long terme pourraient être significatifs. D’abord, pour l’économie nationale puisqu’il est prévu d’avoir une accé- lération de la croissance économique grâce à des secteurs comme le tourisme, l’immobilier et les services. Les infras- tructures modernes attireront également d’autres investisseurs. • Le développement local à travers la création d’emplois directs et indirects dans les régions hôtes; amélioration des compétences locales grâce aux transferts de savoir-faire. • Et le renforcement de la marque «Maroc» à travers une meilleure visibilité internationale qui pourrait positionner le pays comme une plaque tournante pour d’autres événements sportifs et économiques. Selon des études comparables avec de précédentes éditions, le Mondial 2030 pourrait générer des recettes écono- miques de 50 à 70 milliards de dirhams grâce au tourisme, à la billetterie et aux droits TV. À long terme, ces IDE pourraient aug- menter le PIB annuel du Maroc de 1 à 2%, une création estimée à 150.000 emplois directs et 500.000 indirects dans des secteurs liés aux événements. De
et télécommunications ne sont pas en reste, puisque la transition vers une cou- verture 5G complète dans les grandes villes pourrait nécessiter des investis- sements à hauteur de 2 à 3 milliards de dirhams. Je rappelle aussi que le tou- risme sportif contribue indirectement à d’autres secteurs économiques, géné- rant un effet multiplicateur sur l’éco- nomie locale qui peut s’étaler sur plu- sieurs années et créer une dynamique vertueuse pour le développement éco- nomique et social du pays. A noter que le marché mondial du tou- risme sportif était évalué à environ 600 milliards USD en 2022 et devrait croître autour de 16,5% par an, pour atteindre près de 1.800 milliards USD d’ici 2032. Les événements comme les Jeux olym- piques ou les Coupes du monde attirent, à eux seuls, des millions de visiteurs internationaux. Par exemple, la Coupe du monde 2018 en Russie a attiré plus de 3 millions de visiteurs, générant des recettes touristiques directes significa- tives. L’Afrique du Sud est un exemple phare avec le Mondial 2010, qui a généré environ 4 milliards USD de retombées économiques. Avec des événements comme la CAN 2025 et le Mondial 2030, le Maroc vise à renforcer sa position en tant que desti- nation clé pour le tourisme sportif. Cela se traduirait par une augmentation des arrivées touristiques potentielles de 3 à 5 millions de visiteurs supplémentaires. Je pense surtout que le retour écono- mique et social global qui devrait décou- ler de ces investissements est indéniable. F. N. H. : Quel rôle les institutions financières maro- caines pourraient-elles jouer dans le financement des infrastructures nécessaires pour accueillir la CAN et la Coupe du monde ? S. T. : Il est juste fondamental. Les ins- titutions financières marocaines sont partie prenante indispensable de cette dynamique. Il est prévu d’émettre des obligations vertes afin de financer des infrastructures durables, structurer des financements innovants (prêts syndi- qués pour des projets de grande enver- gure), accompagner les partenariats public-privé (PPP) en fournissant une expertise financière pour structurer et gérer ces partenariats, et enfin investir dans des fonds spécialisés dédiés au développement d’infrastructures spor- tives et touristiques.
Renforcer la marque «Maroc» à l’international pourrait positionner le pays comme une plaque tournante pour d’autres événements sportifs et économiques.
plus, le développement régional pourrait voir une amélioration des infrastructures dans les zones rurales, augmentant ainsi leur attractivité économique de 30 à 50%. Cependant, ces bénéfices dépendront de notre capacité à maintenir ces infras- tructures et à les intégrer dans un plan de développement durable. Pour ceux qui se posent encore la question du retour sur investissement prévu après cet effort colossal et qui rappellent le modèle bré- silien ou grec, je souligne que le Maroc a alloué environ 15 milliards de dirhams à des projets d’infrastructure pour soute- nir la CAN 2025 et les qualifications au Mondial (3,6 milliards d’USD pour le cas de l’Afrique du Sud à titre d’exemple). La capacité hôtelière actuelle (250.000 lits au Maroc en 2023) devra augmenter de près de 20 à 30% pour répondre aux pics de fréquentation, générant des IDE estimés à 5 milliards de dirhams dans ce secteur. Les nouvelles technologies
À long terme, les IDE pourraient augmenter le PIB annuel du Maroc de 1 à 2%, une création estimée à 150.000 emplois directs et 500.000 indirects dans des secteurs liés aux événements.
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31 HORS-SÉRIE N°48 / FINANCES NEWS HEBDO
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