise en place d’un cadre juridique clair seront indispensables pour rassurer les investisseurs. Tahiri rappelle éga- lement que «maintenir ces infras- tructures sur le long terme et les intégrer dans un plan de déve- loppement durable sera détermi- nant» . Si le défi est colossal, le poten- tiel est tout aussi immense. En accueillant la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, le Maroc ne joue pas seulement une carte sportive, mais une véritable stra- tégie économique. Comme le résume Said Tahiri, «le retour sur investissement, tant économique que social, pourrait être significa- tif, à condition de capitaliser sur cette dynamique pour positionner durablement le Maroc comme un acteur incontournable sur la scène internationale» . Pour le Royaume, c’est une chance historique de transformer la ferveur sportive en moteur de croissance économique. Mais comme dans tout grand match, c’est l’exécution qui fera la diffé- rence.

En accueillant la CAN 2025

pées du Royaume est indéniable. En délocalisant certaines activités vers le Sud ou des zones rurales, le Maroc pourrait générer un équi- libre régional, tout en renforçant la marque «Maroc» . «Ces infras- tructures modernes attireront aussi d’autres investisseurs, géné- rant des emplois directs et indi- rects et favorisant des transferts de savoir-faire» , ajoute l’économiste. Le sport est une porte d’entrée, mais l’impact dépasse largement le cadre des stades. L’industrie touristique, galvanisée par l’af- flux de supporters et de visiteurs internationaux, pourrait enre- gistrer des recettes spectacu- laires. Les estimations, inspirées d’exemples comme l’Afrique du Sud en 2010, placent les retom- bées économiques du Mondial 2030 entre 50 et 70 milliards de dirhams. «À long terme, ces IDE pourraient augmenter le PIB annuel du Maroc de 1 à 2%, avec une créa- tion estimée à 150.000 emplois directs et 500.000 emplois indi- rects» , estime Tahiri. Et les oppor- tunités ne manquent pas pour les startups locales, particulièrement dans les technologies vertes, les solutions de billetterie numé- rique ou encore les applications de gestion de flux.

Le choix de co-organiser la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal renforce par ail- leurs la diplomatie économique du Royaume. Cette alliance stra- tégique pourrait attirer des IDE croisés entre l’Europe et l’Afrique, notamment dans les infrastruc- tures transfrontalières ou les ser- vices financiers. «Une campagne de promotion ciblée, impliquant l’AMDIE et l’ONMT, est essentielle pour maximiser ces opportunités» , insiste Tahiri. L’envergure des projets à venir place les institutions financières marocaines au cœur de cette transformation. «Il est prévu d’émettre des obligations vertes pour financer des infrastruc- tures durables et structurer des prêts syndiqués pour les projets majeurs», explique Tahiri. En outre, leur rôle de conseil auprès des investisseurs étrangers sera crucial pour sécuriser les parte-

et la Coupe du monde 2030, le Maroc ne joue pas seulement une carte sportive mais une véritable stratégie économique.

Les estimations, inspirées d’exemples comme l’Afrique du Sud en 2010, placent les retombées économiques du Mondial 2030 entre 50 et 70 milliards de dirhams. d’exem

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°48 28

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